Moulin à papier, brasserie et malterie de Montmorillon, minoterie

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saulgé

Deux moulins à papier sont construits au 17e siècle.

En 1778, le moulin de M. de Meignié fabrique un papier de qualité supérieure. Ce moulin est composé de sept piles à quatre maillets.

Ces moulins sont figurés sur le cadastre de 1840 sous le nom de moulin des Mats, avec mention de sa fonction de papèterie, que l'on retrouve aussi sur les terres environnantes (vignes et bois de la Papèterie). Le " Moulinet des Mats " est racheté en 1840 par M. Jean-Baptiste du Vigier, comte de Mirabal. Les moulins sont transformés en brasserie et en minoterie en 1843 pour ses fils ; une malterie est édifiée en 1855 (porte la date).

La brasserie, déficitaire, cesse son activité en 1856 et est vendue par saisie judiciaire à Jules Butaud en 1858 alors que le moulin est acheté par M. Blanchet, qui le lui rétrocède quelques années plus tard. Les deux établissements sont exploités par Amédée Butaud, frère de Jules Butaud, rejoint en 1870 par le fils de ce dernier, Étienne, formé dans des brasseries allemandes.

Le 1er novembre 1879, l'affaire est reprise par Étienne Butaud, Maurice Pillot, gendre de Jules Butaud, et deux amis, Eugène et Gustave Renaud. En 1889, l'entreprise est reprise à son nom propre par Maurice Pillot sous la raison sociale Pillot, Richard et Cie. De grands travaux sont entrepris, comme l'installation de turbines hydrauliques, celle de machines à glace et la construction de caves pour la fermentation basse, nouvelle technique de fabrication. La société est dissoute en février 1897.

Les machines évoluent rapidement. Ainsi sont signalées

- en 1889 : machine frigorifique Raoul Pictet ; une roue hydraulique au rez-de-chaussée de la malterie ;

- en 1895 : six chaudières (quatre pour la fabrication, deux pour l'eau chaude) ;

- machine fixe de 25 cv remplacée en 1901 par une machine de 100 cv.

La direction de l'entreprise passe en 1899 au gendre de Maurice Pillot, Henri Baugier, aidé à partir de 1906 et 1908 par ses deux beaux-frères, Maurice Sotias et Georges Pillot, puis en 1922 par son fils, Jacques Baugier.

En 1905, M. Bozon, ayant des prairies au moulin de la Trutte, se plaint de la mise en place de hausses mobiles de 50 cm de hauteur sur le barrage, modifiant ainsi la hauteur d'eau des autres riverains. Le sous-ingénieur Girard constate que " la brasserie de Montmorillon est {...] très importante ; il y a une roue hydraulique qui fait fonctionner une minoterie, deux turbines qui actionnent des appareils à faire la bière et une puissante machine à vapeur pour remplacer les turbines quand l'eau n'est pas en assez grande quantité pour les faire marcher ". Il estime néanmoins que les propriétaires ne posent des hausses de 40 cm qu'en été, en période de basses eaux, le temps d'une éclusée et les enlèvent ensuite. Les prairies riveraines situées en amont ne sont pas inondées en permanence et il n'y a pas d'infraction sur le règlement d'eau de la part de la brasserie. M. Bozon devrait s'adresser à la justice civile pour faire indemniser les dégâts.

Les bureaux sont édifiés en 1929 (date portée), alors que cesse l'activité de la minoterie.

En 1929 également, des riverains se plaignent au service hydraulique que les " propriétaires de la brasserie de Montmorillon ont obstrué par une construction le chemin d'accès côté ouest (rive gauche) au gué de la Gartempe situé en aval du barrage de la brasserie ". La modification du chemin menant à l'abreuvoir et au lavoir relève du droit ordinaire, mais l'ingénieur Géniteau demande que les propriétaires de la brasserie soient mis en demeure d'évacuer les empierrements réalisés dans le cour de la Gartempe.

En 1931, la production annuelle est de 30 000 hl de bières vendues dans un rayon de 200 km, à quoi s'ajoutent des eaux gazeuses, limonades et sodas. L'eau utilisée provient d'une source voisine, les orges sont récoltés en France, tandis que les houblons sont importés de Tchécoslovaquie. La tonnellerie est réalisée sur place. La malterie ferme en 1936 entraînant une diminution du personnel. Un atelier d'embouteillage est construit vers 1938. Depuis la cessation d'activité en 1963, les bâtiments sont pour certains désaffectés, d'autres transformés en logements, d'autres encore abritent une activité industrielle.

