Château

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

D'après Rédet, le fief du Grand Breuil est mentionné sous le nom de Broueil en 1508 et le Breuilh en 1563. En 1540, Louis Riquet est seigneur des Meux et du Breuil.

La date de 1661 est inscrite sur le passage d'entrée et sur la porte couverte en anse de panier d'une grange perpendiculaire à celui-ci. La date de 1668 est inscrite sur le linteau de la porte du pigeonnier.

Les documents judiciaires font état en 1663 d'un arrentement par l'abbé de Saint-Savin à Pierre Gaudion, sieur de Châteauvieux, demeurant au Grand Breuil, paroisse du Mont-Saint-Savin (Archives départementales de la Vienne, 54 J 20).

Les travaux de transformation du château ont donc été réalisés dans le 3e quart du 17e siècle. L'escalier pourrait dater du 17e siècle même si ses colonnes ont été refaites au 19e siècle.

Le Grand Breuil est figuré sur l'atlas de Trudaine et la carte de Cassini.

Le château est la propriété de la famille Bonamy dans le deuxième quart du 18e siècle.

Le démantèlement de la propriété de feu Joseph Bonamy, sieur des Meurs, receveur des tailles en l'élection du Blanc en Berry, saisie le 6 mars 1670, se heurte à un long parcours judiciaire et la mise aux enchères des biens n'a lieu qu'en 1748, entraînant à nouveau divers recours judiciaires entre 1748 et 1751 (voir annexe).

Une fois la jouissance du Breuil établie, Laurent Augier de Moussac (voir annexe) fait transformer le pavillon sud-ouest en chapelle entre 1751 (début de construction du clocher, lambris de la nef) et 1759 (bénédiction le 27 septembre). Il fait apposer ses armoiries sur l'imposte en ferronnerie de la porte principale et sur la façade du logis.

Les communs de la cour sont réaménagés dans le dernier quart du 18e siècle. La date 1775 est gravée sur le linteau d'une porte de l'aile nord et la clef de la porte charretière est de la grange ouest porte la date 1791. L'hommage lige de Laurent Augier de Moussac du 9 novembre 1782 mentionne les droits de moyenne et basse justice pour " le château du Breüil, sa cour, jardin, clôtures, futaie, parc, bois, chenevrière, prés et vignes qu'il exploite de sa main, le tout enfermé de murs et fossés " ainsi que pour de nombreuses autres terres et la propriété du Grand-Pain (Archives départementales de la Vienne, 54 J 42).

De nombreux bâtiments sont figurés sur le plan cadastral de 1825, sur le plan cadastral de 1825, feuille C2, parcelles n° 401 et 406-408, 410, correspondant au château et à ses communs organisés en deux ensembles :

- la ferme autour cour ouverte vers le sud, avec des bâtiments disposés au nord, le long du chemin d'accès au château, à l'est et à l'ouest ;

- des communs au-delà desquels le château se dresse à l'est d'une deuxième cour. Le pigeonnier est isolé au sud du bâtiment du château (parcelle 410).

Les bâtiments qui ferment la cour de la ferme au sud ne sont pas figurés sur le plan cadastral de 1825.

L'aile ouest qui ferme la cour d'honneur n'est pas figurée sur le plan cadastral de 1825 ni mentionnée dans les registres d'augmentations et diminution. Elle est construite probablement en même temps que la reconstruction de l'aile est dans les années 1824-1830 (date déterminée par la présence de journaux imprimés en 1824-1825 sous les papiers peints) par Paul Laurent Augier de Moussac (receveur des finances à Montmorillon de 1825 à sa démission en 1830). Il y a désormais une distinction entre la cour des communs à l'ouest et la cour d'honneur à l'est. La charpente, les cheminée, les huisseries ont probablement été refaites à cette date.

Sur les matrices de 1825, le château appartient à Félix Augier de Moussac, maire de Saint-Savin de novembre 1843 à avril 1848 (voir annexe).

Le registre des augmentations et diminutions mentionne la démolition d'une maison sur la parcelle C 409 en 1841, cette parcelle étant non bâtie en 1825.

Le logis est inhabité de 1918 au début des années 2000.

Après un premier rejet du dossier en 2001, le château a été partiellement inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 24 août 2015 : façades et toitures des bâtiments encadrant les deux cours ; chapelle et pigeonnier en totalité.

Cet édifice n'avait pas pu être visité lors de l'inventaire de 1977 mais un dossier de " manoir " avait été ouvert. Il a été inscrit comme monument historique sous la dénomination manoir en 2015. Dans la mesure où des droits de moyenne et basse justice sont répertoriés dans les archives, nous avons préféré la dénomination de château.

Périodes

Principale : 16e siècle

Principale : 3e quart 17e siècle

Principale : 3e quart 18e siècle

Secondaire : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Dates

1661, porte la date

1668, porte la date

1775, porte la date

1791, porte la date

Auteurs Auteur : maître d'oeuvre inconnu,

Le Grand-Breuil est implanté à environ deux km au nord-ouest du bourg de Saint-Savin et à 850 m au nord-est de l'ancien château de Siouvre.

