Centre d'apprentissage féminin, actuellement lycée d'enseignement professionnel Marc-Godrie

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Loudun

Un centre d'apprentissage féminin est installé en 1946 à Loudun dans un local loué à cette fin, une maison bourgeoise située rue Marcel-Aymard [actuel n°19] et déjà occupée par un établissement d'enseignement. Cette maison possède un internat de 14 lits. Ce centre, qui forme les jeunes filles aux arts ménagers, à la couture et au travail de bureau, est jumelé au cours complémentaire de la ville. En 1949, alors que 90 élèves sont comptabilisées, deux baraquements, en parpaings, brique et bois, sont installés dans le parc de la propriété pour y installer deux classes et deux ateliers. En octobre 1952, une deuxième propriété, située face à la première de l'autre côté du boulevard Loches et Matras (ancienne route de Saumur) est achetée par le ministère de l'Education nationale au couple Pontadit pour y installer la section coupe-couture, l'effectif total du centre atteignant alors 122 élèves. Dès avant cet achat, un projet de reconstruction de l'établissement dans le vaste terrain situé à l'arrière de la demeure était étudié par l'architecte loudunais Bouzon. Cette propriété se situe entre le collège d'enseignement général de filles et l'école communale de garçons ; la demeure a été édifiée à la fin des années 1870 pour François Auriau.

Le centre devient autonome à partir du 1er octobre 1958, on y prépare aux CAP de couture, de cuisine pour collectivités et d'aide-comptable. Les projets de reconstruction sont bientôt revus et transformés pour ceux d'un collège d'enseignement technique (CET) de jeunes filles, doté d'un internat susceptible d'accueillir les élèves du lycée et du collège d'enseignement général. Le programme pédagogique, qui est approuvé en octobre 1962, prévoit la préparation en trois ans à des CAP de trois spécialités, l'industrie de l'habillement, le commerce et la formation aux emplois de collectivités, pour un total de 432 élèves dont 250 internes. A ces dernières s'ajoutent 230 autres élèves du lycée et du collège d'enseignement général qu'il est aussi prévu d'accueillir à l'internat. Le ministère de l'Education nationale désigne l'architecte Marcel Rauby, installé à la fois à Bellac et à Saint-Nazaire, pour la construction ; le programme technique proposé est approuvé en juillet 1963. Un terrain contigu à l'ancienne propriété Pontadit est acquis par la Commune. Il est alors prévu que les bâtiments existant sur le boulevard Loches et Matras soient aménagés pour accueillir les locaux administratifs. Après une étude plus approfondie, il est décidé de construire aussi un bâtiment neuf pour l'administration, et seul le logement du chef d'établissement est maintenu dans l'ancienne demeure. Le plan de masse, approuvé en juillet 1965, subit encore des modifications et sa dernière version date du mois de décembre suivant. Les plans portent le nom de Marcel Rauby, mais aussi celui de Louis Baizeau, son associé à Saint-Nazaire.

La construction est réalisée par un procédé industrialisé sur une trame de 1,75 mètres. Les travaux de maçonnerie sont effectués par un groupement formé par les entreprises H. Robin et Cie (Angoulême), Pierre Sauzeau et Cie (Châtellerault), ainsi que Boutin et Cie (Chinon). L'établissement ouvre à la rentrée de septembre 1969. Dans le cadre du 1% artistique, une sculpture en métal et une mosaïque sont respectivement réalisées par Albert Féraud et Jorj Morin. Le gymnase projeté lors de la rédaction du programme n'est pas construit (depuis les années 2000, les élèves fréquentent le gymnase de la ville de Loudun édifié sur une parcelle voisine du lycée). Cet établissement prévu pour un enseignement féminin reçoit dès la première année des garçons dans une classe préprofessionnelle. L'internat devient mixte à partir de la rentrée scolaire de 1970, et des sections BEP comptable-mécanographe et CEP mécanique générale sont créées.

Très vite, ie besoin de proposer une formation "industrielle" pour les garçons se manifeste, un projet de création d'un CET masculin ayant été abandonné. Dès 1974, un bâtiment d'ateliers est édifié sur les plans de Marcel Rauby, par l'entreprise angoumoisine Robin, selon le procédé industrialisé Fiorio ; les brevets de ce procédé de murs préfabriqués béton-briques, éléments de 1,75 sur 3,25 mètres, ont été déposés par l'entreprise Fiorio de Limoux en 1947. La capacité d'accueil de l'établissement passe alors à 648 élèves, dont 216 garçons. Le nouveau bâtiment, bâti sur un terrain voisin de la parcelle du lycée acquis par la commune de Loudun, renferme un atelier métaux en feuilles, un atelier de menuiserie, un atelier de mécanique générale, ainsi que des salles de technologie.

Une section hôtellerie est créée en 1977. Des salles sont transformées, deux pour accueillir le CDI, une pour le restaurant d'application, une pour la cuisine pédagogique.

