Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : 3 S 25

ISBD/Commentaire :

Bacs et passages d'eau sur la Vienne : révision des tarifs, affermage, délimitation et bornage des ports, suppression des passages de Cubord, Antran, Bonnillet, l'Ecotière, Vaux et la Prunerie (plans). 1857-1921

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : 3 S 42

ISBD/Commentaire :

Bacs et passages d'eau sur la Vienne : Saint-Martin-la-Rivière (plans), 1846-1893 ; la Prunerie, commune de Saint-Martin-la-Rivière (plans), an IX-1896.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : 3 S 72

ISBD/Commentaire :

Bacs et passages d'eau sur la Vienne : Ingrandes (plans), 1849-1858 ; passage dit de Lussac, commune de Mazerolles (plans), 1819-1835 ; Moussac (plans), 1840-1859 ; Le Breuil, commune de Persac (plans), 1840-1861 ; Villars, commune de Persac (plans), 1840-1861 ; Villars, commune de Persac (plans), 1856-1858 ; Bec-des-deux-eaux, commune de Port-de-Piles (plans), 1850-1858 ; Queaux, 1808-1855 ; Saint-Martin-la-Rivière (plans), 1847-1856 ; la Prunerie, commune de Saint-Martin-la-Rivière (plans), 1808-1858.

Lieu de conservation : Direction départementale des routes de la Vienne, Chasseneuil-du-Poitou

Côte : D089-018- Dossier 01

ISBD/Commentaire :

Saint-Martin-la-Rivière, projet du pont métallique (1893) : plans et profils, aquarellés sur calques et cartons, décompte général des travaux effectués par Jean Desplaces, marché avec la Compagnie des Etablissements Eiffel (1892).

Mention : pp. 11-23

Lieu de conservation : Bibliothèque nationale de France, Paris

Côte : non côté

ISBD/Commentaire :

Conseil général de la Vienne. Rapports et délibérations. Session de janvier 1892 [voir sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k61054078 (dernière consultation 29/11/2024)].

Mention : pp. 132-133, 255

Lieu de conservation : Bibliothèque nationale de France, Paris

Côte : non côté

ISBD/Commentaire :

Conseil général de la Vienne. Rapports et délibérations. Session d'avril 1892. Imprimerie A. Masson, place du Lycée à Poitiers, 1892. [voir sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5859183q/f256.item.zoom dernière consultation 29/11/2024].

"Monsieur le Préfet,

Aucune commune ne nécéssite autant que celle de St Martin l'établissement d'un bac, situé sur la Vienne qui la divise en deux parties égales, les nombreux villages qui la composent ne peuvent communiquer entr'eux que par de longs détours, celui de Bonnoeil beaucoup plus considérable que le chef lieu de la commune placé à l'opposite sur la rive gauche, ne peut, pour trouver un port, arriver dans le bourg, sans parcourir, soit en aval, soit en amont, quatre kilomètres, ce qui apporte des entraves sans nombre à l'agriculture et à l'envoi de nos vins, seule ressource de la contrée. Cette commune traversée par les chemins, de grande communication de Chauvigny à Verrières qui longent la Vienne par ses deux rives ; à proximité de celui de Chauvigny à Gençay, de celui de Chauvigny à la Chapelle Viviers, réclame impérieusement l'établissement d'un bac à St-Martin, la réunion de toutes ces routes étant inutile si pour les lier entre elles on établissait pas de bacs sur différents points. Celui de Saint Martin relirait ses voies de grande et de moyenne communication aux routes royale et départementale de Poitiers à Châtouroux, et de Châtellerault à Limoges, faciliterait nos relations avec notre chef-lieu d'arrondissement et surtout avec celui du département.

Cet ensemble de motifs nous fait espérer, Monsieur le Préfet, que vous ferez tous vos efforts pour nous faire obtenir le plus promptement possible l'exécution d'un port à St Martin-la-Rivière. [...]Signé : Le maire, Renault"

Extrait de 3 S 42, Archives départementales de la Vienne.

"[...] Article 1.

Une personne à pied, chargée ou non, avec brouette ou charrette à bras : 0,05 f

Nota. Le batelier ne pourra être contraint à passer immédiatement et sans attendre le laps de temps fixé par l'art. 3 du présent que lorsque les passagers lui assurerons une recette au moins égale à ce qui est dû, d'après le tarif, pour six personnes à pied et dans ce cas il emploiera le bac ou un batelet à sa volonté.

