Bourg de Saint-Savin
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin
Historique
Un bourg lié à l'abbaye
Le bourg fortifié
L'histoire du bourg de Saint-Savin est marquée par la présence de l'abbaye fondée sur le site de la découverte des sépultures de deux saints martyrs chrétiens, Savin et Cyprien, morts au 5e siècle. Fondé vers 800 sous Charlemagne, l'abbaye se développe avec Benoît d’Aniane qui installe une vingtaine de moines à la demande du roi Louis le Pieux. Le chartrier n'est pas conservé mais quelques documents ont pu être reconstitués (diplômes de confirmation de roi Pépin Ier en 825 et de Louis Le Bègue en 878, voir Perrault et Pon, 2009). L'existence d'un castrum carolingien, cité dans la Chronique de Saint-Maixent, rédigée au 12e siècle, et la datation des fortifications du bourg de Saint-Savin ont été discutées par Bourgeois et al., 2000 (voir le dossier fortifications pour les différentes hypothèses de tracé et de datation). Il pose également l'hypothèse d'un premier pont dans le prolongement de la rue Saint-Louis, donc non loin de l'actuel pont neuf : des recherches archéologiques seraient nécessaires pour confirmer ou infirmer ces hypothèses.
L'emplacement précis du château, la présence ou non d'une motte puis d'un château, n'ont pas été reconnus par les archéologues mais la toponymie permet de les situer au nord de l'abbaye, aux environs de la rue de la Motte et de la rue du Château. Dans le contexte des invasions normandes et des raids vikings, désormais bien documentés sur la Charente de la côte atlantique jusqu'aux environs de Saintes, laisse supposer une fortification de l'abbaye voire plus large dès l'origine, l'abbaye pouvant ainsi servir de refuge pour les reliques, les religieux voire les habitants des régions voisines.
Le vieux pont de Saint-Savin est généralement daté du 12e ou du 13e siècle, un péage étant signalé en 1113 (" Manasses donne sa part du péage du château de Saint-Savin et de toute la châtellenie relevant dudit château ", Baudry, Château romans... note 346, citant Sanchez, Cartulaire de la Maison-Dieu...). Ce pont était donc sous le contrôle du château et non de l’abbaye de Saint-Savin. Il s'intégrait dans la fortification du bourg de Saint-Savin. Luc Bourgeois (et al., 2000) pose néanmoins l'hypothèse d'un premier pont dans le prolongement de la rue Saint-Louis, donc non loin de l'actuel pont neuf : des recherches archéologiques seraient nécessaires pour confirmer ou infirmer cette hypothèses (voir le dossier fortifications pour les différentes hypothèses sur leur tracé et leur datation). Le texte de 1113 atteste donc de l'existence d'un pont pour traverser la Gartempe à Saint-Savin, pas de son emplacement. Une étude de bâti détaillée et des fouilles archéologiques permettraient seules de préciser la datation des fondations du vieux pont tel qu'il apparaît aujourd'hui.
Le quartier de la Grand'Rue est mentionné pour la première fois en 1233. Un acte de 1279 mentionne le bourg fortifié : in castra sancti Savini.
En 1266, Alphonse de Poitiers refuse à l'abbé sa demande de déplacement de la synagogue, non localisée mais située à proximité de l'abbaye et un certain Bonfiz est cité en 1269 puis son fils une quarantaine d'années plus tard (voir Nahon, 1966, p. 202-205). Rappelons que la synagogue pouvait se trouver dans une maison ordinaire et que le relief en remploi dans un cartouche avec une coupe et des étoiles de David situé 24 rue Saint-Louis ne provient pas nécessairement d'une synagogue ou d'un lieu de culte juif.
La provenance d'une pierre en remploi au n° 24, dans un cartouche rectangulaire : coupe (calice) au centre, encadrée d'une étoile de David de chaque côté ; graffiti (ou inscription ?), n'est pas connue.
Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est prise par les Français en 1369 (sur trahison d'un moine) puis reprise par le prince de Galles qui la pille en 1371. Le " fort de Saint-Savin " est gardé par Guillaume de Naillac (1371). L'impact exact de ces évènements sur les fortifications de la ville et le château aujourd'hui détruit est inconnu.
L'abbaye est restaurée à la fin du 14e siècle (flèche en pierre du clocher notamment) et au 15e siècle.
