1843 (31 octobre). Lettre du préfet des Landes au sous-préfet de Dax : "L'autorité diocésaine m'a signalé l'urgence de la translation du cimetière de Poyanne. Il paraît que cette mesure importante est sans cesse ajournée par l'administration municipale qui éprouve des scrupules louables, sans doute, mais qui doivent disparaître devant les prescriptions rigoureuses de la loi et la nécessité de garantir la salubrité publique. [...] Je vous prie, M. le sous-préfet, d'éclairer le conseil municipal de Poyanne sur les véritables intérêts de la population [...]."
1845 (5 février). Lettre de François Adélaïde Adolphe Lannéluc, évêque d'Aire, au préfet des Landes : "Maintenant que la commune de Poyanne, aidée par un secours de l'État, a pourvu aux besoins urgents de son église et de son presbytère, je ne puis différer davantage d'appeler votre sollicitude administrative sur la translation du cimetière de cette commune. [...]"
1849 (7 janvier). Délibération du conseil de fabrique : "Le cimetière actuel de la commune de Poyanne est placé au centre d'une population agglomérée [...], tellement restreint et circonscrit qu'il est nécessaire de rouvrir les mêmes fosses avant les cinq ans révolus. Considérant que le trop fréquent renouvellement des fosses, outre qu'il est contraire à la loi, est contraire aussi au respect dû aux cendres des morts et peut nuire considérablement à la santé publique pendant les fortes chaleurs de l'été [...]. Le conseil vote la translation.
1849 (4 février). Délibération du conseil municipal : "[...] Vu la délibération du Conseil de Fabrique en date du 1er février ; Vu l'approbation de Monseigneur l'Evêque à la date du 3 février ; Vu le consentement conditionnel de Monsieur le Desservant à la commune en date du 7 du même mois ; Vu enfin le consentement conditionnel des membres du bureau de bienfaisance en date du même jour. / Considérant enfin 1° Que les dimensions du cimetière actuel ne sont nullement en rapport avec la population de la commune, puisque les fossoyeurs sont dans la nécessité d'exhumer les cadavres ensevelis depuis quatre & parfois trois ans seulement, contrairement à l'article 6 du décret du 23 prairial an XII ; / 2° Que la position dudit cimetière & la condition topographique de son sol, sont pour l'Eglise, édifice public, une cause puissante d'insalubrité ; / 3° Que la distance du cimetière hors de l'enceinte du bourg n'est que de 3 mètres contrairement à l'article 2 du décret précité ; / 4° Que la translation du cimetière à une prairie léguée aux pauvres de la commune ainsi qu'il conste du testament ci-joint par feu Monsieur Darbins, quand vivait desservant de la paroisse, avec la clause que ses successeurs en conserveraient l'usufruit, moyennant la rente annuelle de cinquante francs pour les pauvres, ferait cesser tous les inconvénients relatés dans les trois considérants qui précèdent & offrirait tous les avantages & convenances qu'on puisse désirer à un objet de cette destination. / 5° Que Monsieur le desservant actuel usufruitier de cette prairie consent à renoncer à ses droits, aux conditions relatées dans l'acte ci-joint de son consentement, conditions auxquelles adhère le bureau de bienfaisance. / Suppliant Monsieur le Préfet d'autoriser Monsieur le Maire à faire exécuter les travaux nécessaires pour convertir en prairie artificielle la portion de lande communale, dont le plan est ci-joint avec le devis estimatif des dépenses nécessaires pour cette conversion, & après cela à l'échange pour la prairie léguée par feu Monsieur Darbins, & faire les actes authentiques que cet échange réclamera, aux conditions toutefois par le bureau de bienfaisance. / La prairie léguée par feu Monsieur Darbins, étant d'une contenance plus que suffisante pour le cimetière projeté, les membres du conseil prient Monsieur le Préfet d'autoriser Monsieur le Maire à céder à Monsieur le desservant, jusqu'au moment où la lande échangée sera pleinement ..., la jouissance de l'excédent de cette prairie qui ne sera point converti en cimetière. / Ainsi délibéré par le Conseil. [signatures]"
[En annexe :] "Testament olographe de Jean Baptiste Darbins, prêtre, curé desservant de la commune de Poyanne, canton de Montfort, département des Landes. / Je soussigné Jean Baptiste Darbins, curé desservant de la commune de Poyanne, canton de Montfort, troisième arrondissement du département des Landes, étant par la grâce de Dieu en santé de corps et d'esprit, ai fait et écrit mon testament & ordonnance de dernière volonté, sans induction, suggestion de personne, de la manière & ainsi qu'il suit. / Troisièmement. Je laisse & lègue à perpétuité aux pauvres de la paroisse de Poyanne, la rente de la prairie que j'ai achetée des Messieurs Meyranx, et dont le contrat est entre les mains de Monsieur Bernard Delaur, maître en chirurgie à Poyanne ; j'ai dit la rente, parce que dans le cas où le prêtre qui viendra servir à Poyanne désirera la jouissance de cette prairie, il en aura la préférence sous la condition expresse qu'il payera annuellement ainsi que ses successeurs la rente de cinquante francs aux pauvres de Poyanne. / Signé à la minute. Viveron N[otair]e. / Pour copie conforme, Le Maire, Coudroy. / Fait par M. Darbins le 16 février 1827, décédé en 1835 à Poyanne."
