Ensemble des autels de la Vierge et de saint Joseph (2 autels, 4 gradins, 2 tabernacles, 2 statues et leurs consoles)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Laluque

Le registre paroissial de l'abbé Pierre Lartigau fait l'historique des autels successifs de l'église de Laluque depuis la Révolution. En 1792, les deux autels en marbre blanc que comptait alors l'église (maître-autel et autel de sainte Barbe) furent détruits, puis remplacés une première fois en 1801 par des meubles en bois, désormais dédiés à saint Jean-Baptiste (maître-autel) et à l'Immaculée Conception (autel secondaire). La reconstruction partielle de l'édifice dans les années 1860-1870 entraîna l'achat de nouveaux autels auprès du marbrier toulousain "Barreau", c'est à dire Jean Barrau le père. La première acquisition concerna les autels ici étudiés, consacrés à la Vierge et à saint Joseph, offerts en 1872 par trois notables locaux : Jean Poudens, président de la fabrique et propriétaire au Bas, Barthélemi Castets, trésorier de la fabrique et propriétaire à Gouadet, et Barthélemi Dassé, conseiller municipal et propriétaire à Berdot, tous trois négociants associés en résine de pin. Les deux meubles furent payés 1.600 francs (dont 200 francs de frais de pose). Le maître-autel fut donné l'année suivante par la commune.

Les statues de l'Immaculée Conception et de Saint Joseph qui surmontent respectivement les deux autels, achetées à Lyon pour 466 francs (consoles et port compris), sont sorties des ateliers de Charles-François Champigneulle (1820-1882), d'abord installés à Metz en 1862 puis transférés à Bar-le-Duc en 1872 après l'annexion de Metz à l'Allemagne. La première fut acquise grâce à un legs de Mme Augustin Dupin, née Élisabeth Branères (morte le 7 avril 1865), mère de l'ancien maire Ulysse Dupin ; la seconde fut offerte par Armande Cassoulet (1828-1890), épouse du maire alors en fonction, Bernard Cardenau. Les statues furent solennellement bénites par le curé Pierre Lartigau le 4 janvier 1874.

Les autels sont mentionnés avec leurs statues respectives dans l'inventaire de février 1906 sous les n° 50 et 51. Ils forment ensemble avec les peintures murales en trompe-l'œil qui les entourent.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1872, daté par source

Auteurs Auteur : Barrau Jean (I)

Jean (baptisé Jean Baptiste) Barrau, "entrepreneur de marbrerie", né à Toulouse le 29 septembre 1830 et mort dans la même ville (au 16, Grande-Allée) le 18 mars 1895 ; fils du boulanger François Victor Barrau et de Pauline Lacroix, frère cadet de Pauline Barrau (épouse en 1845 du marbrier Jean Pierre Bergès) ; marié à Toulouse, le 26 novembre 1856, à Marie Louise Chaila (Toulouse, 27 décembre 1835 - Toulouse, 22 septembre 1905), fille de Jean Benoît Louis Philibert Chaila, corroyeur, et de Françoise Eulalie Angélique Lary. Il en eut au moins quatre enfants, dont une fille, Eulalie Angélique (1857), en 1878 Mme Pierre Lucien Pascal Bardou, et trois fils, marbriers comme lui : Louis (1860-1926), Justin Gabriel (1866 - après 1923) et Jean "le fils". L'acte de naissance de Justin Gabriel en 1866 mentionne deux marbriers collaborateurs de son père, Louis Cruzel (1824-?) et Bernard Toulza (1833-?) ; celui du décès de Jean Barrau père en 1895, deux autres de ses ouvriers marbriers, Jean Jeannat (1841-?) et Jacques Jalbert (1840-?).

La "Grande Marbrerie Barrau", fondée à Toulouse en 1835 et localisée à la fin du XIXe siècle au 41, allée Saint-Étienne et au 16, Grande-Allée, était dirigée alors par Jean (-Baptiste) et par son fils cadet et homonyme ("Grande Marbrerie Barrau père et fils jeune"), après la rupture du père avec son fils aîné Louis, qu'il prit soin de notifier par voie de presse : "La maison a l'honneur de prévenir sa nombreuse clientèle qu'elle n'a aucun rapport avec M. Barrau fils aîné, dans laquelle ce dernier n'a travaillé qu'en qualité d'ouvrier. En conséquence, ladite maison Barrau père reste toujours comme par le passé à la disposition de ses clients, pour lesquels elle fera les travaux, comme par le passé, au mieux de leurs intérêts, et s'efforcera à conserver sa bonne et vieille réputation" (L'Express du Midi, 22 septembre 1894). Louis Barrau venait de fonder sa propre entreprise, la marbrerie Sainte-Jeanne-d'Arc (2, boulevard Carnot) ; il racheta plus tard la marbrerie concurrente Guiraud ("Marbreries Barrau & Guiraud réunies). A sa mort en mars 1926, son gendre Fernand Ruffat lui succéda.

