Église abbatiale de l'abbaye de bénédictins Saint-Savin, Saint-Cyprien

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

L'abbaye de Saint-Savin a été fondée sur le site de la découverte des sépultures de deux saints martyrs chrétiens, Savin et Cyprien, morts au 5e siècle. Fondé vers 800 sous Charlemagne, l'abbaye se développe avec Benoît d’Aniane qui installe une vingtaine de moines à la demande du roi Louis le Pieux. Le chartrier n'est pas conservé mais quelques documents ont pu être reconstitués (diplômes de confirmation de roi Pépin Ier en 825 et de Louis Le Bègue en 878, voir Perrault et Pon, 2009). Il ne reste aucun vestige visible de cette première église carolingienne.

Pour Pierre Dubourg-Noves (1986), contredisant Yves-Jean Riou (1984), les vestiges d'une église non voûtée, à nef unique, construite vers l'an Mil, se lit encore dans les murs gouttereaux de la nef, en moellons, percés de larges baies et sans décor, le transept et la façade qui se distingue encore en arrière du clocher-porche. L'abside et le déambulatoire datent de la deuxième phase de construction, dans la 2e moitié du 11e siècle. Ce phasage expliquerait notamment le désaxement des trois premières travées de la nef et de la crypte par rapport à l'axe de l'abside.

La construction de l'actuelle église abbatiale date pour l'essentiel de la seconde moitié du 11e siècle (1040-1090) : nef à trois vaisseaux, chœur à déambulatoire, peintures monumentales.

Au milieu du 13e siècle, à la suite des donations d'Alphonse de Poitiers et de Jeanne de Toiré, l'abbaye se développe et le clocher-porche est doté d'une flèche (Favreau, 1999).

Pendant la guerre de Cent Ans, l'abbaye est prise par les Français en 1369 puis reprise par le prince de Galles qui la pille en 1371. L'abbaye est restaurée à la fin du 14e (flèche en pierre du clocher notamment) et au 15e siècles.

Au 15e siècle, la famille d'Allemagne, seigneurs notamment à Nalliers, donne deux abbés commendataires à l'abbaye de Saint-Savin, Jean (1435-1478), dont l'épitaphe est toujours apposée sur un mur de l'église, et Florent, abbé de 1484 à 1510 et évêque de Poitiers. Les armoiries de la famille d'Allemagne, d'or à trois fasces de gueule, se devinent dans l'église sur la console droite d'une niche contenant une peinture murale de Vierge à l'Enfant au revers (vers la nef) du mur est du clocher-porche.

Au 16e siècle, l'abbatiale échappe de peu à la destruction (destruction des archives par les protestants menés par Brantôme en 1562, prise et pillage de la ville par les protestants menés par les comtes de Choisy et de Beauvoisin en 1568, incendie de l'abbaye en 1569).

L'installation de la congrégation de Saint-Maur en 1640 permet à l'abbaye de connaître un renouveau.

En 1651, des lettres royaux ordonnent aux religieux d'inhumer dans l'église de l'abbaye Gaspard Freviller, colonel des gardes suisses. Le roi accorde sa sauvegarde à l'abbaye.

Entre 1663 et 1679, des marchés sont conclus pour la menuiserie et les sculptures du chœur et des autels, la dorure du tabernacle, la fonte des cloches (1665 et 1666), la sculpture d'un crucifix en pierre de trois pieds de haut, la confection d'ornements pour la sacristie, la pose d'un mouvement complet à l'horloge du monastère pour lui faire sonner les demies et les quarts d'heures (Archives départementales de la Vienne, 1 H 7/3, voir annexe). Le clocher est restauré et la cloche en façade de l'église porte la date de 1666.

La crypte Saint-Marin, avec des reliques du saint, est découverte vers 1669-1670 à l'occasion de travaux qui ont également concernés les autels romans, déposés alors contre les murs.

Le bâtiment conventuel actuel est construit à partir de 1682 d'après les plans de François Leduc dit Toscane (voir plus de détails dans ce dossier).

L'église Saint-Savin fait l'objet de travaux au milieu du 18e siècle : un autel-tombeau dont il ne subsiste qu'un dessin est construit en 1754 et une cloche est fondue en 1759.