1849 (6 février). Délibération du conseil de fabrique : "Echange. Cimetière. / [...] Vu la demande à lui faite par M. le maire de Poyanne tendant à ce que la prairie dite de Saussin, qui a été léguée aux pauvres du lieu par feu M. Darbins, ancien desservant de Poyanne, et dont la jouissance appartient aux prêtres ses successeurs [...], soit concédée à la commune pour y établir son cimetière, sous la condition qu'une prairie d'une valeur au moins égale, tracée sur la lande communale, sera donnée en toute propriété aux pauvres en échange de celle qui leur appartient aujourd'hui sous le nom de Saussin [...] / Est d'avis que la prairie dite de Saussin [...] soit concédée à la commune pour y établir son cimetière [...]."
1849 (6 février). "Consentement de M. Pierre Rosié, prêter desservant la paroisse de Poyanne, en sa qualité d'usufruitier, à l'échange de la prairie dite de Saussin, appartenant aux pauvres, contre une autre prairie artificielle à tracer sur la lande communale, conformément au devis estimatif dressé par M. Farthouad [sic pour Farthouat], géomètre."
1850 (29 juin). Lettre du maire Jean Coudroy au sous-préfet de Dax : lui envoie "le plan géométrique [...] de l'Eglise, de l'ancien cimetière, et le terrain proposé pour la construction d'un nouveau. Ce terrain se trouve à plus de 100 mètres de toute habitation".
1850 (11 juillet). Arrêté du préfet des Landes autorisant l'échange de terrains projeté.
1850 (16 octobre). Arrêté du ministre de l'Intérieur autorisant l'échange de terrains projeté.
1850 (9 novembre). Délibération du conseil municipal : "Demande d'autorisation de mettre en adjudication les travaux pour la construction du nouveau cimetière". "Il est indispensable de bâtir un mur sur le devant avec un portail et sa couverture, pour se mettre à l'abri du mauvais temps qui pourrait survenir pendant les offices des morts."
1850 (24 novembre). "Devis et détail estimatif des travaux à exécuter pour la clôture du cimetière de la commune de Poyanne", par le charpentier André Bastiat, de Poyanne : "Le cimetière sera clos en mur de moellon, il aura un mètre quatre-vingt centimètres de hauteur, compris les fondations. Le dessus sera terminé en pointe, couvert avec tuilles [sic] à canal, posées en bain de mortier ; il aura cinquante centimètres d'épaisseur. Sur le milieu de la façade sera faite la porte d'entrée ; et en dedans du cimetière, il sera fait un portique de quatre mètres de longueur, sur quatre mètres de largeur dans œuvre. Les deux côtés seront faits au mur de moellon, ils auront trois mètres de hauteur et cinquante centimètres d'épaisseur. Le devant sera appuyé sur la porte et mur de clôture ; il formera un fronton avec deux pilastres couronné d'une corniche, le tout en pierre de taille dure, sur les formes et dimensions indiquées par le plan. / Détail estimatif. / Les murs en moellon pour la clôture, les deux côtés du portique et le fronton seront en murs de moellon des carrières cde Mugron posés à bain de mortier, composé d'un tiers de chaux et de deux tiers de sable bien pur, tous les murs produisant soixante-deux mètres cubes, à neuf francs cinquante centimes le mètre cube, monte ci... 589 f. / La pierre de taille pour les pilastres, corniche et fronton sera des carrières de Mugron ou de Bidache ; elle sera bien travaillée à la pointe du marteau aux lits et joints ; les angles et parements extérieurs seront aussi proprement travaillés et bien ciselés à vive arête ; les doublisses des pilastres auront trente centimètres de boutisse ; la corniche quinze centimètres et le fronton couvrira toute la largeur du mur ; le tout sera exécuté conformément au plan. Le cube est de un mètre deux cent quatre vingt cinq décimètres cubes à quatre vingt dix francs le mètre cube, ci... 115,65. / La porte d'entrée sera formée en pierre de taille de la même