Cheval ou mulet et son cavalier, valise comprise : 0,10 f

Cheval, âne, mulet, boeuf ou vache, chargée ou non chargée : 0,05 f

Veau, porc, cochon de lait, mouton, brebis, bous, chèvre : 0,03f

Nota. Lorsque les animaux désignés à ce dernier article seront au dessus de cinquante le droit sera diminué d'un quart.

Voiture suspendue, attelée d'un cheval ou mulet, conducteur compris : 0,30 f

Voiture suspendue, attelée de deux chevaux ou mulets, conducteur compris : 0,50 f

Chaque cheval ou mulet en sus : 0,20 f

Charrette à deux roues ou chariot à 4 roues attelés d'un cheval, mulet, deux boeufs, ou deux ânes chargée ou vide, conducteur compris : 0,30 f

Chaque cheval, mulet, paire de boeufs ou ânes en sus : 0,10 f

Voiture publique à un cheval, conducteur compris : 0,30 f

Chaque cheval en sus : 0,25 f

Nota les voyageurs placés dans les voitures payeront séparément par tête le droit fixé pour une personne à pied.

Les animaux allant au paturage ou au labour ou en revenant, les transports d'engrais, de récoltes ou de matériaux de la ferme à ses dépendances, ne paieront que demi droit.

Le passage est interdit quand les eaux surmonteront la partie peinte en rouge du poteau de hauteur établi sur la rive de contre halage, dans les tems de débâcle et lorsque la rivière charriera des glaces et glaçons.

Les bacs et bateaux ne devront jamais être chargés au delà des poids qui les ferait enfoncer jusqu'aux lignes de flottaison tracées en rouge sur leurs flancs.

Article 2

Sont exempts du droit de péage : 1° les préfets et sous-préfets en tournée dans leurs départements et arrondissements, les maires, les juges d'instruction et procureurs impérieaux, les juges de paix et leurs greffiers, les commissaires de polices et autres agents de police judiciaire, les ingénieurs et agents des ponts et chaussées ; les directeurs et employés des administrations de l'enregistrement et des domaines, des contributions directes (les percepteurs compris) des contributions indirectes et des douanes ; les agents de l'administration forestières, des lignes télégraphiques, les agents-voyers, [piqueurs] et cantonniers des chemins vicinaux, les receveurs des communes, les vérificateurs de poids et mesures, les préposés d'octroi et les facteurs ruraux, mais pour le cas seulement ou ces divers fonctionnaires et employés seront obligés de passer d'une rive à l'autre pour cause de service, et sous la condition que les employés seront revêtus des marques distinctives de leurs fonctions ou porteurs de leurs commissions.

Les ministres des différents cultes, reconnus par l'Etat, ainsi que leurs assistants ;

Les préfets, sous-préfet et autres fonctionnaires désignés au présent paragraphe, auront le droit dans leurs tournées, de réclamer le passage en franchise de leurs secrétaires, des domestiques attachés à leur personnes et de leurs voitures et conducteurs.

2° Les mal postes, les courriers et les estafettes du gouvernement

3° Les trains d'artillerie, c'est-à-dire, les bouches à feu et caissons militaires chargés de munitions de guerre ainsi que les militaires ou conducteurs qui les accompagnent ; les bouviers, bœufs, chevaux et voitures requis pour le transport des vivres de l'armée, des équipages, des troupes et des militaires malades ; les voitures cellulaires et leurs chevaux et conducteurs ;

4° Les militaires de tous grades voyageant avec leurs corps, les sous-officiers et les soldats voyageant isolément, la gendarmerie dans l'exercice de ses fonctions, ainsi que les individus conduits par la gendarmerie et les voitures et chevaux servant à les transporter, à la charge de représenter , soit une feuille de route, soit un ordre de service.

Les gardes nationaux marchant en détachement ou isolément pour le service public, mais à la même condition ;

Les pompiers et les personnes qui en cas d'incendie iraient porter secours d'une rive à l'autre ainsi que le matériel nécessaire.

Quelque fréquents et nombreux que soient les passages des corps et des individus qui, en vertu des dispositions ci-dessus doivent jouis de droit et franchise, le fermier ne pourra prétendre à aucune indemnité.

Art. 3

Le fermier sera tenu de passer une personne seule, sans exiger d'autre droit que le droit simple, lorsqu'elle aura attendu sur le port le laps de temps fixé par le cahier des charges, et qui sera d'une heure pour les bacs et d'une demi-heure pour les passe cheval et batelets.