Le monastère est fermé à la Révolution, en 1792, et l'ancienne église abbatiale devient paroissiale sous le nom de Notre-Dame, qu'elle prend à l'ancienne église paroissiale qui menaçait déjà ruine au milieu du 18e siècle (1747, visite épiscopale de Jérôme-Louis de Foudras de Courcenay).

Le 9 janvier 1792, la paroisse regroupe les deux paroisses supprimées de Saint-Vincent de Mont-Saint-Savin et de Saint-Germain.

En 1801, l'église est en très mauvais état.

Le 21 messidor an XIII (10 juillet 1805), le préfet met, par arrêté, l'église et la sacristie à disposition de l'évêque de Poitiers. Le sous-préfet de Montmorillon constate que l'église a besoin de travaux, le dallage a été arraché, la chaire a été détruite et les 21 vitraux dégradés suite à un pillage de l'abbaye par des habitants de Saint-Savin (compte-rendu de visite du 29 messidor an XIII [18 juillet 1805] (Archives nationales, F/1bII/VIENNE/14).

En 1806, alors que le maire de Saint-Savin veut financer la restauration de l'abbaye par la vente des trois églises de Saint-Germain, Saint-Vincent de Mont-Saint-Savin et Notre-Dame à Saint-Savin et leurs cimetières, le procès-verbal d'estimation des églises et des travaux note en plus que le " foudroiement de la flèche " a entraîné des dommages sur la charpente. Les travaux sont estimés à 7000 francs répartis entre les réparation de la charpente et de la couverture (2400 francs), du vitrage (2400 francs), du pavé (800 francs), de la menuiserie (800 francs) et de la flèche (1000 francs) (Archives départementales de la Vienne, 2 O 300/6).

Les travaux ne semblent pas avoir été réalisés, puisqu'une visite épiscopale montre en 1817 que l'église a un besoin urgent de travaux et de mobilier religieux (le pavé n'est toujours pas remis, il n'y a toujours pas de chaire, voir annexe 1). L'architecte poitevin Pierre Couteault établit un devis et un cahier des charges des travaux à réaliser le 5 novembre 1817. Dans son historique de l'édifice, il note que le clocher a été foudroyé cinq fois entre 1770 et 1815 et que les piliers du chœur, notamment le sixième, sont dégradés mais ne peuvent pas être repris en sous-oeuvre sans risquer un affaissement de l'ensemble. Il prévoit également que " toute l'église sera badigeonnée en couleur " (soit 10000 m2). Ces travaux sont partiellement réalisés par Rougeaud, entrepreneur, qui reçoit 206,90 francs en 1818.

L'architecte poitevin Pierre Couteault établit un nouveau devis et un nouveau cahier des charges des travaux à réaliser le 30 août 1820. Il note que " la flèche qui est une pyramide à huit pans avait été en partie détruite par la foudre [et] vient d'être restaurée " mais que " l'état de dégradation où se trouvent les principaux piliers de la nef doivent nécessairement faire présager la ruine totale et prochaine de cette église si on ne se hâte pas d'y faire les réparations nécessaire " ; 577,62 francs figurent au budget pour la réparation de la flèche en 1822.

Par ordonnance royale du 13 février 1822, la commune est autorisée à vendre l'ancien presbytère, le prix de la vente (2425 francs) doit permettre de payer les réparations à faire pour établir un nouveau presbytère dans les anciens bâtiments des bénédictins. Le produit de la vente est finalement utilisé en priorité pour réparer l'église (1800 francs, travaux urgents), le surplus servant aux réparations pour établir le presbytère dans les anciens bâtiments conventuels.

Les comptes de la commune montrent qu'il y a bien un budget annuel de travaux et parfois la commande de mobilier (voir la présentation des objets mobiliers). Le 21 janvier 1826, le maire écrit au préfet et au ministre de l'intérieur et des cultes que la commune a déjà engagé plus de 9000 francs de dépenses pour le rétablissement de la flèche et de la couverture de l'église et qu'elle n'a pas les moyens d'augmenter encore les impôts pour financer de nouveaux travaux. Cependant, le 2 mars 1826, le curé Aubin fait à son tour remarquer à l'évêque que l'église menace toujours ruine en plusieurs endroits. La commune, qui a déjà fait bucher les chapiteaux du clocher-porche pour installer un échafaudage afin de réparer des lézardes, s'apprête à faire badigeonner la voûte de la nef. En 1830, l'architecte du département fait savoir à la commune que les travaux vont se poursuivre à l'exception du pavé et du badigeon, qui sont ajournés. Le préfet, Alexis de Jussieu, visite l'église et fait arrêter les travaux, et saisit par lettre du 7 novembre 1833 Ludovic Vitet, nouvellement nommé inspecteur général des monument historiques.