En 1931, environ 50 ouvriers travaillent sur le site.

Avant la Deuxième Guerre mondiale, un projet prévoit de rouvrir la Gartempe à la circulation du saumon. Abandonné, le projet est relancé après la guerre. Le chef de la 2e région piscicole du bassin de la Loire, inspecteur des eaux et forêts, s'inquiète de modifications intervenues sur le barrage depuis 1920. En juin 1944, alors qu'il y a une sécheresse exceptionnelle, M. Morillon, propriétaire des Grands-Moulins à Montmorillon, signale la pause de hausses sur le barrage de la brasserie, ce qui modifie l'alimentation de son moulin. L'ingénieur des ponts-et-chaussées constate l'existence de ces hausses et demande leur enlèvement ; constatant que rien n'a été fait un mois plus tard, ils dressent une contravention. Les propriétaires, MM. Baugier, Pillot, Sotias et Cie, font de leur côté une demande de régularisation des hausses de 40 cm de hauteur, temporaires, en période d'étiage, qui est refusée. En 1946, les ponts-et-chaussées leur précisent que la hauteur de chute du barrage maximale autorisée est de 1 m 40. En décembre 1946, des hausses posées au cours de l'été sont toujours présentes, en infraction avec les autorisations. Le 27 octobre 1947 (demande d'avril 1947), ils obtiennent une nouvelle autorisation temporaire de mise en place de hausses mobiles de 40 cm jusqu'au 10 novembre 1947 au plus tard. Le 17 juillet 1947, les habitants des Mâts exigent notamment l'enlèvement des hausses et l'indemnisation des dégâts provoqués en amont (terrains submergés, problème du chemin du gué).

Fin 1950, au cours d'un épisode de sécheresse, il est constaté que le niveau de la Gartempe est trop bas pour le pompage d'eau à Montmorillon, avec risques de pollution, par suite du non respect de la réglementation par la brasserie.

En 1979, le propriétaire est prié de s'expliquer sur l'installation, au cours de l'été, d'un exhaussement amovible sur le barrage sans en avoir obtenu l'autorisation administrative. Il se défend en émettant le souhait d'installer une nouvelle turbine et demande, sans fournir de dossier d'installation réglementaire, la possibilité de réhausser le barrage en période d'étiage.

Périodes

Principale : 17e siècle

Principale : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1855, daté par travaux historiques

1889, daté par source

1929, porte la date

Auteurs Personnalite : Duvigier ou Du Vigier, vicomte de Mirabal Jean-Baptiste

Propriétaire et / ou exploitant de plusieurs tuileries, moulins et passages d'eau sur la Gartempe au milieu du 19e siècle.

, propriétaire (attribution par source)

Bâtiment de la malterie, à 1 étage de soubassement et 3 étages carrés, couverte d'un toit à longs pans en tuile creuse ; conciergerie en rez-de-chaussée et étage de comble couverte d'un toit à longs pans brisés à croupes en ardoise ; hangar de goudronnage des tonneaux en moellon pour les pignons et charpente métallique (fermes à treillis à membrure inférieure courbe), couvert d'un toit à longs pans en tôle ondulée ; bâtiment des turbines en rez-de-chaussée surélevé couvert d'un toit à longs pans en ardoise ; ancienne minoterie à 2 étages carrés couverte d'un toit à longs pans à croupe en ardoise ; bâtiment moderne de turbine en parpaing de béton couvert d'un toit en appentis en ciment amiante ; atelier frigorifique à 2 étages carrés couverte d'un toit à longs pans, à lanterneau, en ciment amiante ; atelier d'embouteillage de 1938 en béton armé. Deux cheminées en brique sont encore visibles dans le site : l'une, datant de 1855 et arasée en 1995, est de forme carrée, l'autre, édifiée en 1900, est circulaire.

Murs
  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Mise en oeuvre : béton armé

    Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : parpaing de béton

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise, tuile creuse, béton en couverture, tôle ondulée, ciment amiante en couverture
Étages

étage de soubassement, 3 étages carrés

Couvrements
  1. charpente en bois apparente charpente métallique apparente
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

  3. Forme de la couverture : appentis

  4. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  5. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : lanterneau

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : turbine hydraulique

  2. Nature : énergie thermique

    Origine : produite sur place

  3. Nature : énergie électrique

    Origine : achetée

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saulgé

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: les Mats

Cadastre: 1840 B2 620, 622, 1981 B2 1183-1188, 1219-1222, 1238, 1424, 1425, 2015 AH 2-21 ; 89-91

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...