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Sanatorium Pé-Martin, dit préventorium d'Arbonne, aujourd'hui foyer de vie pour adultes handicapés
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Bidart
Historique
Le sanatorium a pris le nom d'une ferme - Pémartin - située à Arbonne, commune voisine de Bidart. Au début des années 1910, Bolo Pacha, alors conseiller du commerce extérieur entre le Venezuela et la France, acheta l'ancienne ferme et ses terrains. Il fut arrêté en 1917 pour inculpation d’intelligence avec l’ennemi et condamné à mort. Le domaine de Pémartin fut alors mis sous séquestre et confié au ministère de la Santé. En juin 1918, il fut attribué aux œuvres de Secours d’urgence chargées de reloger les civils des zones dévastées par les bombardements de la Première Guerre mondiale. Des baraquements furent installés sur les terrains toujours sur la commune d'Arbonne. Après le départ des réfugiés en 1921, Marguerite Javal, alors secrétaire générale du Secours d’urgence, proposa de transformer les baraquements en préventorium provisoire. Le 18 mai 1921, l’établissement héliomarin d'Arbonne fut reconnu d’utilité publique. D'après la presse locale, l’inauguration du préventorium eu lieu le 8 septembre 1922 avec la participation de Paul Strauss, ministre de l’Hygiène, Fernand Laudet, diplomate, le Maire de Biarritz et le Préfet des Basses-Pyrénées. Le préventorium pouvait accueillir une centaine d’enfants « affaiblis », des jeunes filles de 8 à 16 ans non atteintes de la tuberculose pulmonaire.
Afin de remplacer les baraquements précaires, le Secours d'urgence fit construire de nouveaux bâtiments sur les terrains situés sur la commune de Bidart, au nord de la ferme Pémartin (parcelles 44 à 47 du plan cadastral de 1831, section B, feuille 1), grâce à l'important financement de Benjamin Rosenthal, citoyen américain résidant à Biarritz. Au cours des années 1930, plusieurs bâtiments furent construits d'après les plans de l'architecte parisien André Schroeder et comprenaient des dortoirs, deux réfectoires, deux pavillons d'isolement, des préaux et une salle de gymnastique. D'après les plans de le la société Hennebique, entre 1930 et 1931, l'architecte Ct Schroeder dessina les plans du pavillon-dortoir dit le pavillon basque. Il fut construit en collaboration avec la société Bétons Armés Hennebique. De plan massé, il se composait d'un étage de soubassement, d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré. Les deux derniers niveaux étaient occupés par les dortoirs qui étaient éclairés par de hautes fenêtres et ouvraient sur une terrasse. A cette période, le préventorium était présidé par une commission médicale comportant les professeurs Bernard et Calmette. Le service médical était assuré par le Docteur Peyret, directeur du sanatorium des Embruns et par le docteur Mercier des Rochettes. L'équipe médicale comportait plusieurs spécialistes : radiologue, otologiste, ophtalmologue et dentiste. La propriété de 50 hectares comprenait des prairies, des bois, une ferme et des cultures. De nombreux bâtiments avaient été construits supprimant les baraquements. D'après le Journal des débats politiques et littéraires d'avril 1934, une loterie avait été organisée, avec l'approbation du ministre de l'intérieur, pour permettre l'achèvement des pavillons du préventorium d'Arbonne.
D'après Les cahiers de la santé publique, en 1934, l'établissement était considéré comme "un préventorium fonctionnant comme écoles de plein air". Sa capacité d'accueil s'élevait de 225 à 260 pensionnaires de 6 à 16 ans. La cure de soleil alliée au bon air était prescrite, c'est pourquoi les pensionnaires passaient un maximum de temps dehors. Le photographe et éditeur Marcel Delboy immortalisa les diverses activités quotidiennes du préventorium et publia les images sous forme de cartes postales : exercices de gymnastique, école ménagère, leçons de couture, apprentissage du jardinage, la douche, les repas.
En 1941, Marguerite Schwab, ancienne infirmière de la Croix-Rouge et agent de liaison de la Confrérie Notre-Dame-Castille, prit la direction du préventorium. Durant la Seconde Guerre Mondiale, elle cacha plusieurs enfants juifs dont les parents avaient été déportés ou exilés. Après la guerre, les demandes d'admission diminuèrent considérablement, le préventorium fut modifié. On diminua le nombre de lits de 270 à 192, 48 lits répartis dans 4 pavillons. Des éléments de confort et d'hygiène furent ajoutés et on augmenta les surfaces réservées au personnel soignant. Le préventorium était encore réservé aux filles. D'après les plans dessinés par l'architecte Jacques Blanchet, en 1946, une nouvelle salle de classe fut projetée sur la façade est du pavillon des États-Unis. Elle ne fut pas réalisée.
Durant les années 1960, l'équipe de soignants comptait six médecins, dont le Docteur Aufaure, médecin-chef du centre hélio-marin Les Embruns, trois infirmières, trois auxiliaires médicales et 25 encadrants. En 1961, le centre ouvrit le pavillon dit des "tout-petits" consacré aux enfants de 15 mois à 4 ans. En juillet 1964, le centre accueillait 190 enfants dont 24 tout petits (filles de 4 à 14 ans et garçons de 4 à 6 ans).
