Manoir dit château de Beauvais

France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Limoges

Beauvais a été la possession des abbés de l'abbaye Saint-Martial de Limoges depuis le Haut-Moyen-Age jusqu'à la veille de la Révolution. Ce domaine agricole était constitué d'un manoir, d'une réserve et de métairies, encore au 18e siècle sur une surface d'environ 234 hectares. L'abbé de Saint-Martial y recevait l'hommage de ses vassaux et y percevait les droits seigneuriaux de la mense abbatiale. Les deux bassins situés de part et d'autre du portail d'entrée, un troisième figuré sur le cadastre napoléonien et qui n'est plus en eau aujourd'hui, ainsi que le grand vivier situé perpendiculairement sont des structures antérieures au 18e siècle probablement aménagées sur les anciens fossés. Les constructions qui se sont succédées, à Beauvais, s'échelonnent sur plusieurs périodes. En 1031, une assemblée synodale s'y serait tenue. A la fin du 13e siècle, on trouve mention d'un manoir construit par l'abbé Raimond Gaucelme. Un nouvel édifice est construit sous l'abbatiat de l'abbé Jacques Jouviond, entre 1433 et 1488. De cette construction, subsistent une cheminée portant les armoiries de Jacques Jouviond ainsi qu'un cuvier en granite de forme polyédrique dont une face présente un écu bûché. Ces deux éléments sont remployés dans un corps de dépendance dont la construction ne semble pas antérieure au 17e siècle. En 1765, sous l'abbatiat de Jean de Montesquiou-Fézensac, la construction du 15e siècle, déclarée en mauvais état est démolie. L'architecte limousin Joseph Brousseau établit les plans d'une nouvelle maison qu'il situe selon la documentation à l'extrémité méridionale de la précédente. Son frère l'entrepreneur Mathurin Brousseau exécute les travaux entre 1765 et 1768. Les armoiries de l'abbé Montesquiou-Fézensac sculptées sur le fronton de la façade nord ont été bûchées. Une chapelle a été aménagée en 1880 dans l'angle sud des dépendances, le plus proche de la maison. Une écurie attenante a semble-t-il été aménagée à la même période. La grille datée du 17e siècle sur la porte de cette écurie est manifestement un remploi. L'aile sud des bâtiments agricoles a été prolongée d'une nouvelle grange-étable au cours de la 2e moitié du 19e siècle, postérieurement au cadastre de 1812. En 1890 des pièces de service ont été ajoutées sur le côté sud de la maison. En 1790, les biens de l'abbaye Saint-Martial ayant été mis sous séquestre, Beauvais a été vendu à M. Bourdeau de Vazeix et depuis 1791 les propriétaires s'y sont succédés par voie d'héritage. Un plan du domaine levé en 1822, figure le tracé d'un jardin à la française au sud de la construction de Brousseau. Malgré l'absence de plan d'origine, il y a tout lieu de penser qu'un jardin régulier accompagnait le projet architectural de Brousseau. Le même cas a pu être observé pour le château de la Cosse à Veyrac, signé du même Joseph Brousseau. On trouve aussi comme à la Cosse une allée majestueuse, plantée de chênes, dans l'axe du portail d'entrée. Au cours de la 2e moitié du 19e siècle, un jardin paysager à remplacé au sud le jardin à la française. Seul le bassin central a été conservé, ainsi que l'emplacement du jardin potager. Les principales allées courbes de ce dernier projet, presque toutes effacées aujourd'hui, restent visibles sur une carte IGN de 1927. Quelques arbres aux essences exotiques, sont les survivants de ce parc dont le nom du paysagiste n'est pas connu.

Périodes

Principale : 11e siècle (incertitude) (détruit)

Principale : 15e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Principale : 19e siècle

Dates

1765, daté par source, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Brousseau Joseph

Joseph Brousseau est un architecte français probablement né à Solignac en Haute-Vienne vers 1733 et mort à Sées dans l'Orne le 5 février 1797. Joseph Brousseau grandit à Limoges. Il apprend les métiers du bâtiment "sur le tas", en Creuse où il est tailleur de pierre puis appareilleur. Il apprend le métier d'architecte chez un maître. Il se voit ensuite, à partir des années 1760, confier différentes réalisations et se fait connaître dans la région. Le premier sera le château de Sainte-Feyre.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Brousseau Mathurin

Architecte, entrepreneur et maitre-charpentier, frère de l'architecte Joseph Brousseau, avec lequel il réalise notamment l'hôtel de Rigoulène à Saint-Léonard-de-Noblat en 1772 et le château Salvanet à Saint-Priest-Taurion (1776). Les châteaux de la Cosse, à Veyrac (1775), de Laplaud à Oradour-sur-Glane (1780) et de Brignac à Royères (1786) lui sont également attribués. Il a conduit des chantiers rue Manigne (maisons Lacroix, Boidet cadet et Rigonneau), rue du Verdurier (Lacroix) et des Hautes-Pousses (Soudanat) après le grand incendie de 1790. Après son décès en 1793, ces chantiers sont achevés par ses fils. En 1797, sa veuve est autorisée a reprendre les travaux de déconstruction de l'abbaye Saint-Martial, dont Mathurin Brousseau s'était porté acquéreur lors de la vente des biens nationaux de première origine.

, entrepreneur (attribution par travaux historiques)
Personnalite : Montesquiou-Fézensac Jean de abbé, commanditaire (attribution par source)

Le portail d'entrée situé entre deux bassins aménagés à l'emplacement des anciennes douves, précède la cour d'honneur de la reconstruction du 18e siècle. Cette cour d'honneur, constituée d'une allée sablée droite, bordée de deux pelouses rectangulaires, occupe l'emplacement de l'ancienne demeure. Un bassin rectangulaire, à usage de vivier, borde le côté est de cette cour d'honneur. Le côté ouest est délimité par l'aile sud des bâtiments agricoles dont le plan-masse est en U. Le parti architectural de la reconstruction de 1765 est celui d'une maison de plaisance de plan rectangulaire présentant une façade principale sur cour d'honneur au nord et une façade sur jardin au sud. L'essentiel du décor d'architecture est donné par la mise en oeuvre des pierres de taille à bossage en table pour les encadrements de baies, les chaînages d'angles et des avant-corps. Chaque façade présente un avant-corps central, en légère avancée au nord, plus saillant et formant un pavillon à trois pans au sud. L'édifice à cinq travées est en rez-de-chaussée entresolé de part et d'autre de la travée centrale. Cette dernière, est occupée par deux pièces communicantes, la salle à manger au nord et le salon au sud dont la hauteur sous plafond occupe la totalité de la hauteur de l'édifice. Ainsi, de part et d'autre de ces deux pièces nobles à l'italienne, la communication à l'étage entre les pièces de l'est et celles de l'ouest n'est pas possible. L'accès à ces pièces latérales se fait par deux escaliers distincts, tournant à balustres plats chantournés. Les boiseries qui ornent la salle à manger et le salon n'ont pas été étudiées.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : granite

  2. Revêtement : enduit

  3. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

1 étage carré

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution

    Forme : escalier tournant

Couverts et découverts de jardin
  1. groupe d'arbres
Décors/Technique
  1. menuiserie
  2. décor stuqué
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Les armoiries de Jacques Jouviond, timbrées d'une mitre et d'une crosse sont : d'azur à trois coqs d'or, 2 et 1.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Haute-Vienne , Limoges , Secteur-de-Landouge

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Beauvais

Cadastre: 1812 (B2 406 à 415), 2005 RN 63

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