carrière que les frontons ; les jambages seront formés avec pieds droits et doublisses ; le tableau du dessus ou plate-bande sera aussi en pierre de taille. Il sera formé un encadrement avec socles, conformément au plan, le tout produit six cent soixante huit décimètres cubes à cinquante cinq francs le mètre cube ci... 36,75. / Les angles du cimetière et du portique seront aussi en pierre de taille dure des carrières de Mugron, elles produisent un mètre deux cent cinquante décimètres cubes à quarante frs le mètre cube, ci... 50,00. / Charpente. Mètre cube. Sablières [...] 0m129. Antraits [sic] 0m303. Faitage [...] 0m033. Arêtiers [...] 0m134. Poinçon [...] 0m134. Echarpes [...] 0m078. Chevrons [...] 0m340... à raison de soixante dix francs le mètre cube mis en place... 73,50. Vingt cinq mètres quatre vingt centimètres carrés de toiture à couvrir ; il sera employé huit cent cinquante une tuile[s] à trois francs cinquante centimes le cent, ci... 29,78. Pour fournitures de voliges et un claie [sic] à chaque chevron vingt cinq mètres quatre vingt centimètres carrés, à trente cinq centimes le mètre carré mis en place... 9,02. / Le portail du cimetière sera à deux battants, il sera en bois de chêne bien sec première qualité, il sera fait à clair voir [sic], avec deux montants et trois traverses, et une traverse diagonale entre les deux premières traverses, sur les formes et dimensions qui seront données par le conducteur lors de l'exécution. Le portail offre une surface de quatre mètres soixante dix centimètres carrés, à cinq francs cinquante centimètres le mètre carré, compris peinture, ci... 26,42. Le portail sera ferré avec quatre gonds et pentures et deux verrous pour l'arrêter pesant ensemble dix huit kilogr. à un franc le kilogramme... 18,00. Total... 948,12. / Le présent devis s'élève à la somme totale de neuf cent quarante huit francs douze centimes. / Dressé à Poyanne le 24 Novembre 1850. Signé A. Bastiat. / Pour copie conforme, Le Maire de Poyanne, Coudroy. / App[ouv]é M[on]t de M[arsan] le 11 Xbre 1850. Le Préfet [Le Roux de la Jonkaire]."
1851 (10 avril). "Je soussigné André Bastiat, conducteur des travaux en cours d'exécution pour la construction d'un cimetière à la commune de Poyanne, déclare que les travaux en cours d'exécution sont avancés à plus que moitié [...]."
1852 (23 février). Avis du sous-préfet de Dax : "Vu un procès-verbal de réception des travaux exécutés de la commune de Poyanne d'un cimetière, considérant que ces travaux ont été exécutés d'après les règles de l'art, est d'avis qu'il y a lieu d'approuver le procès-verbal ci-dessus visé."
1881 (30 octobre). Délibération du conseil municipal : votre l'agrandissement du cimetière. "Le cimetière de Poyanne est insuffisant et l'agrandissement se fait sur un terrain communal et de quatre à cinq ares seulement." Approuvé.
1882 (6 avril). Rapport sur le cimetière : "Je, Adolphe-Bertrand Pémartin, géomètre domicilié à Montfort, [...] certifie que le terrain à prendre pour l'agrandissement du cimetière actuel, qui n'est que d'une contenance de vingt-un ares, est situé à l'ouest de celui-ci et qu'il appartient à la commune. / Le dit terrain fait partie du n° 111 section D2 du plan cadastral [...]."
1882 (11 avril). "Commune de Poyanne. Agrandissement du cimetière". Plan signé : "le géomètre soussigné, Montfort le 11 avril 1882. Pémartin". Pl. 4739. Ill. 20244001883NUC2A.
1882 (22 juillet). Lettre de "A.-B. Pémartin, expert-géomètre, Montfort" au maire de Poyanne : lui envoie le plan dressé en avril.
1898 (27 février). Délibération du conseil municipal : "Peinture au cimetière. Vote de 100 fr. / [...] La croix, le portail d'entrée, le portail du réduit du cimetière et les ouvertures de la maison du fossoyeur ont grand besoin d'être peints. [...]"
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