Les bâtiments sont actuellement distribués sur deux parcelles, C 279 (manoir et communs) et C 280 (ferme).

L'allée privée d'accès au château est tracée au nord de la ferme, implantée au bord de la route, et le mur de clôture du parc implanté sur la parcelle 281.

Depuis la route se trouvent : la ferme au sud du chemin d'accès privé, la cour des communs puis à l'est, la cour d'honneur.

La ferme

La ferme comprend des bâtiments orientés vers une cour. A l'exception du bâtiment sud-est, couvert en ardoise, les bâtiments sont couverts de toits à longs pans (une seule croupe sur le pignon ouest du bâtiment nord-ouest), en tuile plate ou en tuile plate mécanique.

une vastes granges. L'une à l'ouest, , s'ouvre vers la cour à l'est.

La vaste grange-étable ouest, à façade en pignon de plan carré, est implantée près du mur de clôture qui sépare la propriété de la route. Elle présente une porte charretière à linteau en bois décentrée vers la gauche et une porte piétonne à linteau monolithe en calcaire à droite du mur pignon oriental, vers la cour. La porte charretière est surmontée de cinq rangées de trous à pigeons.

La cour des communs

Les communs sont fermés par le pignon occidental du bâtiment nord et un mur de clôture à l'ouest.

Le passage d'entrée est aménagé de manière monumentale vers l'ouest. La porte charretière est accostée à sa droit par une porte piétonne ; toutes deux sont couvertes en anse de panier et permettent d'accéder à la première cour. La clef de la porte charretière porte la date 1661. Sur l'élévation est, vers la cour des communs, la porte charretière est surmontée d'un linteau en bois et la porte piétonne d'un linteau monolithe en pierre.

La cour est fermée à l'ouest par une vaste grange de plan presque carré, à façade en pignon s'ouvrant sur le chemin d'accès. La porte charretière, légèrement décentrée vers la gauche par rapport à l'axe du toit à longs pans, est couverte en anse de panier ; sa clef porte la date 1661. Il n'y a pas de porte piétonne sur ce mur pignon. Le pignon nord est percé à son sommet d'un jour souligné par une aire d'envol. Le pignon sud est percé de cinq fenêtres à encadrement en bois, quatre au rez-de-chaussée et une desservant le comble par l'extérieur. Cette grange est couverte d'un toit à longs pans en tuile plate mécanique. Le mur gouttereau est de cette grange ferme la cour des communs à l'ouest. Sur cette élévation se trouve une porte charretière couverte en arc segmentaire avec une clef datée 1791, deux portes et deux fenêtres en lien avec l'étable.

Le bâtiment nord est couvert d'un toit à longs pans avec croupe à l'ouest. Le pignon occidental est percé d'une fenêtre et d'une lucarne interrompant l'avant-toit à fronton triangulaire surmonté d'un acrotère terminé en forme de boule.

Le bâtiment sud, couvert d'un toit à longs pans et croupes, en tuile plate, comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée et un comble à surcroît. Sa façade nord, sur cour, est ordonnancé à deux travées, avec porte charretière couverte en arc segmentaire à droite. Le bâtiment renferme un pressoir monumental dans sa partie ouest, où la charpente est apparente. La cave, voûtée en berceau brisé, est accessible par un escalier droit, en pierre. Du fait de sa proximité avec le pressoir, elle avait probablement une fonction de chai.

Le bâtiment nord, en rez-de-chaussée avec comble à surcroît éclairé par deux oculus, comprend une alternance de trois portes et de trois fenêtres. La date 1775 est gravée sur le linteau de l'une des portes. Il est couvert d'un toit à longs pans avec croupe à l'ouest, en tuile plate.

La cour d'honneur

Les bâtiments sont organisés en U autour d'une cour ouverte vers le sud.

Le logis occupe le côté nord de la cour ; les ailes en retour d'équerre, en rez-de-chaussée, se terminent par des pavillons. Les bâtiments sur la cour d'honneur sont couverts d'ardoise.

Le logis

Le logis, construit en moellon enduit, comprend un rez-de-chaussée sur cour, un étage et un étage de comble ; le toit à longs pans et croupes est souligné par une corniche moulurée. La façade antérieure, sur cour, est ordonnancée à cinq travées de largeurs irrégulières, avec portes et lucarnes sur les travées impaires. Les baies sont couvertes en arc segmentaire. La travée centrale est traitée de manière plus monumentale. La porte présente un encadrement à bossage avec pilastres portant un entablement. L'imposte en ferronnerie de la porte est orné des armoiries de la famille Augier de Moussac au centre d'un décor de volutes. La fenêtre de l'étage est surmontée des mêmes armoiries sculptées dans un médaillon ovale. La lucarne centrale, interrompant l'avant-toit et la corniche, est à fronton triangulaire interrompu et acrotère. Les lucarnes extérieures sont en œil-de-bœuf et surmontées d'un acrotère. Un cadran solaire est inséré entre la quatrième et la cinquième fenêtre de l'étage.

