Monument aux morts

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Montembœuf

Les 24 et 26 janvier 1920, en réponse à l'enquête préfectorale sur l'érection des monuments aux morts, le maire indique que le conseil doit se réunir prochainement pour statuer sur sa construction. A cette date, la municipalité a déjà fait apposer une plaque en marbre noir dans la salle de la mairie sur laquelle sont gravés en lettres d'or les noms des soldats morts pour la France.

En plus de cette plaque, le conseil municipal a porté la somme de 1 000 francs au budget primitif, comme première mise de fonds pour un monument. Une souscription doit être ouverte même si le maire a des doutes sur les fonds récoltés (évaluation environ 500 à 600 francs). Il estime également le montant pour avoir « un petit et modeste monument » : au moins 3 000 francs.

La commune compte 1 230 habitants, le nombre de centimes communaux est de 61,81, la valeur du centime est de 86,41 francs.

Ces informations sont reprises dans le tableau récapitulatif de la situation des communes charentaises dressé par la préfecture le 9 février 1920. Toutefois, le nombre de centimes communaux a été modifié (71,40).

La souscription, clôturée le 20 décembre 1920, a permis de collecter 1 949,50 francs.

Le 26 mai 1921, M. Jean Dauchaize, entrepreneur à Saint-Junien (Haute-Vienne), fournit à la commune plusieurs documents afin qu'elle effectue son choix, notamment des extraits de catalogues :

- monuments du marbrier Rombaux-Roland : planches n° 357 E, F et H à J (modèles n° 1007, 1008 et 1010 à 1012), n° 362 (modèles n° 1024 et 1024bis), 362A (variantes du modèle n° 1025), n° 363bis et ter (variantes sur l'obélisque n° 1029), n° 367-369 (modèles n° 1038 à 1046) et extrait des tarifs ;

- des chaînes d'entourage de la société Bossu frères à Saint-Martin-la-Plaine (Loire) ;

- grilles pour entourage de la société Guillot-Pelletier fils et Cie à Orléans (modèles léger, en fer forgé et riche avec motifs de croix de guerre).

Le 8 juin 1921, le conseil municipal étudie les plans et devis fournis par M. Jean Dauchaize, cimentier à Saint-Junien, pour un montant de 8 556,23 francs.

Le devis indique que le monument sera en ciment avec bornes en parpaing. Il disposera de plaques en marbre avec lettres gravées et dorées. Le pourtour est en béton de cailloux hourdis au ciment

Après en avoir délibéré, le conseil approuve le plan et accepte le prix indiqué. Il décide que le monument sera élevé sur la place de la mairie.

Le modèle choisi ne correspond à aucun des modèles conservés dans les Archives municipales, mais le marbrier Rombaux-Roland permettait d'associer différents éléments provenant de son catalogue.

Le 21 juin 1921, la commune signe un marché de gré à gré avec M. Jean Dauchaize.

Le 30 juillet 1921, le maire envoie au sous-préfet de Confolens la délibération relative à l'érection du monument aux morts.

La somme de 8 556,23 francs comprend la souscription publique de 1 949,50 francs et le surplus du montant du devis figure au budget additionnel de 1921 sous les articles 6 et 44.

Désireux de faire édifier le monument le plus promptement possible, n'a pas cru devoir demander la subvention de l'Etat.

Le 25 août 1921 puis le 5 septembre 1921, le conseil municipal relance le préfet pour obtenir l'approbation du projet soumis par la commune. Dans la mesure où la commune ne demande pas de subvention de l'Etat, elle souhaiterait pouvoir commencer les travaux avant l'arrivée des premières gelées.

La commune devra néanmoins obtenir l'approbation du projet par décret ministériel après avis de la commission spéciale d'évaluation des projets de monuments aux morts (lettre du préfet au maire, 7 septembre 1921).

Le 8 septembre 1921, la commission chargé de l'examen des projets de construction des monuments aux morts donne un avis favorable au projet de la commune. Le décret ministériel d'approbation du projet est signé le 31 octobre 1921.

Le 4 septembre 1921, le conseil municipal décide de concéder gratuitement à la famille de chaque soldat inhumé à Montembœuf et mort pour la France un emplacement de 2 m² dans le cimetière.

Le 2 mai 1922, l'entrepreneur avertit la commune que la dimension des plaques en marbre prévues au devis ne correspondent pas exactement au projet de monument et propose de les ajuster pour un surcoût de 37 francs.

Le 22 octobre 1922, le conseil municipal acte le fait que le monument aux morts est terminé. Avant de mandater l'entrepreneur, il est nécessaire d'agréer les travaux exécutés et de désigner deux membres chargés d'effectuer ce travail et de dresser un procès-verbal de réception.

Le conseil nomme MM. Périchon et Précigout pour vérifier les travaux.

Ces derniers dressent le procès-verbal de réception le 5 novembre 1922. Il certifie que le monument est conforme au plan, que les travaux ont été exécutés dans d'excellentes conditions et donnent « toute satisfaction possible tant au point de la beauté qu'au point de vue de la solidité.

Le monument aux morts est inauguré le 15 juillet 1923.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle

Dates

1922, daté par source

Auteurs Auteur : Dauchaize Jean

Cimentier installé avenue Thiers à Saint-Junien dans l’almanach-annuaire limousin édité par Ducourieux en 1910. Entrepreneur à Saint-Junien dans les années 1920, auteur notamment des monuments aux morts de Chirac et de Montembœuf (Charente).

, entrepreneur (attribution par source)

Le monument aux morts est situé sur la place au nord de l'église. Il est composé d'un socle à trois gradins circulaires, d'un piédestal de plan carré surmonté d'un obélisque sommé par une urne voilée au sommet. La dédicace est gravée sur une plaque de marbre blanc apposée sur la face antérieure du piédestal " À NOS MORTS / DE LA GRANDE GUERRE 1914-1918 / LA COMMUNE DE MONTEMBOEUF / RECONNAISSANTE ". Trois étoiles sont sculptées sur chaque face de l'élément qui sépare le piédestal de l'obélisque. Un faisceau de licteur reposant sur un drapeau entrecroisé avec une épée et une branche de laurier, en fonte, est apposé sur la face antérieure de l'obélisque. Sur la face postérieure est scellée une croix de guerre en fonte.

Le monument était cerné dans un massif octogonal constitué de bornes ; les chaînes ont été enlevées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : ciment

Toits
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Montembœuf , place Laurent Prat

Milieu d'implantation: en village

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...