Il devra passer sans aucun délai les fonctionnaires, agents et autres personnes désignées à l'article 2. du présent.

Toute autre personne qui voudra passer isolément et sans attendre ce laps de tems payera le droit fixé dans ce cas par le tarif.

Le fermier sera tenu de passer, soit avant le lever, soit après le coucher du soleil, sans exiger aucun droit mais seulement pour l'exercice de leurs fonctions, les préfets et sous-préfets, les maires, les juges d'instruction et procureurs impériaux, les juges de paix et leurs greffiers, les commissaires de police et autres agents de police judiciaire, les employés des contributions indirectes et des douanes, la gendarmerie, ainsi que les ministres des différents cultes reconnus par l'Etat et leurs assistants ; les sapeurs pompiers et les personnes qui en cas d'incendie iraient porter secours d'une rive à l'autre, ainsi que le matériel nécessaire.

Vu pour être annexé au décret en date du 2 mai 1855.

Le ministre secrétaire d'Etat au département des Finances. Signé F. Magne"

Annexe au décret impérial du 2 mai 1855 fixant les droits de péage du passage de Saint-Martin-la-Rivière, extrait de 3 S 72, Archives départementales de la Vienne.

1855-1858 : Broussier Jean (également batelier à Cubord)

1859- juin 1863 : Boumard Jean (la durée du bail a été raccourcie car le batelier ne pouvait plus régler le prix de sa ferme et le passage réadjugé à la folle enchère)

1863-1876 : Jean Servouze, beau-père de Jean Boumard qui continue peut-être d'effectuer des passages. Un arrêté du 17 décembre 1873 le menaçait d'une réadjudication à la folle enchère pour avoir confié à ses petits-enfants la conduite du batelet.

1877-1885 : Florent Giraud.

1886-1892 : Louis Dupuis.

"Monsieur le Préfet,

Je soussigné Louis Dupuis, fermier du passage de Saint-Martin-la-Rivière. J'ai l'honneur de porter à votre connaissance les faits suivants :

Hier, le 30 octobre, les eaux de la Vienne ont monté subitement par une crue de 1m40 dans l'espace d'une heure. Je me suis transporté imméditaement à mon passage d'eau et j'ai mis en oeuvre aussitôt tous les moyens d'amarrage possible. Malgré toutes mes précautions, tous les moyens d'amarrage des bateaux ont été déracinés ou brisés. Le passe-cheval a disparu ainsi que les chèvres et les treuils. Jusqu'à ce jour les moyens d'marrage avaient suffi pour résister aux crues ; mais cette fois-ci, j'attribue leur insuffisance aux travaux du pont de Saint-Martin, et au passage d'arbres déracinés et des épaves du pont d'Availles.

Je vous prie en conséquence Monsieur le préfet pour constater la véracité de mes dires, afin que les conséquences de ce désastre ne tombent pas à ma charge [...]".

Extrait de 3 S 42, Archives départementales de la Vienne.

"Remplacement du pont de Saint-Martin-la-Rivière sur la Vienne

Mémoire explicatif

EXPOSE -

Par délibération du 11 mai 1951 le Conseil Général de la Vienne a décidé de remplacer le pont actuel de St-Martin La Rivière, qui livre passage au chemin départemental n°89 par dessus la Rivière la Vienne, par un ouvrage neuf à deux voies.

ETAT ACTUEL -

L'ouvrage actuel offre les caractéristiques suivantes :

- chaussée de 2m50 ;

- deux trottoirs de 0m75 ;

- Longueur entre culées 132m ;

- Tablier métallique de 5 travées solidaires reposant sur des palées métalliques ;

- force portante réduite considérablement par l'état d'oxydation des éléments et par l'insuffisance de la protection des fondations sujettes à des affouillements répétés ainsi que les atteintes résultant des évènements de guerre. La limite de charge est actuellement de 5 tonnes par véhicule.

- Construction datant de 1893 par la Société Eiffel. [...]

TRAFFIC -

L'ouvrage en cause assure non seulement la circulation régionale, mais aussi et à titre prépondérant, le trafic local qui résulte de la présence d'écarts importants de la commune sur la Rive Gauche.

En effet, la commune a une population totale de 1077 habitants, qui se décompose ainsi :

Rive droite - St Martin 231, écarts 496 (total 727)

Rive gauche - Bonneuil 112, écarts 238 (total 350)

Ces chiffres rendent compte de l'état de fréquentation de l'ouvrage par les habitants et les écoliers, qui se superpose à la circulation automobile locale et régionale (dont camions des meuneries et autobus).

