Ferme dite la cabane de l'Evêque

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay

La cabane de l'Evêque (parfois appelée cabane de la Banche) a été créée à la fin du 17e siècle à l'issue d'un contentieux ayant opposé la Société des marais desséchés de Taugon-La Ronde-Choupeau-Benon, l'évêque de Luçon et des propriétaires habitants de Choupeau. Tout commence avec la baillette du 18 décembre 1652 par laquelle l'évêque cède à la Société ses marais de Choupeau pour les dessécher. Il reçoit en échange, entre autres, des marais exemptés de la contribution financière annuelle à verser à la Société pour l'entretien des digues et canaux. Aussitôt, il commence à mettre en exploitation ces marais. Le 3 novembre 1676 par exemple, il afferme pour cinq ans à Nicolas Pinet, laboureur, une cabane située dans le dessèchement de Choupeau, comprenant 150 journaux de terre et une simple loge, en promettant d'y faire construire une cabane pour le logement du fermier et des bestiaux.

Or, les marais ainsi attribués à l'évêque englobent en fait des terres possédées par de petits et moyens propriétaires habitant dans la région (notamment à Choupeau), lesquels protestent contre cette usurpation, alors que la Société leur réclame le paiement de la contribution. Un long procès s'engage entre les trois parties. Le contentieux est clos par un accord entre, d'une part, l'évêque et la Société, le 13 octobre 1682 ; d'autre part, entre l'évêque et les propriétaires, le 6 décembre 1683. En compensation (ou "récompense") pour la perte de leurs marais, l'évêque cède à ces derniers 120 arpents de terres qui, désormais, formeront la cabane des Récompenses, exemptée des contributions envers la Société. Mais l'évêque obtient de son côté de la Société de nouveaux marais, formant alors les cabanes de la Fagnouse et de l'Evêque (ou de la Banche), elles aussi exemptes des contributions de la Société. Les trois cabanes apparaissent comme telles (en bleu) sur la carte des marais desséchés de Taugon-La Ronde-Choupeau-Benon vers 1837.

En 1752, les deux exploitations sont mises en ferme, pour le compte de l'évêque de Luçon, par Jean-Baptiste-Martin d'Artaguette, marquis de La Mothe-Saint-Héray et seigneur d'Ecoué, puis en 1771 par son gendre, Louis-Nicolas de Pérusse des Cars. A la Révolution, la cabane de la Banche est saisie comme bien national à l'encontre de l'évêque de Luçon. Elle est vendue aux enchères le 8 avril 1791 et acquise pour 40600 livres par Jean Gabriel Massias, demeurant à La Rochelle. Désormais appelée la Grande Banche, apparaît sur le plan cadastral de 1811 et appartient au sieur Viau, demeurant lui aussi à La Rochelle. Parmi les bâtiments actuels, le logis (dont la façade a cependant été remaniée) et les dépendances qui le prolongent semble avoir été construits en grande partie dans la seconde moitié du 19e siècle. En 1980, on observait cependant la date 1810 inscrite au-dessus de la porte du logis. Les autres dépendances à l'arrière sont plus récentes (2e moitié du 20e siècle).

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle, 2e moitié 19e siècle

Dates

1810, porte la date

Cette cabane (ou ferme de marais desséchés) est située au sud du canal de la Banche. Elle comprend un logis, un hangar et une étable dans son prolongement et sous le même toit, et une autre grange-étable (plus récente), à façade sur le mur pignon, parallèle à l'arrière. Le logis présente deux travées d'ouvertures et trois baies au rez-de-chaussée.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

rez-de-chaussée, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

Typologie
  1. Ferme à bâtiments jointifs
  2. Cabane de marais desséchés
  3. Grange-étable à façade en pignon
  4. 2/3

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Jean-de-Liversay

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Cabane de l'Evêque (la)

Cadastre: 1811 B 1847, 2019 YB 71 et 72

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