Lycée de jeunes filles, collège d'enseignement technique et centre d'apprentissage féminin, dits Cité scolaire Bel-Air, actuellement lycée Marguerite-de-Valois et lycée professionnel Jean-Rostand

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Angoulême

Le lycée Marguerite-de-Valois est une partie de la cité scolaire de Bel-Air dont la construction est décidée, en janvier 1957, pour accueillir un lycée de jeunes filles, un collège d'enseignement technique (CET) et un centre d'apprentissage féminin. Par manque de locaux, ces différentes sections étaient alors dispersées en cinq lieux, notamment dans les rues de Montmoreau, du Petit-Saint-Cybard et de Paris, ainsi que dans le lycée de garçons. Le programme de construction est approuvé par le ministère de l'éducation nationale le 12 avril 1958. La cité scolaire, financée par l'Etat et par la Ville, est prévue pour accueillir plus de 2500 élèves ; les bâtiments d'externat et administratifs, les cuisines et réfectoires, l'infirmerie, et les installations sportives sont communs aux trois établissement. La cité est implantée dans le quartier de Bel-Air alors en plein développement, au nord-est du centre ville, et à proximité de l'ancien village Saint-Roch qui s'est constitué autour de la chapelle du même nom, unique vestige d'un hôpital du 17e siècle.

La construction est confiée à Jacques Chauliat, architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux, par un arrêté du ministère de l'Education Nationale le 20 février 1957. Robert Chaume, Fernand Poncelet et Pierre Laliard sont désignés par la Ville comme architectes d'opération adjoints, pour la partie des travaux à sa charge. Tous trois participent à la reconstruction du quartier de la Grand-Font près de la gare à Angoulême, le premier ayant aussi à son actif la construction d'immeubles dans le quartier de Bel-Air. Le 18 novembre 1958, la section spéciale des bâtiments d'enseignement du ministère de l'éducation nationale émet un avis favorable au plan de masse de la cité scolaire réalisé par Jacques Chauliat. Il est prévu de mettre en oeuvre un procédé industrialisé sur la trame de 1,75 mètre pour cette construction ; les murs panneaux des façades font l'objet d'une consultation distincte.

La superficie de terrain nécessaire à acquérir par la Ville pour la construction est d'environ 7,6 hectares ; l'achat des parcelles, par expropriation pour certaines, s'échelonne entre 1958 et 1962. C'est l'entreprise générale Henri Robin et Cie d'Angoulême qui est chargée des travaux. Prévus en quatre tranches, ces derniers débutent en 1959 et s'achèvent en 1965, néanmoins, l'externat, objet des deux premières tranches, est ouvert à la rentrée de septembre 1963. Un premier bâtiment, situé à l'ouest, qui accueille le premier cycle, semble mis en service dès 1959 (cette partie est par la suite transformée en collège). Deux plateaux d'éducation physique et deux gymnases sont également opérationnels en 1963. Les tranches 3 et 4 concernent deux internats, deux bâtiments parallèles au nord de l'externat, financés exclusivement par l'Etat.

Sur proposition du conseil municipal, dès juillet 1960, l'établissement prend le nom de Marguerite de Valois, née à Angoulême, reine de Navarre, soeur de François Ier, grand-mère d'Henri IV et autrice de l'Heptaméron.

Trois oeuvres, proposées dans le principe dès 1966 par Jacques Chauliat, sont choisies en mai 1969 au titre du 1 % artistique pour décorer l'établissement. Il s'agit d'une mosaïque en céramique de l'artiste charentaise Colette Bourdaraud, destinée à orner le fond d'un bassin en forme de grecque creusé dans la cour d'honneur devant le bâtiment d'administration, trois sculptures fontaines du sculpteur Guy Lartigue pour ce même bassin, ainsi que dix-huit grands panneaux de mosaïque en pâte de verre réalisés par Charles Gianferrari pour décorer les trois réfectoires. En revanche, le projet envisagé en 1968 d'orner le jardin avec des statues sur socles est abandonné.

Dans les années 1970, le CET dispense un enseignement consacré à l'Economie familiale et sociale, à l'industrie de l'habillement, à la comptabilité et au secrétariat.

En 1977 est décidée la partition de l'ancienne cité scolaire en trois établissements, cependant ces derniers ne sont pas matériellement séparés. Deux ans plus tard, au collège est réservée toute la partie ouest déjà occupée par le premier cycle, tandis que le lycée professionnel Jean-Rostand, qui a succédé au CET, dispose de la partie est ; au lycée polyvalent sont affectés les autres bâtiments, à savoir le bâtiment d'administration, la partie ouest de l'externat, les locaux d'internat ouest et de demi-pension, les gymnases. Des travaux d'étanchéité et d'isolation des terrasses sont constamment réalisés.

