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Historique
L'inventaire a permis d'étudier ou de repérer 228 édifices d'habitation : 42 fermes, 3 châteaux, 9 demeures, 9 villas, 1 immeuble et 164 maisons. 55 % d'entre eux sont localisés dans le bourg ou ses faubourgs et 45 % sur le reste du territoire. Cette enquête a aussi permis de recenser le patrimoine industriel, public et religieux.
Une inégale répartition de l'habitat
La répartition de la population de la commune est très inégale. L'habitat à Ligugé s'est historiquement développé autour de l'abbaye Saint-Martin et de l'ancienne église paroissiale Saint-Paul, ce qui, au fil des siècles, a constitué le bourg actuel. Les documents du 18e siècle montrent que, déjà à cette époque, la population de la paroisse de Ligugé se concentre principalement dans cette zone. Sur le reste du territoire, l'habitat est dispersé. La campagne est parsemée de quelques fermes isolées ou regroupées formant de petits hameaux. Au 19e siècle, la prédominance du bourg se confirme. Son centre se densifie et ses faubourgs s'étendent. C’est à cette époque que les maisons anciennes sont agrandies ou reconstruites. À partir du milieu du 20e siècle, les campagnes de construction de lotissements poursuivent la concentration de la population dans cette partie de la commune.
Sur le territoire de l'ancienne paroisse de Mezeaux, l'habitat est également dispersé. Le territoire est occupé par des fermes isolées ou regroupées en hameaux. Certaines fermes et maisons ont des origines très anciennes qui remontent parfois à la fin de l'époque médiévale. L'ancien « bourg », c'est-à-dire l'espace autour de l'église Saint-Vincent, ne s'est pas développé. À partir du milieu du 19e siècle, c'est au hameau de Virolet que se concentre la population. Ce hameau
Des constructions principalement du 19e siècle
Les maisons...
Certaines maisons ont des origines anciennes, mais les agrandissements et les reconstructions réalisés au 19e siècle - suite à la croissance importante de la population à partir des années 1820 -, ont remplacé les constructions antérieures potentielles. La plupart des habitations étudiées présentent par conséquent les caractéristiques des habitations bâties ou rebâties à partir de la première moitié du 19e siècle jusqu’à la première moitié du 20e siècle.
Les murs des habitations sont bâtis en moellon calcaire. Les encadrements et les chaînes d’angles sont en pierre de taille. Le plus souvent les couvertures sont des toits à longs pans en tuile creuse. Les toits à croupe sont assez rares. Les maisons construites vers la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle ont pour la plupart des couvertures en ardoise.
Les habitations possèdent généralement un rez-de-chaussée et un étage en surcroît ou un étage carré. Les maisons les plus grandes du bourg et des campagnes s’organisent de la manière suivante : un rez-de-chaussée, un étage carré, un étage en surcroît ou un étage de comble. Peu de sous-sols ont été observés, la nature de sols ne permettant pas d’en creuser.
Les logements les plus anciens ont un rez-de-chaussée et un étage de comble en surcroît. Il semble que vers le milieu du 19e siècle, les constructions adoptent plutôt un étage en surcroît habitable puis un étage carré.
Les chaînes d’angle et les encadrements en pierre de taille constituent le plus souvent le seul décor. Dans le bourg et les faubourgs, quelques bâtiments possèdent des appuis saillants moulurés, des bandeaux et des corniches. Certaines maisons construites ou reconstruites dans la seconde moitié du 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle ont des façades ordonnancées ou divisées en trois travées avec la porte d’entrée au centre du rez-de-chaussée.
... et les fermes
Parmi les 42 fermes étudiées, la majorité (32) ont des bâtiments séparés, 5 des bâtiments organisés (ou liés), 3 des bâtiments alignés et 2 sont des fermes de plan massé. Ces édifices, vestiges du passé agricole de Ligugé et Mezeaux, ont été presque tous transformés en maisons et souvent très remaniés.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle |
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Description
Quelques éléments remarquables du patrimoine
À côté de ses paysages, de ses maisons et de ses fermes, Ligugé possède un patrimoine riche et varié au point de vue historique et architectural.
Le patrimoine religieux
Avant la Révolution, l’histoire de Ligugé est liée à l’abbaye Saint-Martin. En-dessous et à proximité de l’ancienne église prieurale, actuellement paroissiale, les vestiges archéologiques témoignent d'époques plus anciennes. Les bâtiments conventuels, qui remontent à l’époque de Geoffroy d’Estissac (16e siècle), des jésuites (17e et 18e siècle) et principalement de la fin du 19e siècle, gardent aussi quelques traces du 13e siècle (le cellier).
L’église Saint-Martin a quant à elle été très modifiée et agrandie au milieu du 19e siècle grâce à l’influence de Mgr Pie, évêque de Poitiers. Il a notamment travaillé avec les ateliers Lobin de Tours pour la mise en place des vitraux.
À Mezeaux, l’ancienne église paroissiale Saint-Vincent date de la seconde moitié du 18e siècle. Si certains éléments sont peut-être plus anciens, la plus grande partie de l’édifice a été reconstruite en 1767. Vendu par la paroisse dans les années 1830, cet édifice est aujourd'hui privé.
