Eglise Saint-Etienne de Marans (vestiges)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

L'église était liée à un ancien prieuré dépendant de l´abbaye Saint-Pierre de Maillezais. Les parties les plus anciennes de l'église (croisillon sud, une partie du croisillon nord) remontaient probablement au 11e siècle (l'église elle-même est mentionnée en 1066-1082). La construction se poursuit au 12e siècle (travée sous clocher et chapiteaux des colonnes, de la 2e moitié du 12e siècle). À la fin du 14e siècle et au 15e siècle, l´église subit quelques transformations : reconstruction de la tour octogonale du clocher et de la tour d'escalier en vis qui le dessert ; doublement de la nef vers le nord par un second vaisseau, séparé du premier par des arcades retombant sur des colonnes ; transformation du choeur en double sanctuaire de style gothique, avec chevet plat. Pendant les guerres de Religion, l'édifice est pillé et fortement endommagé (effondrement des voûtes).

Le rétablissement de l´église commence dès le 17e siècle (la date 1617 était inscrite au sommet d'une arcade du vaisseau sud de la nef ; une inscription datée de 1646 a été relevée dans le clocher). Le clocher est restauré en 1605 ; les voûtes ne sont pas reconstruites et sont remplacées par un plafonds en lambris ; un ballet vient masquer la façade ouest, servant de lieu d'assemblée des paroissiens. En 1629, l'église compte quatre autels et, en 1663, on la dit "très belle, grande et bien ornée".

Pendant la Révolution, l'église est utilisée comme temple de la Raison. Des réparations sont confiées en 1801 à l'entrepreneur Pierre Meunier. En 1845, l'architecte Antoine Brossard dresse les devis de travaux d'urgence et de sauvegarde de l´édifice, en mauvais état. Cependant, plusieurs instances, dont le conseil de fabrique et le conseil municipal, plaident pour l'abandon de l'église, située en dehors du centre-ville, au profit de l'église Notre-Dame, établie dans l'ancienne chapelle des capucins et rouverte au culte depuis 1822. Ce voeu est réitéré en 1885 par le conseil de fabrique. Une nouvelle église paroissiale est finalement construite en 1900 à la place de la chapelle des capucins, aboutissant à l'abandon de l'église Saint-Etienne.

Une délibération du conseil municipal de 1905 indique l´état de délabrement de l´édifice et note qu'une quantité importante de matériaux pourrait servir aux besoins de la Ville (c'est ainsi que les colonnes qui supportaient le ballet d'entrée seront réutilisées dans la petite orangerie en retour d'angle de l'hôtel de ville). Après le classement du clocher en 1921 au titre des Monuments historiques (contre l'avis de la municipalité), la démolition du reste de l'église commence en 1925. Une tentative de déclassement du clocher échoue en 1931, date à laquelle Le mur du fond de l'église est abattu. Les matériaux sont récupérés et adjugés à des entrepreneurs, les fenêtres du chevet sont vendues à M. Joret, demeurant 30 rue des Saints-Pères, à Paris. La porte de la sacristie, ornée d´un bas-relief du Repentir de Saint-Pierre, est déposée au musée de la commune.

Périodes

Principale : 11e siècle

Principale : 2e moitié 12e siècle

Principale : 4e quart 14e siècle

Principale : 15e siècle

Principale : 16e siècle

Principale : 17e siècle

Dates

1605, daté par source

Auteurs Auteur : Meunier Pierre, entrepreneur
Auteur : Brossard, architecte
Auteur : Brossard Aubin-"Antoine"-Magloire

Fils d'André Aubin Brossard, architecte à La Rochelle et architecte départemental de la Charente-Inférieure, son frère est second grand prix de Rome de peinture. Elève de Lépine et de l'école des Beaux-Arts, il succède à son père comme architecte départemental en 1825, et est également architecte de la Ville de La Rochelle et architecte diocésain jusqu'en 1873. On lui doit entre autres l'asile d'aliénés du département, le séminaire, les prisons de Rochefort et de Saintes, le lycée de La Rochelle, la bibliothèque et le cabinet d'histoire naturelle, le théâtre de Rochefort, l'hospice de Saint-Jean-d'Angély, l'église de Saint-Vivien de Saintes, plusieurs églises : Bois, Loix, Saint-Vivien de Saintes, la flèche de l'église d'Ars et des bains publics. Il a aussi participé à l'achèvement de la cathédrale où il a réalisé la chapelle de la Vierge.

(source : Elec, répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, dir. Jean-Michel Leniaud, elec.enc.sorbonne.fr)

, architecte (attribution par source)

L'église était un édifice dont l'accès s'effectuait au nord-ouest par un ballet supportés par six colonnes, puis deux portes dont l'une en arc brisé et l'autre en accolade, sous un large mur pignon. La nef, à deux vaisseaux, était couverte d'un plafond en lambris, soutenu par trois colonnes centrales. Puis venait le transept, le clocher et enfin le choeur. Celui-ci, à double vaisseaux et à chevet plat, était plus vaste que la nef. Une sacristie de plan carré lui était accolée au sud-est. Lors de sa démolition partielle, l'église a perdu son chevet plat et la dernière travée du choeur, une grande partie du bras sud du transept, la nef et le ballet.

Parmi les vestiges conservés, le clocher octogonal, autrefois couvert d'une flèche et désormais d'un toit en pavillon, s'élève au-dessus d'une travée couverte par une coupole sur trompes. Ces trompes retombent sur des colonnes regroupées par trois, aux chapiteaux romans historiés. Au sud, un escalier en vis dans-œuvre donne accès au clocher.

Du bras sud du transept, seule une partie de l'élévation est a été préservée. Accolée à la tour d'escalier, cette élévation présente une baie à réseau, en grande partie murée, elle-même inscrite dans une arcade romane retombant sur deux colonnes engagées à chapiteaux sculptés. Cette arcade devait à l'origine ouvrir sur une absidiole.

Au nord de la travée sous clocher, une arcade qui menait du transept au choeur a été conservée. Elle aussi devait, à l'origine, ouvrir sur une absidiole. Elle est prolongée par le bras nord du transept, en grande partie préservé lui aussi. Son mur nord est percé d'une baie en arc brisé et à réseau, partiellement murée. Elle surmonte une ancienne porte en anse de panier, également murée. A l'extérieur (côté cimetière), cette porte murée possède un arc brisé.

De l'autre côté du clocher et du transept, vers l'est, une partie des murs du choeur (14e-15e siècles) a été préservée, avec de hautes baies en arc brisé, en partie murées, et des traces de voûtes d'ogives.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse
Étages

2 vaisseaux

Couvrements
  1. coupole à trompes
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier en vis

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. vestiges
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement figuré

  2. Representations : ornement animal

  3. Representations : ornement végétal

  4. Representations : ornement géométrique


Précision sur la représentation :

Une série de chapiteaux historiés, d'époque romane, surmonte les colonnes qui soutiennent les arcs sous le clocher : animaux affrontés, animaux fantastiques évoluant parmi du feuillage, etc. Au nord-ouest, un chapiteau est orné d'un centaure à queue feuillue, et au sud-est se trouve une tête d'homme barbu. Des motifs géométriques ornent les tailloirs des chapiteaux, notamment des pointes de diamant.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , rue du Pas de l'Eglise

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 D 549, 2014 AH 312

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