Usine de soufre, dite usine Skawinski, aujourd'hui cuvier des Vignobles Lacombe

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Christoly-Médoc

Aucune construction n'est présente à cet emplacement sur le plan cadastral de 1831. Dans la seconde moitié du 19e siècle, le terrain construit appartient à la famille Ricard qui le vend en 1882 à Jean Jules Gillet, minotier, et à son épouse Jeanne Martin (acte notarié chez Me Gué, 8 mai 1882). Ils y font construire une minoterie puis revendent à Edmond Adde en 1888 : "une usine de minoterie à vapeur, avec maison d’habitation, écurie, remise, hangars, cour et jardin, le tout en un tenant, occupant une superficie de 16 ares et situé au port de Saint-Christoly (Médoc), commune de ce nom, ensemble tout le matériel, les machines, outils, ustensiles et objets servant à l’exploitation de la dite usine et qui s’y trouvent actuellement" (acte du 8 août 1888 passé devant Me Roland et pour le prix de 35000 francs).

L'ensemble est apporté au capital de la Société créée entre MM. Skawinski, Adde et Caussade, le 7 novembre 1888, dite "Société médocaine", ayant pour objet la fabrication et le commerce des produits chimiques nécessaires pour la viticulture. Edmond Adde est alors propriétaire à Lesparre du domaine de Preuillac-la-Cardonne, Théophile Skawinski est régisseur au château Laujac à Bégadan et Emmanuel Caussade est négociant à Bordeaux. Si Edmond Adde apporte le foncier et Emmanuel Caussade le financement, Théophile Skawinski fournit les procédés et les formules pour la fabrication et la préparation des engrais, des soufres et des poudres. Il élabore notamment une poudre permettant de combattre à la fois le mildiou et l’oïdium. Le siège de la société est établi à Lesparre et l’usine dans les bâtiments de l’ancienne minoterie à Saint-Christoly.

En décembre 1888, la Société Médocaine fait l’acquisition d’une parcelle appartenant à la commune (11 ares) pour compléter le terrain déjà acquis. La commune cède d'autres terrains à la Société en 1891 et 1892. Selon l’entête illustrée d’un courrier daté 1891, l’usine se compose de plusieurs vaisseaux construits parallèlement les uns aux autres sur les bords de l'estuaire, avec une haute cheminée. Côté chenal, des voies ferrées de type Decauville permettaient le chargement des produits, au moyen d'un treuil, sur les bateaux amarrés.

En 1892, Emmanuel Caussade se retire de l'affaire. En 1896, l’usine est endommagée par un incendie. Théophile Skawinski achète un terrain à la commune au mois d'août afin de permettre la reconstruction de l'usine. En octobre, il rachète aussi la moitié de l'ensemble appartenant à Edmond Adde (acte du 24 octobre 1896 ; Me Paul Roland, notaire à Lesparre). Dès le mois de septembre, il avait sollicité l’architecte bordelais, Ernest Minvielle, pour dresser les plans d'une nouvelle "usine de produits chimiques agricoles". Ce dernier propose aussi en février 1897 les plans de bureaux et d'un logement de concierge, puis en décembre 1897 les plans d'un atelier de raffinage de soufre.

Les produits y sont fabriqués jusque dans les années 1950. Les bâtiments sont laissés à l’abandon jusqu’à la fin du 20e siècle.

Une photographie des bâtiments datant de 1974 indique que la cheminée circulaire en brique était alors encore en place ; elle a été détruite par la suite. En revanche les frontons en amortissement des façades nord-ouest et nord-est sont déjà arasés à cette époque.

Au cours des années 2000, les bâtiments sont convertis en cuvier pour la vinification du cru Château Haut-Canteloup (Vignobles Lacombe). Ils sont par ailleurs restaurés. Les anciens bureaux et le logement du concierge sont aménagés en habitation avec l’ajout d’une véranda.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1896, daté par source

Auteurs Auteur : Minvielle Ernest, architecte (attribution par source)

Les bâtiments sont situés sur la rive droite du chenal formant le port et au bord de l'estuaire.

Le bâtiment principal construit en brique et pierre présente un plan en U. L'élévation nord-ouest, côté chenal, est marquée par le pignon de l'aile nord-est scandé de contreforts et ouvert d'une large triple-baie aveugle. Celle-ci est surmontée d'un phylactère portant le nom du propriétaire TH. SKAWINSKI. La partie centrale de l'élévation nord-ouest était dotée d'un fronton cintré en amortissement qui a été arasé. L'ensemble des façades est rythmé par la pierre de taille utilisée pour le solin des murs, les contreforts, les pilastres, les encadrements harpés des baies, les chaînages d’angle, les bandeaux et les corniches. Côté sud-est, l'élévation postérieure est composée des pignons des deux ailes en retour, délimitant au centre un espace aménagé en hangar agricole.

A l'intérieur, le bâtiment converti en cuvier abrite des cuves en béton et en inox.

Au sud-ouest se trouvent les anciens bureaux et logement du concierge transformés en habitation. Il s'agit d'un bâtiment en rez-de-chaussée surélevé, également construit en brique et pierre, couvert d'un toit à croupes en tuile creuse.

Au sud-est, un bâtiment abrite un hangar à machines.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : noue

État de conservation
  1. remanié
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Christoly-Médoc

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: le Port

Cadastre: 2014 F 411, 412

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