Maison puis presbytère, actuellement maison

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay

Cette maison a dû être construite, au moins en partie, dans la seconde moitié du 18e siècle, probablement pour René Marie Quoy (1756-1798), médecin chirurgien, décédé à Saint-Jean-de-Liversay (oncle du célèbre docteur Quoy). Au cadastre de 1811, elle appartient à sa veuve, Charlotte Hippolyte Mangou, veuve en secondes noces de Jean Arsonneau (propriétaire du Logis de Luché). C'est là que la veuve Quoy puis Arsonneau a pu accueillir pendant la Révolution le jeune neveu de son premier mari (et petit-fils de son second mari), le futur docteur Quoy, avant que lui-même ne s'installe avec ses parents au 10-12 rue du Docteur Quoy. Le plan cadastral de 1811 montre la maison avec des décrochements de plan côté nord et, comme aujourd'hui, la cour latérale. Ces décrochements seront supprimés par la suite, indice d'une reconstruction de la façade en ce début du 19e siècle (ils n'apparaissent déjà plus sur le plan de 1859 ci-dessous). Au partage des biens de René Marie Quoy, le 24 juillet 1821 (devant Lange, notaire à Saint-Jean-de-Liversay), la maison échoit à son fils, Jean Volcy Quoy, médecin, qui décède sans doute ici le 8 octobre 1856 (il est inhumé au cimetière, dans l'enclos de la famille Quoy). La maison passe alors à son propre fils, Volcy Quoy, demeurant à Luçon.

En cette fin des années 1850, la municipalité cherche à acquérir un nouveau presbytère. Jusqu'à la Révolution, le presbytère occupait l'actuelle mairie, propriété ensuite vendue alors que le culte catholique était supprimé. A son rétablissement et au retour d'un prêtre, la commune acheta en 1815, pour le loger, une maison située rue de l'Aunis (aujourd'hui disparue, au fond de l'impasse du 2 bis rue de l'Aunis). En 1858, cet endroit s'avérant délabré, on projette soit de construire un nouveau presbytère dans son jardin à l'est, soit d'acheter une habitation dans le bourg. Après avoir écarté l'achat de la maison de la veuve Benoist (soeur du maire Louis Etien), 4 rue de l'Aunis, une polémique s'élève alors, sur fond de querelles politico-religieuses, entre les partisans du rachat de l'ancien presbytère d'avant la Révolution (actuelle mairie), appartenant alors à M. Depierris, et ceux (dont le maire, Louis Etien) de l'achat de la maison de Jean Volcy Quoy, 6 rue du Docteur Quoy, qui vient d'y mourir. Une pétition du premier camp, rassemblant 92 noms et témoignages, rejettent l'option Quoy, estimant que la maison donne sur une rue trop bruyante dans laquelle se trouve une auberge. Le 16 août 1859, l'architecte diocésain Antoine Brossard dresse un plan de la propriété Quoy et rend son avis sur la question. Pour lui (et pour l'évêché), cette maison est mal disposée et son jardin présente l'inconvénient d'en être séparé et isolé. Malgré tout, le commissaire enquêteur émet un avis favorable à l'acquisition de la maison Quoy et, le 18 septembre 1859, le conseil municipal rejette l'option Depierris, jugée trop coûteuse.

Finalement, la maison Quoy est vendue à la commune le 2 septembre 1860. Elle comprend un premier corps de bâtiment, sur la rue, constitué de cinq chambres basses et deux vestibules au rez-de-chaussée (le plan de 1859 y place même une pharmacie), deux caves, trois chambres hautes et deux cabinets à l'étage, et de trois greniers ; un autre corps de bâtiment, en retour d'équerre dans la cour au sud, consistant en une écurie avec fenil, une chambre de domestique, des latrines, un four et une remise. De même, à l'intérieur, se trouvent plusieurs cheminées de la seconde moitié du 18e siècle (observées en 1980). Quant à l'ancien presbytère, dans l'impasse du 2 bis rue de l'Aunis, il est vendu dès le 17 septembre 1860 à Pierre Naudon, menuisier.

Périodes

Principale : 2e moitié 18e siècle, 1er quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Brossard Aubin-"Antoine"-Magloire

Fils d'André Aubin Brossard, architecte à La Rochelle et architecte départemental de la Charente-Inférieure, son frère est second grand prix de Rome de peinture. Elève de Lépine et de l'école des Beaux-Arts, il succède à son père comme architecte départemental en 1825, et est également architecte de la Ville de La Rochelle et architecte diocésain jusqu'en 1873. On lui doit entre autres l'asile d'aliénés du département, le séminaire, les prisons de Rochefort et de Saintes, le lycée de La Rochelle, la bibliothèque et le cabinet d'histoire naturelle, le théâtre de Rochefort, l'hospice de Saint-Jean-d'Angély, l'église de Saint-Vivien de Saintes, plusieurs églises : Bois, Loix, Saint-Vivien de Saintes, la flèche de l'église d'Ars et des bains publics. Il a aussi participé à l'achèvement de la cathédrale où il a réalisé la chapelle de la Vierge.

(source : Elec, répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, dir. Jean-Michel Leniaud, elec.enc.sorbonne.fr)

, architecte (attribution par source)

L'ancien presbytère est situé au coeur du bourg, tout près de l'église. Il dispose d'une petite cour latérale, dans laquelle se trouve un puits. Le corps de bâtiment au fond de cette petite cour présentait en 1980 une cheminée haute en pierre, un potager et une pierre d'évier. Une autre cour, plus grande, se trouve à l'arrière, fermée par un mur de clôture, avec portail à piliers maçonnés, ouvrant sur la rue du Bosquet. La façade de l'habitation, au nord, est couronnée par une corniche à denticules et soulignée par un solin. Elle présente six travées d'ouvertures, avec encadrements saillants. La porte, bâtarde, est à imposte en menuiserie ajourée, en forme d'arcs brisés.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Jean-de-Liversay , 6 rue du Docteur Quoy

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg

Cadastre: 1811 B 850, 2019 OB 115

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