La façade postérieure, vers la campagne, est ordonnancée à cinq travées de largeurs irrégulières, avec lucarnes à œil-de-bœuf surmontées d'un acrotère sur les travées paires. Au rez-de-chaussée, la première travée est éclairée par un oculus. La porte centrale est surélevée mais le perron a disparu. Elle est surmontée d'un médaillon nu surmonté d'une couronne.

Les ailes

L'escalier tournant a été aménagé à l'extrémité nord de l'aile orientale. Les rampes et les paliers sont portés par des arcs retombant sur des colonnes. A l'extrémité de l'autre aile, l'escalier de service est un escalier en vis, en bois.

Les deux ailes, en rez-de-chaussée avec étage de comble, sont couvertes d'un toit à longs pans brisés et croupes brisées au nord.

La façade ouest de l'aile est, sur cour, ordonnancée à quatre travées avec portes sur les travées extérieures. Les lucarnes sont couvertes en arc arciforme. La façade postérieure de l'aile comprend une alternance de portes et fenêtres et trois lucarnes arciformes, deux sur les ouvertures à gauche et une sur la fenêtre la plus à droite.

L'aile ouest a été construite dans le deuxième quart du 19e siècle avec un souci de symétrie avec l'aile est. Comme les autres bâtiments sur la cour d'honneur, elle est couverte d'un toit à longs pans brisés en ardoise, souligné par une corniche moulurée sur les deux élévations. Elle comprend au nord un passage couvert qui relie les deux cours. Ce passage est couvert d'un arc en anse de panier. Les quatre travées sur cour (trois travées constituées d'une fenêtre et d'une lucarne et une pour le passage couvert) ont été aménagées pour donner l'illusion de la symétrie avec l'aile est, mais ses fonctions relèvent davantage de la cour des communs. Du côté de la cour des communs (élévation ouest), une ancienne grange a été réaménagée en logement. Des oculus placés sous la corniche et deux lucarnes à fronton arciforme éclairent le comble sur la cour des communs et quatre lucarnes à fronton arciforme du côté de la cour d'honneur.

Les pavillons

Les deux pavillons à l'extrémité des ailes sont couverts d'un toit à longs pans et croupes souligné par une corniche moulurée, avec une lucarne en œil-de-bœuf et une fenêtre couverte en plein cintre sur le mur sud. Trois des quatre épis de faîtage portent un décor de fleurs et de boules

Le pavillon situé au sud de l'aile ouest est couverte d'un toit à longs pans et croupes. Ce pavillon a été réaménagé en chapelle avec un campanile, qui ne renferme plus de cloche, en bois, hors-oeuvre, dans l'angle nord-est au niveau du toit. Il est porté par deux corbeaux ornés de motifs végétaux et couvert d'un toit à quatre pans en ardoise. Elle conserve un autel-retable en bois avec un tableau très dégradé (en 2013).

Clôture et pigeonnier

La propriété et le parc situé au nord sont clos de murs. Au sud, un fossé est encore perceptible.

Le mur de clôture sud est percé d'une porte dans l'axe de la porte du logis.

Le pigeonnier cylindrique est situé au-delà de ce mur de clôture, à quelques mètre de la porte et bien visible depuis le logis et la cour d'honneur. La date de 1668 est inscrite sur le linteau de la porte du pigeonnier. Il est couvert d'un toit conique et compte 488 trous de boulins en pierre et en terre cuite.

Une petite construction se trouve sous un bosquet au sud de la cour des communs et à l'ouest du pigeonnier.

Un petit bâtiment est construit au nord-est du logis, orienté est-ouest. Il est couvert d'un toit à longs pans et croupes en ardoise.

L'ancien parc et probablement potager se trouvait au nord du chemin d'accès, le long de la route ; il est enclos d'un haut myr de clôture en moellon.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

    Revêtement : bossage

Toits
  1. ardoise, tuile plate, tuile creuse, tuile plate mécanique
Étages

1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

  3. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

    Partie de toit : croupe brisée

  4. Forme de la couverture : toit conique

Escaliers
  1. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours

    Structure : en maçonnerie

  2. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier en vis

    Structure : en charpente

  3. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Typologie
  1. ferme à bâtiments dispersés
  2. grange à façade en pignon
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. ferronnerie
Décors/Représentation
  1. Representations : chronogramme

  2. Representations : ornement végétal

  3. Representations : ornement architectural


Précision sur la représentation :

Armoiries de la famille Augier de Moussac : d'or à trois croix de sable, pommetées par le haut et posées en pal.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: le Grand-Breuil

Cadastre: 1825 C2 401, 406-408, 410 (401 : ferme 406, 407 : communs 408 : logis 410 : pigeonnier), 1959 C2 279, 280 ([Idem en 2016] 279 : logis et communs 280 : ferme)

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