Enfin, il faut ajouter que la vallée de la Vienne, par son pittoresque et les importantes richesses d'art et d'archéologie qui la bordent, attire les touristes en nombre croissant pendant plusieurs mois.

Le site même de la Vallée à St-Martin est attrayant, ce qui ajoute un argument de plus en faveur de la construction d'un ouvrage :

- assez largement dimensionné par son profil en travers pour faire face aisément au trafic ;

- présentant, sans luxe, un aspect général satisfaisant.

CARACTERISTIQUES DU NOUVEL OUVRAGE -

La décision prise d'adopter un ouvrage à 2 voies conduit à donner à la chaussée une largeur de 5,50 m ou 6,00 m. Etant donné que la plupart des ouvrages départementaux ont 5,50 m et que la largeur normale des CD. 8 et 89 est de 5,50 m, il nous a paru devoir proposer cette largeur pour la chaussée du nouveau pont. Elle permet le croisement aisé de poids lourds et autobus, surtout si l'on tient compte du fait que la caisse de ces véhicules déborde le plan extérieur des roues.

Les trottoirs ont habituellement 0,75 à 0,85 m de largeur ; mais, dans le cas particulier, il faut noter la fréquentation notable par les piétons du bourg et des écarts et surtout les écoliers ; pour cette raison, nous proposons 2 trottoirs de 1m de largeur nette. [...]

TRACE - Le tracé a été choisi à deux fins :

a - permettre la construction en laissant en service autant que possible l'ouvrage actuel, afin de conserver notamment des relations entre les deux parties de la commune. En fait, la situation de la rive droite ne laisse pas le choix ; la légère rectification possible de la voie d'accès impose le point de départ et l'orientation de l'axe de l'ouvrage. [...]

b - Franchir la rivière dans une direction orthogonale au cours des eaux de crue. [...]

Le projet comporte le raccordement de l'accès Rive Gauche au CD. 8 au moyen de chaussées à rayons de courbure plus confortables que les rayons actuels. Ils ont respectivement 27,20 m et 20 m.

[...]

REGIME DE LA RIVIERE -

L'étude du régime de la rivière est assez laborieuse par le fait que les archives du service, en partie détruites d'ailleurs, ne comportent pas d'indications nombreuses ni continues dans le temps sur le mouvement des eaux à St-Martin. Nous n'avons que la cote de crue de 1876 qui parait le maximum absolu (689,95) N. G .F.

Pour l'estimation du régime des eaux dans la période plus récente, nous avons eu recours à l'étude des observations hydrométriques faites à Lussac, à 18,8 kms en amont et à Chatellerault, à 40,5 kms en aval.

Nous avons dépouillé les observations faites sur les 190 crues qui se sont produites sur la Vienne pendant 42 années de 1910 à janvier 1952. [...] En définitive, nous avons déduit de ce travail les cotes probables des crues à St-Martin

- maximum (1876) ... 68,95

- décennales ............ 68,30

- annuelles .............. 66,94

- trimestrielles ........ 65,65

[...]

NATURE DU LIT ET APPUIS -

Le lit de la Vienne, large et peu profond, comporte un terrain solide formé essentiellement de couches de calcaire tendre et dur à profondeur accessible.

Cette nature de sol, peu affouillable, se prête bien à la construction d'appuis intermédiaires sans difficultés anormales. De toutes manières la "rivière de Vienne", par son courant rapide au moment des crues même de faible amplitude, complique la tâche d'établissement des piles. Mais les circonstances n'ont aucune gravité quand l'époque de la fondation est bien choisie.

En somme, le bon sol est facilement utilisable et ceci laisse au projeteur le libre choix du nombre des piles.

La division de l'ouvrage en nombre pair de travées étant exclue, il s'agit de choisir entre les nombres impairs : 1, 3, 5 (7 n'est pas à envisager).

Le nombre 1 est exclu (un ouvrage de 130 m. d'une seule portée est ici hors de question).

Il restera le choix entre 3 travées et 5 travées.

