Présentation de la commune d'Eaux-Bonnes

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Eaux-Bonnes

Au cœur de la vallée d'Ossau, la commune d'Eaux-Bonnes est née en 1861 de l'association du village d'Aas, situé sur la Montagne Verte, du village thermal, implanté au pied du mont Gourzy et à l'ombre du Pic du Ger, du village d'Assouste, établi en aval non loin du Valentin, et d'un vaste territoire montagneux comprenant le cirque de Gourette.

Les sources d'Eaux-Bonnes seraient fréquentées dès le Moyen Age, notamment par Talèse d'Aragon au 12e siècle ou par Gaston Fébus au 14e siècle, qui y aurait établi un pavillon de chasse, puis durant la Renaissance où elles accueillent les blessés navarrais des guerres d'Italie au sein de cabanes rudimentaires. Ces eaux réputées deviennent "eaux d'arquebusades" puis "aigas bonas" - littéralement "eaux bonnes". Par conséquent, les zones d'habitats les plus anciennes se trouvent à Aas, paroisse dont dépend sous l'Ancien Régime le site d'Eaux-Bonnes, ainsi qu'à Assouste. Ces deux villages liés à une activité pastorale ancestrale, recèlent un bâti ancien, datant du Moyen Age et de l'époque moderne.

Avec l'essor de la localité thermale dans la seconde moitié du 18e siècle et, surtout, à partir de l'Empire avec les premières constructions pérennes, les trois agglomérations sont réunies en 1861 au sein de la commune d'Eaux-Bonnes. La station connaît son âge d'or sous le Second Empire et la Troisième République. Outre l'activité thermale, la commune disposent de ressources minières (mines d'or et d'argent) dans le cirque de Gourette, exploitées à partir des années 1880. Par ailleurs, l'engouement pour les sports d'hiver est précoce dans la commune, où sont organisés les premiers concours internationaux de ski des Pyrénées en 1908 et 1909. Tournée vers les activités sportives, la localité a été traversée par le Tour de France à plusieurs reprises depuis 1910, le col d'Aubisque étant situé dans le territoire communal. Enfin, la création de la station de ski de Gourette dans l'entre-deux-guerres, et son développement dans les années 1960 et 1970, ont contribué à maintenir une activité économique dans cette zone de montagne.

Cependant, la démographie, qui a connu son apogée sous la Troisième République, n'a cessé de décliner, la commune comptant environ 300 habitants en 2018, dont une cinquantaine installés dans le village thermal. L'activité agro-pastorale est aujourd'hui réduite, alors que l'industrie thermale et les sports d'hiver représentent à la fois une ressource importante, mais aussi une considérable charge financière. L'activité thermale a décru au lendemain de la Seconde Guerre mondiale tandis que la station de ski, qui a connu, à son tour, une période de crise à la fin du 20e siècle, a pu renaître grâce à une politique volontariste menée par le Département et la Commune depuis le début des années 2000.

Le cirque de Gourette et le village thermal ont fait l'objet d'une mesure de site classé, respectivement en 1937 et 1959. La station d'Eaux-Bonnes n'a, en revanche, bénéficié d'aucune protection au titre des Monuments historiques avant 2002, cette mesure ayant porté uniquement sur l'inscription de l'emblématique Hôtel des Princes. Face à l'état sanitaire préoccupant de nombreux bâtiments et aux nécessités d'une gestion patrimoniale adaptée à cet ensemble thermal et urbanistique d'une singulière homogénéité, une protection globale constituerait un outil permettant de développer une véritable politique de conservation et de valorisation d'un patrimoine aujourd'hui en péril.

L'étude d'inventaire réalisée dans la commune a été effectuée dans le cadre de l'enquête thématique interrégionale sur le patrimoine thermal des Pyrénées françaises. Elle a essentiellement porté sur la station thermale et sur quelques demeures de villégiature des environs.

Au cœur de la vallée d'Ossau, la commune d'Eaux-Bonnes est étendue sur une vaste superficie de 38 km2. La station, nichée à 750 mètres d'altitude et sise sur les flancs du mont Gourzy et de la Montagne Verte, est dominée par des sommets culminants jusqu'à 2.600 mètres, tel le Pic du Ger. Elle est traversée par la Sourde, dont le lit enterré passe sous le Jardin Darralde, mais surtout par le cours du Valentin et ses affluents, qui, en raison du relief accidenté, présentent de nombreuses cascades, lesquelles furent, depuis le 19e siècle, un motif de fascination pour les voyageurs en quête de pittoresque. Ces cascades, en particulier celle du Valentin, d'Iscoo et du Gros-Hêtre, constituent des buts de promenades ponctués d'aménagements variés.

Les zones d'habitats, c'est-à-dire les villages d'Aas, d'Assouste et la station thermale, sont implantées au nord du territoire communal, la partie sud ne comptant quasiment que des zones montagneuses inhabitées, hormis le cirque de Gourette et sa station de ski. Le village d'Aas, situé sur le versant sud de la Montagne Verte, est implanté en hauteur et exposé au midi. Longtemps chef-lieu administratif du territoire, il comporte l'église paroissiale originelle entourée de maisons, une fontaine ainsi qu'un cimetière réaménagé à l'extérieur du village. Sur le même versant de la Montagne Verte en aval du cours du Valentin, Assouste se compose également de maisons rurales réparties autour de son église médiévale (classée Monument historique en 1923).

Le village thermal d'Eaux-Bonnes a été développé en face, sur le flanc nord du mont Gourzy, au pied d'un massif rocheux baptisé la Butte au Trésor d'où s'écoule la Source Vieille. Les édifices sont répartis autour du Jardin Darralde et au-dessus de la rive gauche du Valentin. Constituée de cinq voies seulement, la localité se distingue par ses constructions relevant de l'architecture urbaine qui contrastent fortement avec le parti vernaculaire des villages de la vallée.

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