La période des guerres de Religion est mouvementée à Saint-Savin. En 1562, les archives de l'abbaye sont détruites par les protestants menés par Brantôme. Les revenus de l'abbaye sont cédés en 1563 par un bail à ferme par Emery de Rochechouart, abbé commendataire, pour cinq ans et 5 500 livres par an. En 1568, la ville est prise et pillée par les protestants menés par les comtes de Choisy et de Beauvoisin et l'abbaye subit un important incendie en 1569. En 1573, la sauvegarde est accordée aux habitants de Saint-Savin par le duc d'Anjou à la demande du même abbé Emery de Rochechouart. Catherine de Médicis envoie le duc de Montpensier à la tête d’une armée pour reprendre la ville ; elle pille l’abbaye. En 1576, le duc d'Anjou ordonne au capitaine Lasalle (ligueur) de remettre l'abbaye où il tenait garnison entre les mains de l'abbé.
L'abbaye possède de nombreux biens dans le bourg (moulin, maisons et jardins), et à proximité immédiate (vignes notamment à la Rochengout), granges, tannerie (mentions au 16e siècle). Elle en tire des revenus en les mettant en fermage contre des rentes annuelles. Les habitants doivent également entretenir la place du marché, à paver, les rues, le pont.
Les fortifications de la ville et de l'abbaye ainsi que certains bâtiments de l'abbaye sont détruits en 1591-1592 sur ordre du vicomte de la Guerche, gouverneur du Poitou (Médiathèque François Mitterrand de Poitiers, manuscrit Ms 479, folio 629).
Henri de Neuchèze, baron des Francs et neveu de l’abbé commendataire, détourne une partie des revenus de l'abbaye à partir de 1611. De nombreux procès sont intentés par les religieux et les habitants, mais les arrêts le condamnant dès 1616 ne sont pas exécutés. Il est finalement arrêté en octobre 1631, même si les habitants s'opposent dans un premier temps à l'entrée du prévôt de Paris venu l'arrêter en traversant la ville à partir de la porte Notre-Dame.
En 1632, le prieur claustral de l'abbaye envoie une requête à l'évêque de Poitiers pour être autorisé à quitter Saint-Savin où la peste sévissait et à se retirer momentanément avec ses religieux à Saint-Germain ou à Antigny. En 1634, un arrêt du Parlement ordonne que le produit du péage des ponts de Saint-Savin appartenant à l'abbaye soit affecté à l'avenir à la réparation desdits ponts (requête dès 1626 notamment des habitants des paroisses Notre-Dame à Saint-Savin, Saint-Hilaire de Nalliers et Saint-Pierre de Béthines ; Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/13).
Après cette période mouvementée, René Chasseloup introduit la réforme de la congrégation de Saint-Maur en 1640 et permet à l'abbaye de connaître un renouveau : restauration du clocher, nouveau mobilier, etc. A cette date, la ville a connu la fuite d'une grande partie des habitants et de nombreuses maisons sont détruites ainsi qu'en témoigne un document daté du 7 avril 1644 décrivant les dommages commis par les gens de guerre et notamment trois compagnons du cardinal de Mazarin : Louis Delaforest, lieutenant général en l'élection du Blanc constate l'impossibilité pour la population de Saint-Savin de payer les subsides dus à l'abbaye (Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/13).
En 1652, les religieux portent plainte auprès du lieutenant général de la sénéchaussée de Poitiers contre l'abbé commendataire qui avait envahi le monastère avec une troupe d'hommes armés qui pillaient tout le revenu des religieux. Après instruction, le duc de Roannez, gouverneur de Poitou, est sommé de faire retirer les troupes qui gardaient la place de Saint-Savin. Entre 1653 et 1655, l'abbé et les curés voisins bataillent en justice.
Une ordonnance du sénéchal de Saint-Savin oblige en 1660 tous les habitants, même protestants, à nettoyer et balayer les rues et à orner leurs maisons pour la procession de la Fête-Dieu, sous peine de 50 livres d'amende. Jusqu'à la Révolution, le pavage des rues ou du devant des maisons sur la place du Marché (ancienne place Notre-Dame, aujourd'hui place de la République), occupe oppose régulièrement les habitants à l'abbé en tant que châtelain : les habitants doivent entretenir le pavé jusqu'au milieu des rues, ceux de la grande place doivent paver jusqu'à neuf pieds de largeur devant la façade de leurs maisons, et ils doivent également entretenir l'église Notre-Dame (Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/13 ; 1772-1773 : Archives départementales du Cher, C/700). Des ruelles du bourg ou plus vraisemblablement des passages entre les maisons semblent avoir été supprimées en 1776-1777 (Archives départementales du Cher, C/702).
La présence de la route royale a nécessité la construction d'un relai de poste, devenu plus tard un hôtel de voyageurs.
Du fait des nombreux procès, une documentation abondante cite des biens de l'abbaye dans le bourg. Une étude historique détaillée au moins du 17e à la fin du 18e siècle, impossible à réaliser dans le cadre d'un inventaire du patrimoine bâti, permettrait de reconstituer l'histoire des propriétés, dont certaines sont décrites.
