Présentation de la commune de Dun-le-Palestel

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Dun-le-Palestel

L´ancienneté de l´occupation humaine de la commune a été confirmée par la découverte d'une hache à talon de l'Age du Bronze dans la forêt de Dun et d´un camp romain arasé aux Guérennes. Une des premières mentions du territoire est un extrait des écrits de Lancelot, qui indique : La ville de Dun dans la Marche communique son nom à un pays assez étendu, qui est situé sur la rivière de la Creuse, et que l´on appelle le Dunois. De ce pays dépendent la ville de La Celle Dunoise et les villages de Bussière-Dunoise et de Saint-Sulpice-le-Dunois. Aussi n´est-il pas exclu que Dun et plusieurs villages voisins aient appartenu à un même pagus, circonscription administrative correspondant à une division des civitates. Si l´hypothèse de l´existence d´un Pays de Dun est confortée par la toponymie, ses limites demeurent très incertaines. Au 12e siècle, Dun était le siège d'une seigneurie érigée ensuite en comté. Au nom primitif de Dunum, la famille Palestel, une des plus anciennes de la Marche, ajouta son patronyme après le mariage en 1206 de Gérard Palestel de Châteauclos avec la fille de Géraud de Dun. Les sources attestent que Dun-le-Palesteau faisait partie de la châtellenie du Dunois en 1477, puis en 1643 et 1686, tandis qu´elle se trouve sous le joug de la châtellenie royale de Crozant en 1751. La seigneurie de Dun possédait une justice seigneuriale ressortissant à la sénéchaussée de Guéret. Elle était intégrée à la province de la Haute-Marche et dépendait de la Généralités de Moulins. Ainsi, le bourg de Dun-le-Palestel fut tout au long d au Moyen Age réputé pour l'influence de son château fort, transformé en prison puis progressivement détruit jusqu'au 19e siècle. Seuls quelques fossés rappellent l'existence de ce très important complexe fortifié. Toponymie : Idunum (vers 506) (?) ; Dunum (cartulaire d'Aubepierre, 1247) ; Duno-Palestelli (Cartulaire d'Aubignac, 1383) ; Dun-le-Palleteau (1411) ; Dun-le-Palesteau (cartulaire d'Aubignac, 1488) ; Dung le Palleteau (terrier de Dun, 1577) ; Dun le Paslateau (registre de Saint-Sulpice-le-Dunois, 1605) ; Dun Le Palteau (17e siècles) ; Dun (fréquemment au 18e siècle). L´étymologie du toponyme Dun est à chercher à la fois dans le vocabulaire celtique et le gaulois dunum : si à l´origine il devait désigner un emplacement élevé, voire une montagne, l´évolution linguistique a modifié son sens vers enceinte fortifiée, ce qui apparaît plausible au regard des objectifs de la constitution de la Marche comme province frontalière défensive du Limousin. Communément appelé Dun dès le 18e siècle, le village reprend son nom octroyé aux 16e et 17e siècles Dun-le-Palleteau par décret du 9 novembre 1892. Il ne deviendra Dun-le-Palestel que grâce au décret du 26 décembre 1952, résultant de la proposition soumise au Conseil d'Etat et au Ministère de l'Intérieur par le pharmacien de Dun, Emile Genevoix. Il existait un prieuré à Dun dont la mention la plus ancienne remonte aux Chroniques de Saint-Martial, qui indiquent que Hugues de Brosse, qui fut aussi abbé de Saint-Martial, était prieur de Dun en 1163. Ces mêmes chroniques font encore référence à un prieuré de Dun en 1222 et 1223. Les bulles pontificales de 1212 (Pape Innocent III) et 1233, conservées aux Archives Départementales de l´Indre, indiquent que les prieurés de Maison-Feyne ainsi que les chapelles de Saint Michel et Saint Pierre de Dun dépendaient de l´abbaye berrichonne