Île verte

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Plassac

Comme toutes les îles de l'estuaire, l'île Verte est née d'une agglomération d'alluvions fluviatiles et de sables marins charriés par les courants et les marées. Elle est d’abord signalée sur les cartes du 18e siècle, à l’instar de celle de Claude Masse de 1723, comme un "grand banc de sable et vase qui change souvent de place et de figure". Quelques trente années plus tard, la carte des "environs de Blaye, isle vis-à-vis et du fort de Medoc" de 1751, indique que ce banc de sable se découvre à toutes les marées. D'après l'archiviste Auguste Brutails, ce banc a été remplacé par l'île Verte, "laquelle est signalée, vers 1792, dans les états de sondage des pilotes". Exploitée dans un premier temps par D'Audebard, baron de Ferrussac qui en aurait fait l'acquisition vers 1797, elle est dès lors destinée au pacage. Au cours de la première moitié du 19e siècle, l'île est non seulement pâturée, mais son sol est cultivé pour le froment, les arbres fruitiers, les aubiers et un peu de vignes.

En 1832, les parcelles de terres sur l'île Verte appartiennent à un certain Laroque, instituteur. En 1855, Abel Laurent, administrateur et agent de change parisien, fait l’acquisition de la propriété et y constitue un domaine viticole. La viticulture devenant dominante, nécessite l'installation à demeure d'une importante main d'œuvre. Une véritable colonie viticole se met en place. La population sédentaire de l'île passe de 17 habitants en 1841 à 79 à la fin des années 1870. Le vignoble insulaire n'est pas affecté par la crise du phylloxéra car l'île offre la possibilité d'inonder les parcelles de vignes pendant de longues périodes d'hiver, tuant l'insecte ravageur et sauvant les vendanges. Parallèlement à la viticulture, des céréales et des fruits sont cultivés. La qualité de ces cultures est particulièrement soulignée dans l’édition de 1881 de Bordeaux et ses vins.

Vers 1860, quelques années après la fermeture du détroit de Guarguil entre l'île Cazeau et l'île du Nord, l'île Verte est progressivement réunie à l'île du Nord. Ces travaux permettent d'améliorer la navigabilité du chenal situé entre les rives du Médoc et augmentent la surface de l'île, qui passe d’environ 100 hectares en 1842 à 137 ha en 1880 et à 154 ha en 1912. En 1875, la commission des phares accepte la demande des pilotes et des marins d'installer un feu sur la pointe nord de l'île. L'ingénieur Stanislas de la Roche-Tolay fournit les détails de l'appareil le 23 avril 1875.

Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, la surface occupée par la vigne diminue au profit d'une production céréalière, de maïs en particulier. La modernisation des techniques agricoles et le recul du vignoble entrainent une forte baisse de la population de l'île et l'abandon progressif des bâtiments. L'île est désertée en 1992.

Une tentative de relance de l'activité agricole sur l'île est intervenue entre 2007 et 2011.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 20e siècle

Principale : 1er quart 21e siècle

Auteurs Auteur : La Roche-Tolay Stanislas de

Éléments biographiques issus de : https://structurae.info/personnes/stanislas-de-la-laroche-tolay (consulté le 1/06/2017)

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)

L'île Verte constitue la pointe nord de la "grande île" formée par la réunion de l'île du Nord, l'île Cazeau et l'île Verte. Elle appartient administrativement à la commune de Plassac, malgré sa proximité avec les rives médocaines.

Elle est ceinte et traversée de digues protégeant les terres des eaux de l’estuaire. Le bâti se situe au nord-est. Il comprend des logements pour le régisseur, les maîtres de chais, les ouvriers, puis des chais, des cuviers, des étables et des granges.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Plassac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Île Verte

Cadastre: 1832 C, 2017 0C

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