Maison
France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Émilion
Historique
La partie la plus ancienne de ce bâtiment correspond au mur est qui forme une portion de l'enceinte urbaine édifiée entre la fin du 12 siècle et le début du siècle suivant. Les autres murs ont été détruits ou ne sont plus visibles ce qui empêche de cerner le plan masse ainsi que le nombre précis de maisons (une ou deux). Une imposante demeure fut élevée à la fin du 15e siècle ou au commencement du 16e siècle en lieu et place des constructions antérieures, ce qui entraina côté est une surélévation du mur d'enceinte et un réaménagement du chemin de ronde primitif. Les campagnes suivantes, aux 19e et 20e siècles, ont fait disparaitre toute trace d'ouverture primitive.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 12e siècle 13e siècle Secondaire : limite 15e siècle 16e siècle |
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Description
L'édifice compose une partie du tracé est de l'enceinte urbaine qui présente ici des maçonneries en moyen appareil de pierre de taille à joints minces assis sur le rocher. Ce parement associé à la présence de trois contreforts plats (de largeur et d'espacement variables) plaident pour une datation entre la fin du 12e et le début du 13e siècle. Les plages restaurées sont importantes, notamment dans la moitié inférieure. Les percements des 18e et 19e siècles sont nombreux et ont également fait disparaître beaucoup de l'épiderme d'origine. On ne repère notamment aucune fente de jour contrairement aux autres constructions visibles sur ce côté de l'enceinte.
Le pignon assis sur l'arase du chemin de ronde correspond à l'édification d'une imposante maison du 16e siècle.
La difficulté de lecture du plan de l'intérieur de la demeure interdit de se prononcer en toute certitude sur le nombre de maisons qui ont pu exister dans cet espace antérieurement, et encore moins sur leur plan de masse. En effet, en l'état des observations, aucun des murs de refend actuels ne peut être tenu pour médiéval de façon certaine. L'alternative s'énonce ainsi : soit les vestiges visibles en façade orientale appartiennent à une seule maison, de plan oblong et d'axe nord-sud, soit ils sont à partager entre deux maisons mitoyennes, de plan barlong et d'axe est-ouest. L'examen externe conduit à avancer les arguments suivants : en faveur de l'unicité du bâtiment, on observe la parfaite continuité des assises qui filent de bout en bout ; pour autant, l'argument n'est pas suffisant s'il s'agit de deux édifices construits concomitamment. En faveur de l'existence de deux édifices distincts, on notera le rythme irrégulier des contreforts qui définissent des travées d'une largeur très différente : un édifice aurait pu englober l'espace à gauche (sud) du contrefort médian et l'autre à droite (nord), y compris celui qui s'étend au-delà du pignon. Restant à ce stade dans l'incertitude, nous ne décrirons là qu'un seul ensemble. Le contrefort sud, plus large que les deux autres, renferme une latrines et son conduit.
Le chemin de ronde présente au moins deux états successifs. Le niveau de circulation est signalé vers l'extérieur par une assise mince constituée de dalles qui forment côté intérieur une corniche saillante portée par des modillons sculptés, de motifs tous différents. Le parapet crénelé appartient également à cette première phase, comme l'attestent l'appareillage régulier et les trois pilastres intégrés dans les merlons. On repère au moins quatre créneaux de trois assises de haut. Aujourd'hui murés, ces créneaux furent tout d'abord réaménagés en fenêtre et pourvus d'un linteau rudimentaire, maladroitement inséré lors de la construction du grand pignon. L'un de ces linteaux semblait même soutenu par une lourde et grossière colonnette. Lors de ces mêmes travaux, le chemin de ronde fut isolé de l'intérieur de la nouvelle maison par l'édification d'une cloison en moellon, ménageant une étroite gaine de circulation dans l'épaisseur du mur. La présence de deux rangs de trous de boulins, le premier au-dessus de l'assise de dalles et le second percé dans la dernière assise des merlons, témoigne d'un dispositif de hourds que l'on doit rattacher à la première phase de fortification. On notera les nombreuses similitudes (dallage du chemin de ronde formant côté intérieur une corniche soutenue par des modillons, présence de hourds, appareillage du mur d'enceinte...) avec les parcelles voisines (cad. AP013 et 14) mais aussi la forte différence de hauteur entre les deux chemins de ronde respectifs (environ 1,50 m d'écart). Ceci pourrait plaider pour une édification "privée" de l'enceinte, dans ce secteur au moins, cette dernière étant formée par le mur arrière des maisons et son chemin de ronde par le sommet de ce même mur. Restent des interrogations sur le rôle de la corniche soutenue par les modillons: simple aménagement pour élargir le chemin de ronde ou support de la charpente de la maison ?
La maison du 16e siècle consiste en une imposante bâtisse de plan massé renfermant un étage carré et un étage sous combles. La façade sur cour, à l'ouest, est soutenue par trois contreforts. Les pignons est et ouest, à pente douce, ont conservé leur corniche qui porte un pyramidion à chaque extrémité. Les seules ouvertures conservées de cette phase de construction se situent dans les combles et consistent en deux fenêtres à meneaux moulurées, et quatre autres fenêtres plus petites dépourvues de croisillon mais qui présentent un encadrement chanfreiné et un appuis mouluré de même type que les croisées.
En avant de la maison, sous le jardin donnant sur la rue Guadet, subsiste une cave romane, mais sans lien établi avec l'unité traitée ici (un dossier spécifique lui est consacré).
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA33010276 |
Dossier réalisé par |
Souny David
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Saint-Emilion (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2012 |
Copyrights |
(c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Maison, Dossier réalisé par Souny David, (c) Communauté de communes du Grand Saint-Emilionnais, (c) Université Bordeaux Montaigne, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/1ac6e7a9-9d62-4437-bff1-e923c0a9ee49 |
Titre courant |
Maison |
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Dénomination |
maison |
Statut |
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Protection |
Site, secteur ou zone de protection : secteur sauvegardé |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Émilion , 1 place du Chapitre et des Jacobins
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: Ville haute
Cadastre: 1845 C 247, 249, 2010 AP 10 ([1])