de Déols. Il n´existerait pas d´autre mention de la chapelle Saint Pierre de Dun et son emplacement demeure inconnu. La chapelle Saint Michel est celle qui se trouvait au sein du château fort. Le pouillé de l´ancien diocèse de Limoges précise en 1498 que le château intégrait une vicairie de Saint Michel, dont le titulaire était nommait par l´évêque de Limoges. Cette vicairie est attestée une seconde fois en 1569. Le prieuré de Dun ne fait pas partie de la liste des 17 prieurés de la Haute-Marche constituée en 1698 par l'intendant Le Vayer dans son Procès-verbal de la Généralité de Moulins. Son époque de destruction reste inconnue, tout comme sa situation exacte. Il devait probablement se situer à proximité de l'hôpital, vers l'actuel square F. Riollet. D'après Georges Vergeade, la troisième chapelle de Dun, dédiée à Notre-Dame et bâtie au 13e siècle, pourrait avoir été construite sur l'emplacement de l'ancien prieuré. La commune se trouvait dans le diocèse de Limoges, archiprêtré d'Anzême, puis de Bénévent, ensuite de Saint-Sulpice-le-Dunois et enfin de Guéret. Dun-le-Palestel n'acquière son autonomie paroissiale qu'au début du 18e siècle par démembrement de la paroisse de Sagnat. La chapelle Notre-Dame devint alors l'église paroissiale. La paroisse de Dun était dotée d'une Maison-Dieu depuis le 13e ou 14e siècle, située près de l'église Notre-Dame à l'est du bourg. Une charte de Guy II de Chauvigny en 1411 mentionne que son vassal Martial Audouin était chargé de l'administration de l'hôpital, avec ses appartenances, soient maisons, chevaux, plaines, vergers, près, bois, buissons, terres contiguës ou non contiguës et autres héritages appartenant à l'Hôtel dieu. A cette date, les bâtiments étaient déjà dégradés. La famille Audoin en conserva la charge jusqu´au 8 août 1690 : après plusieurs années de procès, Jean Audouin se désista de la propriété de l'Hôpital contre la somme de 575 livres. Le bâtiment fut alors restitué au seigneur de Dun, Louis Foucauld. Il ne resta de la Maison-Dieu qu'une modeste masure avec son grenier et un petit jardin. Lorsqu´en 1711 Dun fut érigé en paroisse, les ruines de la Maison-Dieu servirent de carrière pour l´agrandissement de la chapelle Notre-Dame et la construction de l´église. Le jardin figurait parmi les biens du curé lors du dénombrement des biens ecclésiastiques à la Révolution. Après la destruction de la Maison-Dieu au 18e siècle, les passants et mendiants ne bénéficièrent plus de l'assistance officielle et d'après les registres paroissiaux, beaucoup moururent dans une grange aux Guérennes. Dun ne possédait déjà pas de presbytère avant la Révolution. Le curé logeait dans des maisons affermées pour un nombre d'années données en contrepartie d'un loyer annuel. Un terrain est acquis pour ériger le presbytère en 1828. Loué avec un bail au curé, il est mentionné comme vétuste et délabré dès 1913. Après l'érection de la paroisse, deux confréries cohabitaient à Dun : la Confrérie de l'Assomption et la Confrérie du Rosaire. En raison des dissensions qui les opposaient, l'évêque de Limoges choisit, par l'ordonnance du 30 août 1786, de les réunir en une confrérie unique dite de la Très Sainte Vierge. A cette dernière s'ajouta après la construction de la nouvelle église en 1908 la confrérie de Notre-Dame de la Renaissance. Cette église a remplacé l'église Notre-Dame, démolie en 1911. Seul le portail de l'ancienne église a été conservé et se trouve désormais intégré sur la façade d'un des bâtiments de la maison de retraite.