L'établissement a conservé pour l'essentiel son aspect des années 1970 mais, à la fin des années 1990, un bureau pour la vie scolaire est ajouté en même temps qu'un préau fermé entre l'externat et l'internat. Ce dernier est restructuré avec une partie transformée en salles de classe. Un bâtiment de plan carré est greffé au sud du foyer vers 2000 pour abriter une salle audiovisuelle. Enfin, un bâtiment de chaufferie à structure en bois est édifié vers 2010, au moment où un ascenseur est ajouté, le préau fermé agrandi et un fournil édifié contre la façade orientale de l'externat. La propriété Pontadit n'est actuellement plus du tout utilisée par le lycée.

L'établissement propose actuellement des formations aux CAP boulanger, pâtissier et crémier fromager et accompagnement au grand âge, ainsi qu'aux Bac pro cuisine, boulanger pâtissier, commercialisation et services en restauration, technicien menuisier agenceur et accompagnement, soins et services à la personne. Il offre aussi une troisième préparatoire à l'enseignement professionnel qui permet aux élèves de découvrir les différentes filières et d'orienter leur choix pour la suite de leur formation.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1969, daté par source

1974, daté par source

Auteurs Auteur : Rauby Marcel

Possédait un cabinet d'architecte à Bellac. Il en créa un second à Saint-Nazaire pour participer à la reconstruction de la ville. Il reçut les Palmes académiques pour son action dans la reconstruction des écoles.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Baizeau Louis

Architecte à Saint-Nazaire, associé à Marel Rauby de 1950 à 1968.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Henri Robin et Cie

Entreprise générale d'Angoulême, chargée des travaux du lycée Marguerite-de-Valois dans les années 1960.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

L'établissement s'élève sur un terrain de 4 hectares situé entre les rues des Meure, au sud, et du Stade, au nord, en légère pente vers cette dernière. Il communique au sud-ouest avec le jardin de l'ancienne propriété Pontadit. A l'origine, les bâtiments d'administration, d'externat et d'internat étaient séparés, juste reliés par un passage couvert d'une dalle de béton sur des poteaux métalliques ; de nos jours, un préau couvert fait le lien entre l'externat et l'internat dont le rez-de-chaussée est occupé par des salles de classe et de réunion, ainsi que par le centre de documentation et d'information (CDI). Le bâtiment de restauration et celui de l'atelier sont situés un peu à l'écart, au nord-est et à l'est.

Les bâtiments sont en béton armé, en rez-de-chaussée pour l'administration, à deux étages carrés pour l'externat, à trois étages carrés pour l'internat doté d'un sous-sol. Un sous-sol est également présent dans le bâtiment de restauration qui présente un étage carré, et d'une partie en rez-de-chaussée couverte d'un toit terrasse. Les toits à longs pans et à croupes sont en ardoise, à l'exception de l'atelier partiellement à toit terrasse perpendiculaire à trois toits à longs pans en matériau synthétique dotés en leur centre de lanterneaux en arc segmentaire.

Les façades de l'externat, de l'internat et du bâtiment de restauration sont traitées de façon similaire sur une trame de 1,75 mètres. Le béton est recouvert de parement de pierre à la façon d'une mise en oeuvre en pierre de taille et des bandeaux de forte section et de couleur rose marquent les différents niveaux. Les façades de l'externat sont composées de travées formées de grandes fenêtres au-dessus d'allèges surmontées d'appuis saillants de couleur rose ; les côtés de chaque module forment poteaux et composent un quadrillage avec les bandeaux. Une corniche plate en béton vient couronner ces façades. Celle du côté est de l'internat adopte un rythme ternaire en regroupant deux travées à fenêtres avec une travée pleine, au-dessus du rez-de-chaussée dont chaque travée est dotée d'une fenêtre et son allège. Pour la façade ouest, l'assemblage d'éléments différents introduit une certaine diversité, que l'on retrouve aussi dans le bâtiment de restauration, dont les poteaux et les bandeaux sont peints de couleur rose. Des panneaux solaires sont venus recouvrir le pan sud de la toiture de ce dernier.

Les façades du bâtiment d'atelier en béton sont constituées d'éléments béton-brique au-dessus d'un soubassement en béton : du côté est, la partie plus basse est constituée de la juxtaposition de modules, chacun de deux fenêtres de forme carrée avec allèges légèrement inclinées et linteaux droits, surmontés d'un panneau de très faible hauteur ; au nord, la partie plus haute est dotée de modules plus étroits, qui intègrent chacun une petite fenêtre rectangulaire au-dessus d'une haute allège également légèrement inclinée, et qui sont surmontés de panneaux un peu plus hauts que ceux de l'autre façade. A l'intérieur, le couloir est éclairé par deux lanterneaux. La partie atelier, plus haute, est couverte d'une charpente métallique, masquée par les plafonds, revêtue en acier. L'autre partie est couverte d'un toit terrasse.

Le fournil est en partie en béton et en acier pour les façades vitrées au sud et à l'est.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
  1. ardoise, béton en couverture, acier en couverture
Étages

3 étages carrés

Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution

    Forme : escalier tournant à retours sans jour

Autres organes de circulation
  1. ascenseur

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Loudun , 19 rue des Meures

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2020 AH 36, 39, 41, 42

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