Une section sports-études est mise en place au début des années 1980. D'importants travaux sont entrepris à cette époque, comme la réfection des toitures, et la construction d'un centre de documentation et d'information à l'est du bâtiment d'administration, en bordure du bassin qui est alors comblé. Il est démoli lorsqu'une salle polyvalente - qui prend le nom d'Andrée-Gros-Duruisseau en hommage à une résistante locale - est édifiée vers 2005 par les architectes Bernard Delebecque et Philippe Cointet, dont le projet de restructuration des lycées Marguerite-de-Valois et Jean-Rostand a été retenu à l'issue d'un concours lancé par la Région en 1999. L'ensemble de la circulation depuis l'entrée et les différents bâtiments est repensée, une médiathèque, reliée à l'aile nord-est, est construite à la manière d'une galerie au-dessus du réfectoire, et les façades de l'externat sont largement modifiées par l'ajout de brise-soleil. Puis, dans le cadre des budgets participatifs des lycée lancés par la Région Poitou-Charentes, la communauté éducative vote pour la construction d'un bâtiment en forme de dé à coudre et d'un aménagement paysager. Ce dé, doté de salles d'exposition, permet de valoriser les travaux des sections des métiers de la mode du lycée professionnel.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle

Auteurs Auteur : Chauliat Jacques

Architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux. Associé à son frère Jean Paul Chauliat (1914-1990) entre 1949 et 1967.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Chaume Robert,
Auteur : Poncelet Fernand

Architecte résidant à Angoulême. Après la Seconde Guerre mondiale, il a coordonné la construction du mémorial de la Résistance de Chasseneuil-sur-Bonnieure (1945-1951) et dessiné en 1948 le nouveau monument aux morts de Ruelle-sur-Touvre à partir du monument réalisé dans les années 1920.

Il a collaboré comme architecte local aux projets de l'architecte Louis Simon pour la cité du Champ-de-Manœuvre à Soyaux (1958-1965) et la construction du bâtiment des archives départementales de la Charente à Angoulême (1962-1965). Il a également participé à la reconstruction du quartier de la Grand-Font près de la gare à Angoulême, coordonné par l'architecte Robert Chaume (1950-1970).

,
Auteur : Laliard Pierre

Architecte, membre de la commission d’art sacré, a construit entre 1940-1970 8 églises ou chapelles : un monastère pour les Carmélites de Cognac, une église pour les contemplatives du Bon Pasteur... A participé à la construction du lycée Marguerite de Valois à Angoulême dans les années 1960 ; EHPAD Résidence Les Ecureuils de l’Isle d’Espagnac en 1968.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Henri Robin et Cie

Entreprise générale d'Angoulême, chargée des travaux du lycée Marguerite-de-Valois dans les années 1960.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Delebecque Bernard

Exerce à Rochefort. A travaillé en collaboration avec Philippe Cointet.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Cointet Philippe

Exerce à La Rochelle. A travaillé en collaboration avec Bernard Delebecque. A créé la Société Cointet et associés.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Bourdaraud Colette

Peintre et céramiste, native de Cognac. Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux de 1946 à 1951. Entre 1960 et 1976, elle réalise dans le cadre du 1% des décorations en céramique pour des établissements scolaires de la région Poitou-Charentes ; les plus importantes se trouvent à Cognac, Jarnac, Angoulême, Soyaux (cf. base Aliénor).

, céramiste (attribution par source)

Le lycée occupe le centre d'un vaste espace sur les hauteurs de la ville dans le quartier de Bel-Air, circonscrit par les rues Louis Lériget au sud - sur laquelle donne l'entrée principale -, Marguerite-de-Valois à l'ouest, Paul-Mairat au nord et de Saint-Roch à Lunesse du côté est. Il est implanté sur un terrain en forte pente du sud vers le nord, ce qui provoque des différences de niveaux d'un bâtiment à l'autre. Les bâtiments du lycée forment un T dont la barre de plus de 260 mètres de longueur, qui accueille l'externat, est orientée est-ouest , perpendiculairement au bâtiment d'administration. A l'arrière, deux bâtiments se font face, ils abritent actuellement un internat pour celui de l'ouest et l'externat du lycée professionnel Jean-Rostand pour l'autre. Le bâtiment en rez-de-chaussée du réfectoire forme une excroissance au centre et au nord de la barre de l'externat. Le CDI de 2005 est venu se superposer partiellement à lui en joignant le côté sud du corps de bâtiment nord-est. La salle polyvalente s'et greffée en oblique contre la façade sud de la barre de l'externat.

Tous les bâtiments des années 1960 sont à ossature poteaux-poutres en béton avec remplissage par des panneaux de façade préfabriqués, et couverts de toits terrasse. Les façades présentent des fenêtres en bandeaux. Le bâtiment d'administration s'élevait sur les pilotis qui ont été partiellement masqués par de nouvelles constructions au fil du temps. Il est doté de deux étages carrés, tandis que l'externat en possède quatre et un étage de soubassement. Les Bâtiments perpendiculaires comprennent un rez-de-chaussée sur un étage de soubassement et cinq étages carrés. Les deux gymnases sont en simple rez-de-chaussée.

Le CDI s'élève sur une structure métallique. La salle polyvalente et le dé à coudre en béton armé sont revêtus de feuilles de cuivre dont l'oxydation leur confère une couleur verte.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
  1. béton en couverture
Étages

5 étages carrés, étage de soubassement

Couvrements
  1. béton en couvrement
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

Autres organes de circulation
  1. ascenseur

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Angoulême , 12 rue Louise-Lériget

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2020 BD 230, 232, 233, 235

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...