La commune de Dun-le-Palestel se situe au sud du Pays Dunois, au sein duquel elle est jouxtée à l´ouest par Sagnat, au nord par Maison-Feyne, à l´est par Villard et Saint-Sulpice-le-Dunois, au sud par Naillat. D´une superficie totale de 981 hectares, son altitude minimale est de 294 mètres tandis que son point culminant atteint 507 mètres. Dun-le-Palestel est le centre économique du Pays Dunois et la commune la plus peuplée puisque 1147 habitants ont été recensés en 2007. Le ruisseau de le Breuille traverse la partie sud de la commune. Cette dernière possède peu de parcelles boisées en dehors des deux bois situés tout à fait au nord, l'un à l'est du haras et le second dit la Forêt. Les principaux axes de communication qui desservent Dun-le-Palestel sont horizontalement la route départementale 951, verticalement les routes départementales 913 et 44 au nord et la départementale 5 au sud. Hameaux selon le Dictionnaire de Pierre Valadeau (Édition de 1892) : Bourg - Champ de Chabannes - La Font Martin - La Forêt - La Gassotte - La Tannerie - La Tuilerie - La Valette - Le Pré de la Celle - Le Puybrevier - Les Guérennes - Route de Maison Feyne - Tarsat. Dans le bourg, les ateliers textiles rue de la Navette fabriquaient jusqu'en 1890 des draps et des toiles utilisés en chemiserie. La commune disposait également au 19e siècle d'une tannerie (tannerie du Génerdon), d'une brasserie (Mozac à Font Martin de 1859 à 1874, avec du personnel et des produits alsaciens), une scierie mécanique (Pierre Lelard, de 1913 jusqu'aux années 1930) et une usine de fabrication de limonade (Parichon au Dunet de 1889 à 1954). Il existait également à Dun jusqu'au début du 20e siècle deux exploitations de carrière, Charvagnat et Pipaud, ainsi qu'une tuilerie briqueterie. Cette dernière appartenait à Henri Lemoine en 1913. La commune possédait également des abattoirs, situés à l'origine à environ un kilomètre au sud du bourg. Après des projets de construction en 1827, 1861 et 1896, la commune mit en place en 1906 une collaboration avec la Société Générale des Abattoirs Municipaux de France, collaboration qui aboutit le 9 mars 1907 au vote en faveur de la création des abattoirs. L'emplacement fut validé le 10 octobre de la même année, sur un communal dit champ de Chabannes. Le projet fut établi par l'architecte M. Blanc et les travaux débutèrent. Suite à la réception provisoire des bâtiments le 25 février 1912, un arrêté préfectoral fixa les prix des inspections sanitaires des tueries et des viandes destinées à la consommation publique. Dans les années 1950, l´activité était très importante, suivant l'essor de l´activité agricole de la région. L'établissement cessa de fonctionner en 1977 et les bâtiments furent loués au SIVOM puis vendus à un commerçant en novembre 1984. L'une des plus anciennes structures commerciales de Dun est la halle, qui se trouvait autrefois au centre du bourg à proximité du château fort, au croisement de la Grande Rue et de l'actuelle rue de la Navette. Sa première mention provient d'un procès verbal du sergent royal de Dun C. Bourdaud en date du 7 février 1697. Ce bâtiment était utilisé pour les foires et marchés, mais aussi pour l´affichage des arrêtés municipaux et des avis placardés sur un poteau de la halle. La commune acheta l'édifice à la Révolution (vers 1796) puis l'afferma chaque année. Elle a été détruite au milieu du 19e siècle à une date inconnue : elle est citée dans des arrêtés municipaux en 1819 puis dans le budget communal de 1831 mais n'existe plus au début du 20e siècle. A son emplacement se trouvait dans les années 1930 un garage pour automobiles tenu par Henri Tabanon. Lors de l'acquisition de la halle vers 1796, la commune avait également acheté le four banal. Une expertise du 12 thermidor an IV (30 juillet 1796) conservées aux Archives Départementales (Q 63) informe que le four mesurait 32 pieds de longueur pour 18 de large et qu'il comportait deux fours. Situé dans la Grande Rue, il était signalé à cette date comme étant en mauvais état. Rue Auguste Lacoste, au nord-ouest du bourg, se trouve un ancien garage. Le garage aurait été construit en 1960 et a fermé vers 1997. Il a alors été réhabilité en habitation. L'édifice, ainsi que le petit atelier de pièces détachées situé à quelques mètres, se distinguent par des pignons sur rue chantournés. Le bourg possédait également une bascule publique dès le milieu du 19e siècle. Sur décision du conseil municipal en date du 3 juillet 1891, l'ancienne bascule est vendue et le profit de cette vente est utilisé pour la construction d'une bascule moderne. Cette dernière est réceptionnée le 30 août 1892 et avait une capacité de plus de 5 000 kg. En 1912, elle devient propriété de la commune. Le 6 mars 1921, elle est vendue aux enchères mais la vente impose qu'elle reste sur le territoire de la commune. Elle est aujourd´hui disparue.

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