Il reste peu d'éléments en façade du bâti antérieur à la Révolution, du fait des plans d'alignement survenus au 19e siècle. Néanmoins, il subsiste le tracé global des rues (en dehors de la rue Nationale percée ultérieurement), plusieurs façades en pierre de taille, notamment dans la Grand'Rue et la rue Saint-Louis, une maison avec des baies gothiques, quelques baies à linteau en accolade, des baies à encadrement chanfreiné. Les éléments d'Ancien Régime sont plus nombreux à l'intérieur des maisons. Un certains nombre ont conservé leurs caractéristiques : couloir de distribution généralement central et dallé, baies intérieures chanfreinées, escaliers en vis, caves voûtées généralement banchées, etc.
Le faubourg de la paroisse Notre-Dame
L'église Notre-Dame est attestée en 1184 et elle est citée comme église paroissiale au début du 14e siècle. Elle est en très mauvais état lorsque l'archevêque de Poitiers Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay la visite en 1747.
Après la Révolution française
Réaménagement de l'ancienne abbaye et de ses abords
L'abbaye et ses différentes dépendances, à Saint-Savin et dans les communes voisines, sont saisis comme biens nationaux entre 1791 et 1796 : l'église devient paroissiale, les bâtiments conventuels sont occupés par une gendarmerie, une prison, une salle de justice, la mairie, les autres propriétés, notamment dans le bourg, sont adjugées : le moulin, le four banal et le jardin de l'aumônerie à M. Demay (5 février 1791), une maison et ses dépendances dans la Grand'Rue.
Le 18 août 1808, un décret impérial autorise la commune à acquérir une partie du terrain dépendant de la gendarmerie (qui occupait l'abbaye depuis la Révolution) pour " l'agrandissement de son marché et la construction de ses halles " et à procéder aux travaux conformément à la délibération municipale du 30 janvier 1807.
Transformation du faubourg de la paroisse Notre-Dame (1792-1805)
L'église Notre-Dame est attestée en 1184 et elle est citée comme église paroissiale au début du 14e siècle. Elle est en très mauvais état lorsque l'archevêque de Poitiers Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay la visite en 1747. L'église est désaffectée en 1806 : la paroisse Notre-Dame est transférée à l'église abbatiale qui rassemblait déjà depuis 1792 les deux paroisses supprimées de Saint-Vincent de Mont-Saint-Savin et de Saint-Germain. Un arrêté préfectoral du 23 mars 1807 autorise la vente par adjudication publique de ces trois églises supprimées. L'église Notre-Dame est mise à prix pour 1000 francs et le cimetière adjacent pour 800 francs. Par arrêté du 2 fructidor an XIII [20 août 1805], M. Delaage, maire de Saint-Savin, a interdit les inhumations dans le cimetière qui ne présente " aucune des qualités prescrites par le décret impérial du 23 prairial an XII [12 juin 1804] sur les sépultures ". Il était devenu impossible de creuser de nouvelles tombes. Le cimetière est transféré sur un terrain acheté par le maire et la situation est régularisée en 1807.
L'estimation note : " l'église [...] a 22 m de long sur 9 de large. Les murs, la charpente et le clocher en bois sont dans le plus mauvais état, la voûte, détrempée par les pluies, est lézardée en tous sens ; cet édifice menace ruine et quoique y ait servi provisoirement depuis l'an X d'église paroissiale [...] ".
Par arrêté du 2 fructidor an XIII [20 août 1805], M. Delaage, maire de Saint-Savin, a interdit les inhumations dans le cimetière qui ne présente " aucune des qualités prescrites par le décret impérial du 23 prairial an XII [12 juin 1804] sur les sépultures ". Il était devenu impossible de creuser de nouvelles tombes. Le cimetière est transféré sur un terrain acheté à 150 m vers le nord par le maire et la situation est régularisée en 1807.
Traversée du bourg (route de Poitiers à Avallon), pont neuf et percement de voies nouvelles
L'ancienne route de Poitiers à Avallon traverse Saint-Savin au gué de la Croix-ronde, situé quelques dizaines de mètres en aval du vieux pont.
En 1825, le centre bourg (section E moins les Granges et la Grange à Rabaud) compte 266 maisons et un moulin.
Nécessité d'améliorer la traversée de Saint-Savin (1824-1825)
En mai 1825, un plan d'alignement est dressé par M. Nerte, conducteur de travaux ; il reprend un brouillon aquarellé non signé non daté, portant des annotations de 1824 et 1825 et de nombreuses corrections. La route aborde la place du Marché (aujourd'hui place de la République) par le nord (actuelle avenue du Général-de-Gaulle), longe l'ancienne église Notre-Dame détruite. Il s'agit ensuite d'agrandir le passage à travers la Grand'Rue et faciliter l'accès des charrettes au vieux pont sur 485,65 m. L'alignement concerne également 460,27 m de la rive droite du pont à la fin du faubourg de Saint-Germain. La largeur de la Grand'Rue est portée de 6,50 à 8 m.
