Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La source ferro-cuivreuses dite des Arceaux, qui aurait préservé ses usagers de l'épidémie de choléra de 1849, est exploitée dans la Nouvelle buvette édifiée tout près du vieil établissement de bains à l'initiative de la famille de Barraute sous le Second Empire.

Ce pavillon en rez-de-chaussée de plan carré et doté d'une façade d'entrée sous pignon était établi autour des deux résurgences (Arceaux et Prieuré). A l'instar d'autres édifices construits à même la source (comme la source froide d'Eaux-Bonnes, par exemple), son intérieur laissait apparaître la cavité rocheuse d'où sourdaient les eaux. Ce caractère pittoresque était renforcé par son décor de plantes exotiques sur deux niveaux entourant la roche et, selon l'historien local Jean-Baptiste Bergez en 1902, s'élevait tel "un temple dédié aux nymphes : jeunesse et fraîcheur... et où l'esprit [...] n'aperçoit partout que Naïades et Dryades". Sa façade principale, caractérisée par ses baies en arc brisé encadrant une fenêtre en plein-cintre sous le pignon, arborait l'enseigne peinte "Buvette" dans un cartouche polychrome et mentionnait, de part et d'autre, les noms des deux sources. Situé à la croisée du mail menant vers la Rotonde et de l'allée conduisant aux hôtels du Grand Turc, du Mogol et de la Poste, ce petit établissement, donnant également sur le parvis de la chapelle, était très fréquenté.

L'édifice apparaît sur l'ensemble de l'iconographie de l'époque, en particulier sur les cartes postales et les lithographies publicitaires de la fin du 19e siècle. Les eaux distribuées depuis ces sources sont largement commercialisées durant cette période, comme en témoignent les étiquettes et encarts publicitaires vantant leurs vertus pour soigner notamment les affectations des muqueuses et de la peau. L'exploitation grandissante et la nécessité de redynamiser le site pendant l'entre-deux-guerres, entraînent la reconstruction du magasin d'embouteillage sur la parcelle attenante en 1930, à l'initiative du marquis d'Ozenay.

Une pollution bactériologique est détectée dans les deux sources en 1932 en raison des activités environnantes (hôtels, restaurants, poulaillers, sanitaires). Après la suppression des nuisances, la source des Arceaux continue d'être exploitée (c'est même la seule en 1939). Après avoir été acquise avec l'ensemble de la propriété par la Société Thermale de Saint-Christau en 1951. Devenue vétuste et obsolète, la buvette est détruite en 1957 en vue de dégager le terrain et d'améliorer la route toute proche. La source figure cependant toujours, comme l'ensemble des autres sources de Saint-Christau, dans la nomenclature des eaux minérales françaises en 1961. Après l'acquisition du domaine thermal par la famille Barthélémy, elle est exploitée à partir de 1964 (sous l'enseigne de la future Chaîne Thermale du Soleil). L'exploitation d'embouteillage est, quant à elle, totalement arrêtée en 1990.