En 1970, l'Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés (APAJH) acheta le préventorium. Le pavillon basque fut investi par l'atelier d'un établissement et service d'aide par le travail destiné aux adultes. Un foyer thérapeutique fut installé dans le pavillon central. Entre 1982 et 1985, un mur à gauche fut construit au sud de l'infirmerie, puis, entre 1998 et 2003, un nouveau bâtiment fut construit entre l'ancien Lazaret et l'ancienne infirmerie, détruite aujourd'hui. En 2012, quatre bâtiments destinés à l'habitat des ouvriers handicapés furent construits à l'est du pavillon central. La majorité des pavillons du préventorium ont été conservés. Certains ont été réhabilités tandis que d'autres sont à l'abandon est en attente d'un projet de restauration. Seule l'infirmerie n'existe plus.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 20e siècle Principale : 2e quart 20e siècle Secondaire : 3e quart 20e siècle |
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Dates |
1918, daté par source 1930, daté par source 1950, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Schroeder, architecte (attribution par source) Auteur : Bétons armés Hennebique , ingénieur, entrepreneur (attribution par source) |
Description
L'ancien préventorium est situé à la limite des communes d'Arbonne au sud et de Bidart au nord. L'accès au domaine est situé sur la commune d'Arbonne. Le chemin bordé de platanes passe devant la façade est de la ferme Pé-Martin également située sur la commune d'Arbonne. L'ensemble architectural s'organise autour du pavillon central. Il se compose d'un volume principal rectangulaire à deux niveaux d'élévation auxquels sont accolés plusieurs volumes formant un plan complexe. La façade sud se compose au centre du volume principal cantonné à l'est et à l'ouest par deux volumes d'un seul niveau mais de longueur inégale. Ils sont percés de larges portes-fenêtres surmontées d'imposte. Les menuiseries ont été modifiées, réduisant la taille des portes-fenêtres. Le pavillon central est relié par une galerie couverte au pavillon de Paris (sud-ouest) et au pavillon des États-Unis (sud-est). La galerie se compose d'une plateforme en béton qui repose sur des colonnes également en béton. Au sol, des dalles de béton recouvrent le cheminement. Côté ouest, des volets roulants ont été installés entre chaque paire de colonnes pour protéger la galerie du vent. Le pavillon de Paris et le pavillon des États-Unis se font face. Ils sont tous deux à l'abandon. De plan pratiquement identique, ils s'élèvent sur deux niveaux d'élévation. Les façades sont enduites. Chacun est doté au nord d'un volume formant toit-terrasse sous lequel est aménagé un préau.
Le pavillon de Paris est relié par un solarium en béton formant portique au pavillon Basque situé au sud et actuellement à l'abandon. De plan rectangulaire, il est couvert d'une toiture en tuiles creuses. Il s'élève sur deux niveaux. Les façades sont également enduites. La façade sud a une composition symétrique avec au centre un oriel. Le rez-de-chaussée présente de larges portes-fenêtres surmontées d'une imposte. Elles ouvrent sur une terrasse en béton tandis qu'à l'étage ces mêmes portes-fenêtres ouvrent sur un balcon. Légèrement au sud, le pavillon des Pupilles de la Nation est identique au pavillon Basque. Le volume accolé à la façade ouest abrite encore l’administration de l'actuel établissement.
Le pavillon des États-Unis était relié à la pouponnière par une galerie aujourd'hui disparue. Ce bâtiment est situé le plus à l'est. Il se compose d'un volume principal couvert d'un toit en pavillon et il s'élève sur deux niveaux. A l'est et à l'ouest se développent des volumes en plain-pied. Ils sont percés des mêmes portes-fenêtres que les autres pavillons. A l'entrée du pavillon, façade nord, de part et d'autre de la porte en plein cintre, deux plaques en marbre rendent hommage à Marguerite et Gilberte Dreyfus, ainsi qu'à Marguerite Javal.
Le pavillon central était également relié à l'infirmerie au nord-est - aujourd'hui détruite - et au lazaret rénové. Son volume d'origine a été conservé ainsi que la galerie en béton. Il est également relié au pavillon des contagions qui abrite désormais le secrétariat et la présidence. Il forme un plan en U avec cour intérieure. Les volumes ont été conservés et les intérieurs rénovés.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Étages |
rez-de-chaussée, 1 étage carré |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA64003100 |
Dossier réalisé par |
Ehlinger Maïté
Chargée d'inventaire du patrimoine bâti à la mairie de Bidart. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Bidart (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Commune de Bidart, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Sanatorium Pé-Martin, dit préventorium d'Arbonne, aujourd'hui foyer de vie pour adultes handicapés, Dossier réalisé par Ehlinger Maïté, (c) Commune de Bidart, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/86b9fc64-2bd7-441a-be91-bd915fbe9e96 |
Titre courant |
Sanatorium Pé-Martin, dit préventorium d'Arbonne, aujourd'hui foyer de vie pour adultes handicapés |
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Dénomination |
sanatorium |
Précisions sur la dénomination |
Préventorium , Sanatorium hélio-marin |
Appellation |
sanatorium Pé-Martin préventorium d'Arbonne |
Destination |
foyer |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Bidart
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Pé Martin
Cadastre: 2017 BI 24