Une crue exceptionnelle en février 1844
La crue exceptionnelle de la Gartempe du 26 février 1844 a dépassé de près de 3 m sont niveau d'étiage ordinaire. Les Ponts-et-Chaussées dressent des plans du pont avec les niveaux de cette crue pour le réparer et envisagent la construction d'un nouveau pont.
Construction d'un nouveau pont avec de nouvelles voies d'accès (1844-1855)
L'ordonnance royale du 8 novembre 1844 ordonne le déclassement de la route n° 151 aux abords de Saint-Savin et Saint-Germain. La direction des Ponts-et-Chaussées cède alors le plan d'alignement à la commune de Saint-Savin.
Le 12 septembre 1845, le maire s'inquiète, à la suite de plusieurs propriétaires, du changement possible de la traversée de Saint-Savin, du changement de projet traversée de la ville, en abandonnant la Grand'Rue, avec la " construction de nouvelles industries ", pour la rue des Gaillards et celle de l'Abreuvoir et la construction d'un nouveau pont. Jusqu'à cette date, la place Notre-Dame (aujourd'hui place de la République) accueille foire aux moutons et aux cochons et la " grande place ou place d'Armes " (aujourd'hui place de la Libération) les marchands divers, le minage et les bœufs. Le projet modifierait l'équilibre entre les traversées de la ville et l'activité commerciale. De nouvelles halles sont construites entre 1836 et 1840 à l'emplacement de l'actuel hôtel de ville. Les animaux sont abattus sur place jusqu'à la construction d'un nouvel abattoir à l'extérieur du bourg en 1883.
Alors que le pont neuf et le nouveau tracé de la route 151 (actuelle rue de la République) sont encore en projet, Grissot de Passy, ingénieur ordinaire, dresse en 1846 des plans pour la traversée du bourg (plusieurs variantes après échanges entre le bureau de Ponts-et-Chaussées, le préfet et le Secrétaire d'Etat aux Ponts-et-chaussées), des plans pour la restauration du vieux pont, avec la modification de l'accès par le nord de la commune et l'entrée au nord-ouest du bourg, avec deux possibilités : élargir le passage par l'actuelle rue Saint-Louis ou percer une nouvelle rue (l'actuelle rue Nationale).
Les projets sont soumis à enquête publique en juillet 1846, divisant fortement la population entre les partisans de l'ancienne traversée et ceux qui sont favorables au nouveau pont.
L'ensemble des documents (27 pièces) est examiné le 1er août 1846 par une commission départementale. La commission souligne que le vieux-pont est étroit (4 m de large), en dos d'âne et submersible, qu'il est très difficile d'envisager la destruction du pont et la construction d'un nouveau pont au même emplacement, empêchant de traverser la Gartempe pendant un temps trop long, et que le nouveau projet de traversée présente de nombreux avantages. La rampe de raccordement sera plus aisée sur la commune de Saint-Germain, en s'interrogeant sur la communication entre les deux parties du bourg de Saint-Germain.
En 1846, le projet de construction du nouveau pont et de rectification des rampes d'accès sur les communes de Saint-Savin et Saint-Germain sur une longueur de 2939 m est estimé à environ 150000 francs. Le 8 juillet 1848, Grissot de Passy soumet au préfet la constitution d'une Société de travailleurs, en application du décret du 2 mars 1848, pour réaliser les travaux de terrassements, en commençant par l'embranchement entre l'ancien et le nouveau tracé au niveau de l'aqueduc de Vallereaux en régie dès 1848 sous le statut des ateliers nationaux. L'acquisition des terrains nécessaires à la construction de la nouvelle route est autorisée par ordonnance royale du 29 mars 1849. Avec le changement de régime politique, le chantier reprend un cours habituel avec une mise en concurrence d'entreprises : les travaux sont adjugés au rabais et la soumission de Casimir Lebec est acceptée le 10 juin 1851.
Le marché pour la construction du nouveau pont est adjugé à Lebec, entrepreneur à Poitiers, en 1849 ; les travaux sont achevés fin décembre 1851 et le pont est ouvert à la circulation en 1852.
Grissot de Passy dresse un nouveau plan d'alignement le 30 mars 1850, puis en novembre 1851 ajuste le tracé de la nouvelle traversée à percer (actuelle rue Nationale).