Le patrimoine industriel
À partir du milieu du 19e siècle, les industries deviennent l’un des facteurs du développement de Ligugé.
Près du hameau de Virolet, de nombreux fours à chaux ont été construits, aujourd’hui presque tous disparus.
La filature est installée à l’emplacement d’un ancien moulin. Elle est en activité jusqu’aux années 1970. Abandonnée durant de très nombreuses années, l’usine héberge aujourd’hui une pépinière d’entreprises cherchant à redynamiser et restaurer les lieux.
L’imprimerie Aubin, qui existe encore aujourd’hui, est aussi un acteur du développement industriel de Ligugé au 20e siècle.
Le patrimoine public
Depuis la Révolution, les municipalités successives ont eu à cœur de veiller au développement de la commune et au bien-être des habitants. Au 19e siècle, des investissements sont ainsi consacrés à la création et à l’entretien des écoles, des lavoirs et des voies de communication. Cette logique se poursuit au 20e siècle et jusqu’à aujourd’hui, avec une prise en compte particulière des loisirs. Au milieu des années 1950 sont construits des bains-douches publics.
Les châteaux
Héritage de l’Ancien Régime, très modifiés aux 19e et 20e siècles, les châteaux de Ligugé sont nombreux sur le territoire de la commune et illustrent sa richesse.
Le château de la Mothe est situé sur le territoire de l’ancienne paroisse de Mezeaux. Vers le 12e ou 13e siècle, la terre de la Mothe aurait fait partie des possessions des seigneurs de Lusignan. La plus ancienne mention connue du château remonte au 15e siècle. Il s’agit d’un aveu (une déclaration) d’un certain Symon Mourault rendu en 1408 au duc de Berry pour sa maison assise sur la Mothe « dessus Croustelles ». Bien que très remanié au milieu du 19e siècle et surtout au début du 20e siècle par l’industriel Jean Joseph Laveissière, le château garde des aspects anciens. La galerie de colonnes visible depuis la cour pourrait dater de la fin du 17e siècle. Les communs reconstruits au 19e siècle sont maintenant des habitations privées.
Situé à la sortie sud du bourg de Ligugé, le château de la Réauté et ses dépendances forment un ensemble remarquable dont plusieurs éléments – façades, toitures, jardins, portail d’entrée et glacière - sont protégés au titre des Monuments Historiques. La partie centrale de l’édifice a probablement été édifiée au début du 17e siècle. La terre et la demeure de la Réauté sont anoblies peu après la construction. Les pavillons latéraux ne dateraient que du début du 18e siècle.
Les demeures
Riche de plusieurs châteaux, l’ancienne paroisse de Mezeaux possède également de nombreuses demeures ayant des origines anciennes, comme celles du Cimeau et de Mirande. Bien que très remaniés aux 19e et 20e siècles, ces édifices gardent un grand intérêt historique et architectural.
La Glanerie, près de l’ancienne église paroissiale Saint-Vincent, forme un ensemble de taille considérable. L’imposant logis est accompagné de plusieurs dépendances montrant la richesse des propriétaires d’autrefois. Le porche d’entrée monumental souligne aussi l’importance du site.
L’Écorcerie est une très ancienne demeure. Très remaniée dans la seconde moitié du 19e, elle accueille, durant la Première Guerre mondiale, un hôpital bénévole qui perdure après le conflit jusqu' à la fin des années 1950.
La demeure de Montplaisir existe au moins depuis le 18e siècle. Le rôle du vingtième de Ligugé de 1781 mentionne « la maison nouvellement bâtie grande et belle » appartenant au marquis Poute de Nieul. Très remanié à la fin du 19e siècle, l'édifice appartient, dans la première moitié du 20e siècle, au célèbre avocat et écrivain Maurice Garçon.
Les villas
À la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, l’attractivité de la commune se reflète par la construction de villas.
La villa San-Martino ou la villa Huysmans illustrent le passage à Ligugé d’intellectuels et d’artistes, qui semblent avoir été attirés par l’abbaye. L’aménagement de la villa Bethanie, achetée par l’abbaye, pourrait également témoigner du goût de l'époque pour la villégiature religieuse.
Du côté de Mezeaux, près de l’ancienne église Saint-Vincent, une villa a été construite vers 1860 pour Amédée de Béchillon prêtre, chanoine honoraire et vicaire général du diocèse de Poitiers, ainsi qu'une maison pour les prêtres âgés ou infirmes du diocèse de Poitiers, quelques années après.
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier collectif, communal |
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Référence du dossier |
IA86012002 |
Dossier réalisé par |
Bellet Jérôme
Chargé de mission inventaire du patrimoine au sein de Grand Poitiers de début 2017 à fin 2018. |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2017 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Grand Poitiers Communauté urbaine |
Citer ce contenu |
Maisons et fermes : l'habitat à Ligugé, Dossier réalisé par Bellet Jérôme, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Grand Poitiers Communauté urbaine, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/1775303b-ccf7-41d5-b876-8a32f0ac89ae |
Titre courant |
Maisons et fermes : l'habitat à Ligugé |
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Dénomination |
maison ferme |