Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

En 1536, Raoul Réorteau, écuyer, seigneur du Vivier, est capitaine du château de Marans. A cette date, il est poursuivi par le procureur fiscal de Marans, au nom du comte, pour avoir fait fortifier son logis où "il avoit fait faire une muraille, canonières, forteresses et arbalestières". Sa petite-fille, Françoise Réorteau apporte le Vivier par mariage à Louis Pinyot, seigneur de Puichemin, du Vivier, du Clouzy et de la Guérinière. Demeurant à Fenioux, près de Parthenay, il décède en 1614. La seigneurie du Vivier, dont dépendent entre autres les moulins à vent du Grand et du Petit Vivier, passe à son fils, Moïse, chef de guerre protestant, puis au fils de celui-ci, Jacob. En 1676, ce dernier afferme la métairie du Vivier à Louis Babin et Georges Baguenard, qui y demeurent, puis en 1679 à Etienne Baugas, marchand, et Jeanne Relion son épouse. Dès 1677, Jacob Pinyot de Puichemin rend hommage au comte de Marans pour ses terres du Vivier, du Clouzy et de la Guérinière. Lui et sa famille, protestants, sont persécutés après la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Une de ses filles, Anne-Marie épouse en 1693 Charles Guichard, seigneur d'Orfeuille, puis en secondes noces, en 1700, Jean-François de Lastic. Elle lui apporte le Vivier.

Le logis du Vivier figure sur le plan de Marans par Claude Masse en 1716, qui le qualifie de maison noble. Il comprend alors un ensemble de bâtiments de plan en L, au nord d'une cour, avec une tour d'angle ronde (tour d'escalier ?) ; et un autre bâtiment le long de l'actuelle rue des Baconneaux, lui aussi accolé d'une tour ronde. Une troisième construction ronde (un pigeonnier ?) se trouve au milieu de la cour.

Provenant de l'ancien logis du Vivier, une cheminée (déplacée dans une maison à Marans) est datée de 1771. Elle porte cette inscription : "CHAMBRE DE / DAMOIZELLE / MARIE HANRIETTE / BENIGNE / DE BREMON 1771 / F FAIRE P MR GIBAU D FMR". Il s'agit probablement de Marie Bénigne Henriette de Brémond, née en 1720 et décédée à Niort en 1783, dame de la Fuye, fille du marquis Jacques de Brémond et de Suzanne Marguerite Aymer.

L'essentiel des bâtiments est encore visible sur le plan cadastral de 1820. Les bâtiments au nord de la cour, en L, se décomposent en deux habitations. L'une d'elle, occupant l'aile nord, appartient à Pierre Vrillonneau époux Gibaud. Elle est démolie en 1867, selon le cadastre, pour faire place en 1869 à la maison actuelle, le tout pour le compte de Jean Petit. L'habitation de l'aile ouest de l'ancien logis disparaît sans doute à la même époque. Les communs le long de la rue des Baconneaux ont été remaniés, et un chemin desservant les marais du Bot Courant passe désormais à travers l'ancienne cour. La propriété a été lotie et construite de maisons pavillonnaires à la fin du 20e siècle.