Église paroissiale Saint-Jean-du-Perrot

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > La Rochelle

Vers 1180, Aliénor d'Aquitaine donne aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem un terrain situé au Perrot, un quartier neuf en pleine extension conquis sur la mer.

Au 13e siècle, cette église devient une église paroissiale, fréquentée par des bourgeois et des marins.

Au 14e siècle, une église est reconstruite ; elle est dédiée à Saint-Jean-Baptiste.

Elle fut détruite presque complètement en 1545 par l'explosion d'un magasin à poudre voisin et ses matériaux furent remployés à la réparation des fortifications en 1568.

Suspendue pendant la période protestante de la ville, les cinq paroisses de La Rochelle sont rétablies après la reddition de la ville, à l'issue du siège de 1628.

Le 2 mai 1648, à la demande du roi Louis XIII, une bulle du pape Innocent X transfère le siège de l'évêché de Saintes à La Rochelle, dans un hôtel particulier situé rue Gargoulleau, mais l'église Saint-Jean n'a alors pas été reconstruite.

L'église n'est réédifiée qu'à partir de 1672, date à laquelle on éleva un clocher provisoire sur les bases de l'ancien, et terminée en 1699. L'architecte en aurait été Maisonneuve qui travaillait également à l'église Saint-Sauveur.

L'église Saint-Jean-du-Perrot est, au 17e siècle, le lieu de baptême ou de mariage de plusieurs personnes qui s'installeront en Acadie.

En 1754, le clocher est refait, peut-être par Gilles Nassivet, architecte de la maison de ville et qui dépendait de cette paroisse.

Suspendue sous la Révolution, la paroisse Saint-Jean est rétablie en octobre 1802.

Au cours du 19e siècle, plusieurs rapports signalent le très mauvais état de l'église et plusieurs projets de reconstruction sont soumis à l'évêque et au conseil municipal, mais sont toujours ajournés (voir détail des registres de délibérations municipales en référence documentaire). Le clocher fait néanmoins l'objet de réparations en 1834 car il sert d'amer aux marins. Menaçant ruine, l'église est finalement désaffectée en 1887 et l'école Dor est construite à l'emplacement de la nef. Seul le clocher est conservé, restauré par l'architecte Pierre Corbineau, et un mur du collatéral.

En 1906, après la loi de séparation des Églises et de l’État, le siège de l'évêché de La Rochelle est transféré de son ancien emplacement (hôtel particulier Jouin de la Tremblaye, devenu aujourd'hui le Muséum d'histoire naturelle) vers le couvent de lazaristes Saint-Jean-Baptiste. L'ancien clocher de l'église Saint-Jean est inclus sur la parcelle cadastrale de l'école.

Périodes

Principale : 12e siècle (détruit)

Principale : 14e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 17e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 18e siècle

Dates

1672, daté par source

1754, daté par source

Auteurs Auteur : Maisonneuve, architecte (attribution par source)
Auteur : Nassivet Gilles, architecte (attribution par source)
Auteur : Corbineau Pierre, architecte (attribution par source)

L'église a été implantée dans l'ancien quartier du Perrot, au cœur d'un îlot délimité par la rue de la Ballangerie (rue de la Baleingerie sur un plan de 1740) à l'ouest, la place du Maréchal-Foch au nord (canton Saint-Jean en 1740), la rue Verdière (rue du Corps en 1740) à l'est et la rue Saint-Jean-du-Pérot (ou Saint-Jean du Prou ou Saint-Jean de la Proüe en 1740 puis Saint-Jean-du-Perrot). Ces terrains avaient été gagnés sur la mer ; l'épaisse couche de galets qui se trouve sous l'édifice explique en partie son instabilité, même si les fondations avaient été réalisées en partie sur pilotis.

L'église n'était orientée : son entrée se trouvait rue Saint-Jean-du-Pérot, au sud-sud-est (pour simplifier par la suite nous dirons au sud), le chœur au nord-nord-ouest (par convention au nord), le clocher se situant dans le prolongement du collatéral ouest.

D'après des plans dressés en 1740/1750, la cure se trouvait à l'ouest de l'église, à l'emplacement actuel d'une école privée avec sa chapelle. Les bâtiments de l'actuel évêché sont implantés sur l'ancien jardin, et le cimetière en partie sous l'actuelle place du Maréchal-Foch et les bâtiments qui la borde.

D'après les plans et les coupes dressés en 1875-1879 (projets de réhabilitation), l'église, à cinq travées, se composait d'une nef surélevée couverte d'un toit à longs pans et de deux collatéraux couverts en appentis. Le chœur, d'une seule travée, était à chevet plat. Le clocher prenait place contre le chœur et au nord du collatéral ouest avec lequel il communiquait par une porte. La façade de l'église était ordonnancée avec un fronton triangulaire.

Le clocher tel qu'il apparaît aujourd'hui est de plan carré avec des pans coupés, renforcés par des contreforts au rez-de-chaussée et au premier étage et par des pilastres doubles à chapiteaux à volutes au niveau de la chambre des cloches (deuxième étage). A l'extérieur, la chambre des cloches est encadrée par des corniches moulurées ; à l'intérieur, elle est subdivisionnée en deux niveaux par un plancher ; une seule cloche se trouve actuellement dans ce clocher. Les étages sont desservis par un escalier hors-œuvre construit dans l'angle nord-est et éclairé par des jours. Le rez-de-chaussée est éclairé par des baies couvertes en arc segmentaires, le premier étage et la chambre des cloches par des baies en plein cintre. Une horloge de marque A. Buchin (Bordeaux) prend place sur chaque face du clocher ; les niches circulaires sont encadrées de triglyphes et surmontées d'un arc segmentaire. Le clocher est couvert d'un toit en dôme surmonté d'un lanternon.

L'école Dor a été construite à l'emplacement de la nef et des collatéraux. Il ne subsiste aujourd'hui que le mur ouest du collatéral ouest, qui correspond au mur mitoyen entre l'ancienne école Dor et la chapelle de l'école privée, et le clocher inclus sur la même parcelle cadastrale.

Les ex-voto de bateaux ont été transférés de l'église Saint-Jean-du-Perrot dans une chapelle de la cathédrale Saint-Louis.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. lambris de couvrement
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : dôme polygonal

  3. Forme de la couverture : dôme

Escaliers
  1. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis avec jour

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. vestiges
Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries

  2. Representations : trophée

  3. Representations : pilastre

  4. Representations : fronton


Précision sur la représentation :

Sujet : pilastres ioniques, support : clocher ; sujet : armes royales et trophées guerriers, support : fronton de la façade.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , La Rochelle , rue Saint-Jean-du-Perrot

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1811 E 226, 1976 EL 47

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