Des modifications sont à nouveau demandées par le conseil des ponts-et-chaussées en février 1852, notamment pour les trottoirs, la modification du rejet des eaux rue de la Motte dans la traversée de Saint-Savin et la modification de l'accès au chemin des Fossés (Saint-Germain).
Les travaux de la route ne sont pas achevés, l'ingénieur Menche met en demeure à plusieurs reprises de 1852 à 1854, M. Lebec, adjudicataire des travaux, et son représentant M. Houète, de rétablir certains accès, de traiter des remblais accumulés en plusieurs points et de rectifier certains travaux mal réalisés.
Le 27 mai et le 25 septembre 1853, deux médecins certifient que M. Lebec est paralysé des membres inférieurs et ne peut se rendre sur le chantier (il est chez son père à Nantes à l'été 1853), à l'appui de la demande de résiliation du marché depuis un accident sur le chantier du pont le 5 mai 1851 : si la construction du pont est achevée depuis décembre 1851, il reste des travaux prévus et supplémentaires dans la traversée du bourg. Le 26 octobre 1853, le ministère de l'agriculture, du commerce et des travaux publics accepte la proposition des ingénieurs de la Vienne " par une considération d'humanité " de résilier le marché, même si cette cause n'est pas prévue, et " d'achever les travaux les travaux aujourd'hui fort avancés au moyen de tâcherons ou en régie " (Archives départementales de la Vienne, 2 S 87). Le 31 décembre 1853, Lebec refuse le décompte des travaux proposé par les Ponts-et-Chaussées et adresse un mémoire de contestation des calculs au conseil de préfecture le 1er mars 1854.
Le 17 mars 1855, l'ingénieur V. Hart établit un profil en long et des profils en travers afin de calculer précisément les volumes de déblais et de remblais. Le document est validé par Duffaud, ingénieur en chef, le 23 mars 1855.
Le 21 avril 1855, le préfet ordonne par arrêté préfectoral de vérifier le volume de déblais tant sur le pont que pour les terrains utilisés temporairement au stockage et à l'ouverture d'une carrière ainsi que les travaux rue de la Motte, au carrefour de la route de Leignes et de la rue du Carroir (Saint-Savin), chemin des Fossés (Saint-Germain), et la vérification des pavages des accès côté Saint-Savin sur 984 m et Saint-Germain sur 205 m. Les experts rendent son rapport les 13 juin et 28 juillet 1855, le litige portant notamment sur des modifications de plans et de travaux en cours de chantier. L'affaire n'est toujours pas réglée en février 1856, l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées accepte le remboursement du cautionnement versé lors de l'adjudication des travaux en 1849 mais pas le versement du solde des travaux de la traversée des deux bourgs et attend les crédits pour le solde des travaux du pont achevés depuis 3 ans.
M. Lebec porte le contentieux portant sur les déblais issus des batardeaux du pont jusqu'au conseil d'Etat (décret impérial du 8 mars 1857 suite à la contestation de l'arrêté du conseil de préfecture du 14 décembre 1855) et est partiellement indemnisé.
Une nouvelle traversée entre la place de la République et le pont neuf (1852-1862)
Un premier projet de percement d'une nouvelle rue (Menche, ingénieur, 1852), en balance avec un élargissement de l'actuelle rue Saint-Louis, ne semble pas avoir abouti mais sert de base au projet de rectification de la traversée (reprise des profils de la route et alignement des façades, reprise de l'aqueduc, cahier des charges, devis) est réalisé par Delafont et Hart, ingénieurs ordinaires, et Duffaud, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, pour aboutir au percement de l'actuelle rue Nationale en 1857.
L'Etat cherche à acquérir les terrains à partir de 1858, conformément au projet approuvé par le ministre des travaux publics le 14 mai 1858 et décret impérial du 5 mai 1859. Il s'agit de percer l'îlot situé à l'est de la place pour rejoindre l'ancienne rue du Château puis percer l'îlot vers la Gartempe pour rejoindre le pont neuf. Faute d'accords avec les propriétaires, en 1860, l'Etat décide d'exproprier les terrains nécessaires. Les travaux sont adjugés le 24 juin 1861 à Ernest Boucherie, entrepreneur à Poitiers, " pour la construction d'une nouvelle traverse à Saint Savin, partant de la place Notre-Dame [aujourd'hui place de la République] et aboutissant dans le prolongement du pont, route impériale n° 151 ". Les travaux sont supervisés par Férand, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées et sont adjugés à Ernest Boucherie, entrepreneur à Saint-Savin pour la somme de 6 886,83 francs. Le 10 décembre 1862, plusieurs parcelles devenues inutiles sur le tracé de la route impériale sont rétrocédés par adjudication à quatre particuliers résidents à Saint-Savin.
