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Maisons et fermes : l'habitat à Charron (bords de Sèvre)
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Charron
Historique
Les deux tiers des maisons et anciennes fermes relevées remontent à la seconde moitié du XIXe siècle, en particulier aux années 1880-1900. C’est là la période la plus prospère pour Charron, celle de l’essor de la conchyliculture qui fait vivre beaucoup de boucholeurs et de Charronnais ; c’est aussi à cette époque que l’on récolte les fruits des endiguements réalisés depuis un siècle. Le phénomène se poursuit, tout en s’estompant, jusque dans l’entre-deux-guerres. Au cours de ces décennies, les petites maisons d’agriculteurs et de boucholeurs fleurissent le long des rues du bourg et de Bourg-Chapon. 14 maisons portent, inscrite sur leur façade, la date de leur construction ; la plus ancienne remonte à 1877 (21 rue de La Rochelle), la plus récente à 1936 (28 rue de La Rochelle). On relève aussi (rue de Versailles, rue des Groies) une poignée de maisons de type villa, datant de la première moitié ou du milieu du XXe siècle : elles empruntent leurs formes à l’architecture de villégiature, celles des aux villas de bord de mer. En revanche, mis à part l’ancienne ferme de Richebonne, aux origines médiévales, aucune habitation antérieure à 1800 n’a été relevée.
Détail de l'historique
| Périodes |
Principale : 2e moitié 19e siècle, 1ère moitié 20e siècle |
|---|
Description
Presque toutes les habitations relevées au cours de l’étude (c’est-à-dire dans la zone d’un kilomètre à partir de la Sèvre Niortaise et dans le bourg) se trouvent sur les anciennes îles de Charron, soit essentiellement dans le bourg (pour plus du tiers) et dans le hameau de Bourg-Chapon et ses annexes (Bas-Bizet, Puits Doux, Versailles, les Groies). La commune compte par ailleurs quelques fermes ou anciennes fermes réparties tant sur les anciennes îles (Badoran, la Palle) que dans les marais (la Bergerie, le Treuil…) mais qui n’ont pas été comptabilisées ici (la plupart semble, de toute façon, avoir été récemment remaniées). Cette répartition illustre la nécessité, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle et encore au XIXe, d’implanter les habitations sur les terres hautes, à l’abri des inondations, alors que la poldérisation du territoire de la commune n’était pas achevée et que, de toute façon, il fallait tenir compte du retour potentiel de la mer lors des plus fortes tempêtes, malgré les digues. On a constaté lors des différentes inondations, sauf les plus exceptionnelles, que même les fermes situées dans les marais n’ont pas été inondées, étant construites sur des terrains surélevés. Et ce n’est que dans la seconde moitié du XXe siècle que les maisons, non surélevées pour la plupart, se sont multipliées dans les terrains bas tout autour du bourg et de Bourg-Chapon.
Cette concentration de l’habitat, jusqu’à une période récente, sur les terres hautes, donc sur un espace limité, explique certaines caractéristiques des maisons : deux tiers d’entre elles sont des maisons attenantes, c’est-à-dire accolées les unes aux autres et disposant tout au plus d’une petite cour ou d’un petit jardin. Plus de la moitié sont placées en alignement sur la voie, formant alors des fronts bâtis le long de la rue, comme c’est le cas à Bourg-Chapon, rue Pasteur notamment, et dans le bourg. Les maisons indépendantes les unes des autres sont moins nombreuses, de même que celles placées en retrait par rapport à la voie.
La concentration des habitations sur un espace contraint, alliée à la nécessité de ne pas donner prise au fort vent d’ouest, explique aussi la taille limitée des logements. Ainsi, les deux tiers des habitations sont en rez-de-chaussée, rarement surmonté d’un comble, habitable ou non. L’autre tiers comprend les maisons qui possèdent un étage, jamais plus, et rarement avec un comble. On note que les maisons avec un étage de soubassement, sous le rez-de-chaussée, sont extrêmement rares elles aussi : les habitations étant placées sur les terres hautes, nul besoin de se prémunir contre la montée des eaux ; une maison construite en 1934 place du 14 Juillet, et démolie après Xynthia, faisait partie des exceptions, étant située dans un terrain bas. La taille limitée des logements se mesure aussi au nombre d’ouvertures sur les façades. Pour les maisons en simple rez-de-chaussée, on compte très majoritairement deux ou trois ouvertures en façade, rarement plus ; pour celles qui possèdent un étage, le nombre de travées (alignements verticaux) d’ouvertures est là aussi majoritairement de deux ou trois. Si le décor est très souvent limité à une corniche ou des encadrements d’ouvertures saillants, on note une volonté particulière de répartir les ouvertures de manière symétrique autour de la porte dans un quart des habitations.
Les cinq fermes relevées au cours de l’étude sont elles aussi situées très majoritairement sur les anciennes terres hautes, depuis Richebonne jusqu’à Bas Bizet et Puits Doux et aux Groies. Une seule a été observée dans les marais (ancienne ferme de la Loge salée, au Corps de garde). Malgré cette position, il s’agit pour trois d’entre elles de fermes dont les bâtiments sont séparés les uns des autres. Une seule, à Puits Doux, est à bâtiments jointifs, la quatrième (63 rue des Groies) présentant un plan allongé. Deux d’entre elles (Richebonne et la Loge salée) possèdent une grange dont la façade est sur le mur pignon, type de dépendance généralement lié à une importante activité agricole, notamment d’élevage.
Informations complémentaires
103 maisons et anciennes fermes ont relevées au cours de l’étude, dont 98 maisons et seulement 5 anciennes fermes. Parmi elles, 77 ont été repérées à des fins statistiques et n'ont fait l'objet que d'un dossier documentaire à minima (dossiers dits "repéré de niveau 1").
| Type de dossier |
Dossier collectif, communal |
|---|---|
| Référence du dossier |
IA17047279 |
| Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine à la Région Poitou-Charentes puis Nouvelle-Aquitaine de 2006 à 2016, au Département de la Vendée à partir de 2017. |
| Cadre d'étude |
|
| Date d'enquête |
2018 |
| Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
| Citer ce contenu |
Maisons et fermes : l'habitat à Charron (bords de Sèvre), Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/f8739075-681a-423d-bd98-0e0248dd9aa9 |
| Titre courant |
Maisons et fermes : l'habitat à Charron (bords de Sèvre) |
|---|---|
| Dénomination |
maison ferme |