CHOIX DU TYPE D'OUVRAGE -

[6 types de ponts sont envisagés dans la suite du document : 4 ponts à 3 travées (pont suspendu, pont métallique, pont à 3 arches en béton et Pont à 3 travées à poutres droites en béton armé) et 2 à 5 travées (pont en béton armé à 5 travées indépendantes et pont en béton armé à 5 travées solidaires). Seul le projet retenu au final a été transcrit ci-dessous]

Pont à 3 arches en béton

Le bon sol à profondeur non prohibitive permet d'envisager des arcs si les naissances sont assez basses. La solution du pont à 3 arches (ou même à 5) en maçonnerie de pierre de taille présenterait un cube de matériaux fort considérable, une dépense très élevée et marquerait un attachement aux formes classiques du passé que rien dans le voisinage immédiat ne justifierait.

Nous avons donc cru bon nous tourner vers une conception plus moderne et plus économique.

Nous présentons donc 3 arcs en deux anneaux jumelés accolés en béton armé, supportant, par l'intermédiaire de voiles verticaux, un tablier normal en béton armé.

Le rappel des ressources de la Vienne en belle pierre calcaire pourrait émaner du revêtement en moellons des piles et culées en béton ordinaire. Une taille rustique et un "appareil" simple permettraient sans doute d'obtenir à la fois une effet esthétique et une économie de préparation des matériaux.

La disposition des rives du lit ordinaire et des berges actuelles permet de justifier l'encadrement de l'ouvrage par deux travées de décharge formant amortissement robuste des extémités.

Les tracés de 3 arcs, à fibre moyenne, d'allure parabolique sont de montées différentes, mais superposables à partir d'une clé. Cela permet une économie sur la conception, la construction et l'utilisation des cintres, sans d'ailleurs ôter de la souplesse au programme du chantier.

En comparant ce type de pont aux deux autres présentés, il est visible qu'il favorise moins l'écoulement des crues à cause de la présence de la tranche des arcs dans la section mouillée de la rivière pour les débits importants. Pour mersurer au mieux l'importance de l'obstruction nous avons fait une étude comparative des débouchés superficiels des ponts les plus voisins. Elle figure sous le n°10 du présent bordereau.

On voit qu'en crue maximum le type d'ouvrage à 3 arches offre un débouché superficiel encore supérieur à celui des ponts en amont et du pont de Chauvigny en aval.

D'ailleurs à St-Martin, la largeur du lit ralentit la vitesse du courant et par conséquent, réduit la valeur du remous. En fait, un calcul simple donnerait de celui-ci une estimation insignifiante.

Au surplus, l'accumulation accidentelle de corps flottants dans les voiles des tympans ne peut avoir d'influence notable sur le débit de l'ouvrage qui est, pour les 9/10e, assuré sous les arcs.

Le fonctionnement de l'ouvrage résulte du mode de construction qui est résumé comme suit :

- les arcs comportent, au moment de leur construction 4 articulations : 2 semi articulations aux naissances et 2 joints dans le "cerveau", aux points de soudure de l'arc avec le tablier. Cette particularité permet de compenser le retrait du béton et d'éliminer ainsi les importants efforts aux quels ce dernier pourrait donner lieu ; ainsi que les efforts du raccourcissement élastique sous la [cherfe] permanente ;

- le décintrement est opéré au moyen de vérins disposés aux 2 joints supérieurs ; les articulations sont ensuite bloquées en béton ;

- les voiles verticaux sont munis également de semi articulations, dans le même but, puis bloquées ;

- le tablier d'une seule pièce au-dessus de chaque arc repose à ses extrémités sur les piles par l'intermédiaire de bielles longues et basses, semi-articulées (entretoises d'about, bielles et sommiers), ou bien par des appuis simples à dilatation sur plaques de zinc.

De cette manière chaque travée fonctionne comme un tablier à libre dilatation reposant sur un arc encastré dont la résistance est bien supérieure à celle d'un arc articulé.

L'aspect général paraît bien s'adapter au site.

[...]

Estimation des travaux [...]

Ouvrage métallique à trois travées indépendantes 153 (Millions de francs)

Ouvrage à trois arches en béton 112 (MdF)

Ouvrage à 5 travées droites en béton 118 (MdF).

[...]"

Extrait du mémoire dressé par l'ingénieur ordinaire J. Camaillé, à Poitiers le 7 mars 1952. (Direction départementale de l'Aménagement du Territoire et du Développement Durable, D089-018-D04)

Lieu de conservation : Direction départementale des routes de la Vienne, Chasseneuil-du-Poitou

Côte : D089-018- Dossier 04

ISBD/Commentaire :

Commune de Saint-Martin-la-Rivière.- RD89, pont de Saint-Martin : marché, présentation dossier au Conseil supérieur de la Vicinalité, plans (1953-1955).