Le plan d'alignement le long de la RN 151 est arrêté le 27 septembre 1871 (signé M. Chevrier, conducteur chargé par intérim du service de l'ingénieur Lafont en congé, validé par Férand, ingénieur en chef). Ce plan reporte les arrêtés d'alignement pris de 1866 à 1871, toujours par la rue Saint-Louis. La réalisation des pans coupés au rez-de-chaussée des maisons pour faciliter le passage des voitures aux carrefours est probablement réalisé à cette occasion.
Voie ferrée et gare (1883-1886)
Dans les années 1860, la commune de Saint-Savin s'était prononcée pour un passage de la voie ferrée Poitiers-Limoges par Chauvigny, mais le tracé retenu passe par Montmorillon. Elle obtient finalement une gare sur la ligne Poitiers-Le Blanc (construction entre 1883 et 1886).
Pour le refroidissement des locomotives à vapeur, une machine d'alimentation en eau doit être aménagée en bord de Gartempe, en amont du moulin de la Roche-en-Goût. Il ne reste pas de vestige visible de cette station de pompage. La construction de la gare au nord du bourg entraîne un déplacement du pôle d'activités économiques aux abords de celle-ci. Plusieurs ponts sont construits à l'ouest et au nord du bourg et une nouvelle rue relie la déviation de la RN 141 à la gare. Les habitants obtiennent une modification du tracé pour relier le chemin du Carroir à cette voie d'accès à créer (actuelle rue Raoul-Gaschard) et le percement d'un tunnel pour piétons pour rejoindre leurs champs en passant sous la voie ferrée sans avoir à monter sur le remblai.
Nouveaux équipements urbains, services publics
Après la Révolution comme sous l'Ancien régime, le bourg concentre les métiers de centralité en partie liée au statut de chef-lieu de canton, des professions médicales, des artisans, des métiers de bouche (voir annexe).
Ecoles
Sous l'Ancien Régime, l'enseignement est assuré par les religieux. L'évêque de Poitiers interdit en 1730 à un certain Jean Izaac Pinson " maître d'école en cette ville " de continuer à enseigner en raison de références insuffisantes.
En lien avec la loi Guizot sur l'instruction, une école mutuelle de garçons est citée en 1832, son emplacement est incertain. Alors que de nombreuses communes construisent des écoles neuves, la commune de Saint-Savin continue de louer des maisons anciennes pour y loger l'instituteur et les classes de garçons.
Une première école de jeunes filles est fondée le 25 septembre 1844 par les filles de la Croix, dont la maison mère avait été fondée en 1811 à Saint-Pierre-de-Maillé et déplacée à La Puye en 1820. Elle comprend une salle d'asile (équivalent d'une école maternelle mixte) et une classe pour les filles. Le 15 mars 1850, sous la Deuxième République, la loi Falloux, à l’initiative du comte Frédéric Alfred Pierre de Falloux, oblige les communes de plus de 800 habitants à entretenir une école de filles. Les écoles de filles sont alors généralement confessionnelles. La commune rachète le bâtiment et fait construire à la place une nouvelle école construite en 1864, mais la mairie renouvelle sa confiance aux religieuses " pour les services que ces dames ont rendus à la commune depuis 20 ans " et garde sa gestion par les sœurs.
Sous l’impulsion du ministre de l'éducation Jules Ferry, les lois scolaires de 1881-1882 alignent l'enseignement primaire des filles sur celui les garçons, en instituant au niveau élémentaire la gratuité, l’obligation d'instruction de 6 à 13 ans et la laïcité. Le 2 juillet 1881, le conseil départemental décide que " toute dispense d'entretien d'une école publique de filles est retirée à la commune de Saint Savin [et] qu'une école spéciale aux enfants de ce sexe sera créée dans ladite commune ". La loi du 20 juin 1885 et son décret d'application du 9 juillet 1885 précisent les conditions de subvention par l'Etat des constructions d'écoles. La commune de Saint-Savin expose, pour l'école de filles (acquisition), qu'il y a 110 élèves de 6 à 13 ans en âge de fréquenter l'école, 107 enfants qui la fréquentent une école maternelle publique, qu'il existe une école primaire libre de filles avec des garanties de stabilité.
La mairie décide de transformer l'école privée de filles en école publique laïque et de construire un bâtiment neuf en 1887-1888, pour accueillir une école de garçons, aujourd'hui siège du comité d'action sociale, est construite au sud de la place de la Libération. Il demeure néanmoins jusqu'en 1904 une école privée dont les cours sont assurés dans une maison louée.
L'école de filles est agrandie entre 1904 et 1909.
