Source Baudot
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns
Historique
La source Baudot émerge de la roche entre 22 et 25 degrés non loin du gave, sur un chemin menant de l'établissement thermal à la place Henri IV. Compte tenu de sa température, elle ne fut exploitée initialement qu'en tant que buvette. Au moment de la réflexion relative aux nouveaux thermes conçus par Jean Latapie en 1841, elle est écartée du projet de captage des sources tout comme celles de Minvielle et de Larressec, considérées comme secondaires.
Cependant, dès 1851, le docteur Izarié, qui milite pour son aménagement et pour de nombreuses améliorations visant au bien commun de la station et des curistes, obtient un crédit de 1000 francs du conseil municipal en vue de son captage. L'année suivante, estimant cet investissement insuffisant, il sollicite de nouveau la commune pour la construction d'une buvette, d'un réservoir inférieur et d'un pavillon abritant deux douches pour le traitement des engorgements, des plaies et des ulcères. Ayant obtenu gain de cause, les plans et devis estimatifs sont dressés le 27 septembre 1854 par l'architecte départemental Gustave Lévy, par ailleurs très actif aux Eaux-Bonnes. Un crédit de 5 000 francs, que le médecin estime "au rabais" en raison de travaux d'urgence à la source du Clot, est attribué pour l'exécution du projet dans un délai de quatre mois. Ces travaux consistent en la construction d'un pavillon abritant une buvette, un cabinet de douche et un passage intermédiaire permettant de conserver la promenade bordant le gave depuis le grand établissement de Latapie vers la place Henri IV. Le docteur Izarié mentionne l'achèvement des travaux de la fontaine Baudot, conduits par l'ingénieur Bourra, dans son rapport annuel de la saison thermale de 1854.
Les améliorations au pavillon se poursuivent dans les années suivantes. En 1857, il s'agit de rectifier l'escalier des douches, puis en 1858, de réparer le robinet de la buvette qui fuit continuellement. En 1863, le fermier des eaux livre une description très précise de cette source, présentant l'ensemble de ses fonctionnalités, son architecture et ses décors. Il indique notamment que le niveau supérieur contient un vestibule, une buvette et une cage d'escalier menant vers le cabinet de douche installé dans le soubassement.
Malgré ces importants travaux, le cahier des charges pour l'adjudication de l'établissement thermal en 1891 indique que le fermier devra construire à sa charge les bâtiments qu'il jugera utiles aux sources Larressec, Minvielle et Baudot sous le contrôle de l'ingénieur des mines et de l'architecte du département. Ces constructions sont destinées à devenir propriétés de la commune à la fin du bail, mais l'iconographie (cartes postales et lithographies) démontre que l'établissement de la source Baudot est laissé dans son état originel. Dans les années 1930, le guide de la station édité par le docteur de Médevielle indique que les eaux de cette source sont "exportées dans le monde entier". Plus tard, les espaces intérieurs ont été redécorés avec un carrelage de série lorsque l'Entraide Sociale des Pyrénées-Atlantiques exploitait les établissements thermaux des Eaux-Chaudes, entre 1947 et 1997.
Détail de l'historique
Description
Le pavillon de la source, de proportions modestes, se caractérise par sa singulière implantation sur un chemin de promenade qui le traverse. En moellons recouverts d'enduit et d'une toiture d'ardoises pyrénéennes, il fait appel au mode constructif local tout en relevant du style néoclassique usuel pour les établissements thermaux de la première moitié du 19e siècle, comme aux Eaux-Chaudes, aux Eaux-Bonnes, à Bagnères-de-Bigorre ou Bagnères-de-Luchon. De plan rectangulaire et en rez-de-chaussée, il est implanté de façon perpendiculaire à la promenade. Les façades, élégamment soulignées par des chaînages d'angle et des chaînages à bossage en pierre grise, sont percées de baies libres en plein-cintre.
L'intérieur se compose de trois espaces, le premier adossé à l'escarpement étant localisé sur le griffon de la source, le second en position centrale servant à la fois de vestibule et de passage, le troisième surplombant le gave faisant office de buvette.
L'étage de soubassement avec galerie de ceinture, ouvert d'une porte du côté nord, abrite une cabine de douche ; ce niveau est aujourd'hui inaccessible.
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Place Henri-IV
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes
Cadastre: 2018 BE 27