, marbrier (attribution par source)
Auteur : Champigneulle Charles-François

Charles-François Champigneulle, né à Metz le 9 octobre 1820 et mort à Salvanges (Meuse) le 11 août 1882 ; fils de Jacques François Champigneulle (1794-1880), négociant messin en textile, et de Marie Anne Marguerite Lenert (1800-1884), fille d'un marchand de vin et cabaretier. Marié le 25 avril 1848, à Soufflenheim (Bas-Rhin), avec Marie Madeleine Messner (Soufflenheim, 23 mars 1822 - Paris, 9 décembre 1890), fille de  Joseph Messner (1789-1849), épicier, et de  Madeleine Goerhig (1796-1878), dont il eut six enfants : Alfred Jacques Marie (1849-1880), Marie Joséphine (1850-1916), en 1877 Mme Léon Pégard, Louis Charles Marie (1853-1905), verrier et successeur de son père, Marie Madeleine Clémentine (1854-1926), en 1878 Mme Eugène Berveiller, Marie Valérie (1858-avant 1939), en 1880 Mme Jules Rousseau, et Emmanuel Marie Joseph (1860-1942), verrier.

Charles-François Champigneulle fonde une fabrique de statues religieuses à Metz en 1861, puis rachète en 1868 la fabrique de vitraux de Laurent-Charles Maréchal ; il s'installe à Bar-le-Duc en 1872 après l'annexion de Metz à l'Allemagne.

, fabricant de statues (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

lieu d'exécution

Chacun des deux autels de style néogothique, en marbre blanc veiné des Pyrénées plaqué sur maçonnerie, est posé sur un degré d'autel à deux marches en marbre rouge du Languedoc (avec plateformes carrelées de blanc et de rouge, à motifs de damier à la marche inférieure, de croix grecques à la supérieure). Chaque ensemble comporte un autel-tombeau droit scandé par trois arcs plein cintre à intrados trilobé portés par quatre colonnettes, avec table en bois bordée de marbre ; tombeau adossé à un massif débordant surmonté d'un gradin droit et d'un second gradin à trois redents, celui-ci encastrant un tabernacle à porte en plein cintre (marbre) inscrite sous un arc trilobé sur colonnettes, le tout surmonté d'une exposition carrée. Fixée au mur au-dessus de l'autel, une console polygonale en plâtre blanc supporte une statue de même matériau à rehauts polychromes (carnations) et dorés (orfrois des vêtements, accessoires) ; celle-ci se détache sur une fausse tenture peinte en trompe-l’œil (voir peintures murales) ; la statue de l'Immaculée Conception porte une couronne en laiton doré ornée de cabochons en verroterie colorée.

Catégories

marbrerie, sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. colonne, 6
  4. intérieur creux
  5. revers sculpté
Matériaux
  1. Matériau principal : marbre veiné

    Mise en oeuvre : blanc, rouge

    Techniques : décor en relief, décor rapporté, gravé, doré, peint, polychrome

  2. Matériau principal : plâtre

    Techniques : moulé, peint, polychrome, monochrome

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 200.5

    Précision sur la mesure : hauteur totale des autels

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 228

    Précision sur la mesure : largeur totale des autels


Précision sur les dimensions :

Autel : h = 100 ; la = 200 ; pr = 62,5. Massif postérieur : h = 121,5 ; la = 228 ; pr = 36,5. Gradin supérieur : h = 37. Tabernacle : h = 68 (79 avec l'exposition) ; la = 49. Statues : h = 150 environ.

Iconographie
  1. Thèmes : monogramme, MA, SJ, lys

  2. Caractère général : ornementation

    Thèmes : ornement à forme architecturale, arcature, colonnette, quadrilobe, croix grecque, ornement à forme végétale, rinceau, fleur de lys, rose

  3. Thèmes : Immaculée Conception, couronne

  4. Thèmes : saint Joseph et l'Enfant Jésus


Précision sur l'iconographie :

Décor gravé et doré : sous les arcs du tombeau d'autel, un monogramme (MA à l'autel de la Vierge, SJ à celui de saint Joseph) dans une couronne constituée d'une branche de rosier et d'un lys, entre deux lys à trois fleurs ; bouquets de lys stylisés dans les écoinçons du tombeau, lancettes à sommet trilobé sur les piédroits ; branche de rosier et lys en sautoir sur le ressaut central du gradin inférieur, frise de quadrilobes crucifères cantonnés de fleurs de lys héraldiques sue les parties latérales du gradin inférieur ; rinceaux polychromes (vert, rouge et or) sur le gradin supérieur ; étoile à six branches dans un cercle au-dessus de la porte du tabernacle. Fausses ferrures noires à motif de trèfles sur la porte du tabernacle.

Statue de l'Immaculée Conception : couronnée, mains jointes en prière, debout sur un demi-globe lunaire et écrasant le serpent de la Faute. Statue de saint Joseph : tenant un lys de la main droite et portant sur le bras droit l'Enfant bénissant et tenant le globe ou monde.

État de conservation
  • oeuvre incomplète

Il manque deux plaques de marbre rouge à la marche inférieure du degré de l'autel de saint Joseph (partie droite). Le tombeau du même autel, qui avait été détaché et avancé à l'entrée de la chapelle dans les années 1980, a été remis à sa place originelle à l'occasion de la restauration intérieure de 2007.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Laluque

Milieu d'implantation: en village

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