Dans les années 1960 la commune attire de nouveaux habitants notamment avec la construction du lotissement de la Gassotte et un groupe scolaire est construit en limite nord du bourg, puis un collège à la limite ouest (voir ces dossiers pour plus de précisions).
Eclairage public, électrification de la commune
L'éclairage public électrique est assuré dans la commune dès 1892 grâce au baron Demarçay, député-maire de la commune, et Léon Édoux. La production est concédée pour 15 ans à la compagnie Wells et Cie, boulevard Chasseigne à Poitiers, qui installe le matériel nécessaire dans le moulin de la Promenade, mais la commune oublie de demander l'autorisation aux services des Ponts-et-Chaussées et est sommée par le préfet de se mettre en règle en 1893 en fournissant des documents manquant de la part d'Eugène Wells, ingénieur mécanicien.
L'éclairage public est revu en 1901 (1881,50 francs).
En 1909, le conseil général de la Vienne fait installer par C. Joyeux, électricien à Poitiers, quatre postes dits " Niagara électrique ", composés de rubans conducteurs, pour lutter contre la grêle et la foudre. L'un d'entre eux est mis en place sur la face nord-est de la flèche de l'église et relié à la Gartempe.
Mairie, tribunal de police
L'ancienne abbaye accueille une gendarmerie, une prison, la mairie et un tribunal de paix. Les locaux sont vétustes, notamment pour l'ancienne mairie et salle de justice situé à l'ouest de l'aile sud aujourd'hui détruite. Ces fonctions sont temporairement déplacées de 1906 à 1914 dans l'école de garçons et l'architecte (agent-voyer) André Duchesne dresse les plans du nouvel hôtel de ville en 1911 à construire à l'emplacement de la halle couverte. La construction est en grande partie réalisée en 1913 et achevée en 1914.
Poste, perception...
La ville ou les services de l'Etat louent successivement plusieurs bâtiments dans le bourg pour y établir la perception, le logement du percepteur ou la poste. En 1872, la ville établit un bureau télégraphique pour un budget de 1920 francs.
Projet (non réalisé) d'hospice
Le baron Demarçay, député-maire décédé le 9 septembre 1907, lègue à la commune, par testament du 19 juillet 1907, 60000 francs pour créer un hospice dans l'ancienne abbaye ; les revenus de sa part de propriété du moulin qu'il possédait avec Léon Édoux doivent permettre d'entretenir l'hospice. Un projet est proposé fin septembre 1909 à la commune par A. Goux, architecte à Chauvigny. En 1910, le projet butte sur des considérations sanitaires (creusement d'un puits et potabilité de l'eau). Ce projet n'a jamais été réalisé, mais une somme variant de 6000 à 8700 francs " emploi du legs Demarçay, fondation hospice " ou " produit du legs Demarçay " est inscrite annuellement au budget jusqu'en 1915, puis une somme plus importante en 1918 (27655,30 francs). La construction d'un hospice est à nouveau inscrite au budget de 1931 pour 36700 francs, mais les travaux ne sont pas engagés.
En 1938 puis en 1942, le maire tente de réorienter ces fonds vers la rénovation de l'abattoir. Le sous-préfet commente en janvier 1938 " comment comprendre qu'un conseil municipal qui, depuis plusieurs années, a confirmé plusieurs fois son intention de construire un hôpital inutile et un abattoir d'un prix excessif [...] ". Le projet de construction d'un hospice résulte du legs du baron Demarçay, député-maire décédé en 1907, de 60000 francs à la commune, pour créer un hospice dans l'ancienne abbaye. Janvier 1938 démission du maire Jean Barrès remplacé par Clément Maître. Le conseil municipal renonce également à reporter le legs pour la création de lits à l'hôpital de Montmorillon (2 O 300/7 322).
Autres activités économiques
En dehors des professions médicales, commerciales et artisanales, la plupart des activités sont repoussées en périphérie du bourg : nouveau moulin à la Gassotte (1856-1857, détruit par un incendie en novembre 1876 et reconstruit à partir de 1877), abattoir (1883).
Moulins
A la fin des années 1850, la construction du moulin de la Gassotte (actuel camping) apporte une saine concurrence au monopole du moulin du bourg. Ainsi, un groupe d'habitants de Saint-Savin avait établi que " l'usine à blé [...] est très avantageuse pour le pays, notamment en ce que, d'un côté, elle procure aux propriétaires un écoulement pour leurs denrées et que, de l'autre, les particuliers trouvent, par la concurrence qu'elle a établie avec les moulins à blé circonvoisins, une assez forte diminution dans la rétribution qu'ils payent aux meuniers auxquels ils sont obligés d'avoir recours pour faire moudre leur blé ". Le meunier du bourg n'arrêtent pas de contester les travaux réalisés à la Gassotte. En juillet 1878, lors de l'instruction d'une révision du règlement du moulin de la Gassotte (actuel camping), l'ingénieur constate que " une réclamation d'un certain nombre de riverains du carrefour du vieux pont [...] déclarent s'opposer au règlement proposé, pour le motif que, depuis le règlement de 1856, les crues de la Gartempe ont considérablement augmenté, que les lavoirs publics sont presque impraticables, que les prés voisins du moulin sont rongés par la surélévation des eaux et que la maison de M. Bariat, au carrefour du vieux pont, est envahie par toutes les eaux des crues ordinaires ". De même, le maire de la commune craint l'inondation de l'école des sœurs situé au même carrefour et M. Coyreau des Loges, propriétaire du moulin du bourg, ne veut pas que cette surélévation nuise à l'exploitation de son moulin. L'ingénieur précise que les travaux projetés n'aggraveront pas la situation.
Tannerie
En 1859, Robin Fruchon est propriétaire d'une tannerie à Saint-Savin entre le vieux pont et la Gassotte. Les matrices cadastrales mentionnent la destruction d'une tannerie appartenant à Pélagie Fruchon sur la parcelle E2 354 en 1873 (aujourd'hui maison 2 Grand'Rue près du vieux pont).
Lavoirs, lingerie
Au moins deux zones de berges étaient sommairement aménagées en lavoir et zone d'épandage de linge : la première en amont du moulin, la deuxième de part et d'autre du vieux pont.
Pompe à essence
Dans l'enquête de 1925, il existe une pompe à essence à Saint-Savin, d'un débit de 3000 litres par an. En 1935, l'ingénieur refuse l'installation de deux pompes à essence devant l'hôtel de France.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine |
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Description
Le bourg de Saint-Savin se développe sur un territoire relativement limité, à l'est du territoire. La partie urbanisée est contrainte par la RD 951 (ancienne RN 151, successivement route royale, impériale et nationale 151 de Poitiers à Avallon dans les documents du 19e siècle), la Gartempe à l'est, l'ancienne voie ferrée à l'ouest, une ligne de crêtes au sud. L'entrée de Saint-Savin par l'ouest et la promenade au sud du moulin sont rattachés à la commune d'Antigny.
Le bourg est structuré par les traversées successives de la Gartempe (gué au nord, vieux pont à l'extrémité de la Grand'rue et pont neuf à l'extrémité de la rue Nationale) sur l'axe Poitiers-Châteauroux. La présence de l'abbaye crée un pôle commercial, administratif et aujourd'hui touristique aux abords de la place de la Libération, alors que la place de la République a longtemps accueilli foires et marchés.
Chef-lieu de canton de 1791 au début des années 2010, le bourg concentre les fonctions administratives, commerciales, bancaires, notariales, médicales et le bâti qui leur est associé.
L'étroitesse des rues a entraîné la mise en application d'un plan d'alignement entre 1825 et 1850, la reprise d'angles de rue en abattant l'angle avec un pan coupé, généralement avec un bouteroue pour protéger les maisons du passage des charrettes.
La modification de l'accès à la ville et à sa traversée crée un axe très passant, qui se développe dans la deuxième moitié du 19e siècle, avec le développement de la rue de la République dont une partie se trouve sur la commune d'Antigny.
Le bourg densément peuplé, avec des fonctions commerciales qui impliquent la venue de nombreuses charrettes, et la voie Poitiers-Châteauroux avec la présence d'un relai de poste et donc de chevaux, créent un besoin important d'accès à la rivière pour y implanter des lavoirs et des abreuvoirs.
En dépit d'une trame urbaine dense, notamment dans la zone contenue par l'ancienne enceinte urbaine, il subsiste de nombreux jardins et vergers, enclos de hauts murs, en particulier le long de l'ancien glacis au sud de l'enceinte nord (rue des Jardins, rue Léon-Caillon, rue du Nord).
Sont liés à ce dossier :
- les rues et places étudiées ;
- les édifices publics et édifices structurants (moulin, fortifications...) ;
- les édifices non liés à des rues étudiées.
Les édifices (maisons et fermes principalement) rattachés à des rues sont liés au dossier de la rue ou de la place concernée.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86010681 |
Dossier réalisé par |
Dujardin Véronique
Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Gartempe, de Lathus à La Roche-Posay |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2017 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Bourg de Saint-Savin, Dossier réalisé par Dujardin Véronique, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/ab0c26ba-77fc-4afc-bcac-1b7ff4ea9e78 |
Titre courant |
Bourg de Saint-Savin |
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Dénomination |
village |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin
Milieu d'implantation: en village
Cadastre: 2018 AC, AB, AD, AE