Prosper Mérimée, qui a succédé à Ludovic Vitet en mai 1834, se rend pour la première fois sur le site en 1835 puis une deuxième fois en 1838. Il fait inscrire l'église sur la première liste des monuments historiques en 1840 et écrit une monographie richement illustrée, éditée en 1845. Au cours de son troisième voyage à Saint-Savin, Prosper Mérimée convainc Dulin, architecte du département, de confier les travaux à un restaurateur de confiance.

De 1841 à 1856, des travaux de restauration sont menés par l'architecte Charles Joly-Leterme dans l'église et sur les peintures murales. En 1842, la commune souhaite acquérir de la fabrique deux petites maisons adossées au clocher (E 250 et 251 du plan cadastral de 1825) ; l'opération est autorisée par ordonnance royale du 30 septembre 1843, les bâtiments sont toujours représentés sur un plan de 1851, mais l'ingénieur Grissot de Passy a pu reprendre un fond de plan existant et non mis à jour.

En 1866, l'abbé Lebrun signale à Mgr Pie, évêque de Poitiers, ses découvertes dans la crypte Saint-Marin dont il entreprend la restauration. Il force le passage de Mme de Saint-Georges, née de Liniers, propriétaire du terrain donnant accès à l'extérieur de la crypte et qui avait donné l'un de ses biens pour l'école privée de jeunes filles en 1844, y envoie des ouvriers contre l'avis de la propriétaire et de l'architecte des monuments historiques. Le curé exige un droit de passage de plusieurs mètres de large de libre circulation autour de l'édifice (" chemin de ronde "). Il argue du concordat de 1801 et des dispositions prises en 1809 lors de la cession des jardins de l'abbaye, alors que Mme de Liniers revendique la légitime propriété de son jardin, le curé fait pression sur elle aussi bien au plan de la propriété qu'au plan spirituel en tentant d'obtenir l'appui de l'évêque, en vain puisqu'il s'en plaint encore dans une lettre datée du 29 septembre 1890. Le 8 mars 1869, l'évêque de Poitiers, Louis Edouard Pie, inaugure la restauration de la crypte Saint-Marin " réalisée par l'abbé Lebrun ".

En avril 1869, le conseil de fabrique fait savoir que les vitraux menacent ruine et qu'il faut entièrement les reconstruire et demande à l'Empereur une première allocation de 2000 francs. En juin 1869, le ministère de la justice et des cultes fait savoir au préfet qu'il n'est pas possible de financer la construction de nouveaux vitraux, les crédits ne pouvant servir, selon la loi de finance, que pour les acquisitions, constructions et grosses réparations des églises et des presbytères.

Parallèlement à ces restaurations, et souvent en conflit avec l'inspecteur des monuments historiques, l'abbé Lebrun entreprend de renouveler le mobilier de l'église : commande de 12 verrières figurées entre 1865 et 1872, réaménagement des autels des différentes chapelles (découverte d'un vase aujourd'hui conservé au musée Sainte-Croix à Poitiers. En 1874 et à nouveau en 1876, l'abbé Lebrun demande à l'évêque de régler la question de la dernière famille à posséder une chapelle dans l'église de Saint-Savin pour qu'il puisse y établir enfin la dernière statue qu'il a commandée. Les nouveaux autels, qui englobent les tables romanes, sont consacrés le 2 avril 1876. L'installation des deux premières stations d'un chemin de croix monumental de 6 pieds de haut, interrompue en 1879. La 3e est payée par M. de Montplanet en 1880 mais ne semble pas avoir été mise en place. Il avait construit ce chemin de croix sans demander d'autorisation aux monuments historiques et en même temps " corriger quelques-unes de leurs erreurs archéologiques ".

L'abbé Lebrun estime que les travaux de l'architecte des monuments historiques ne sont pas corrects, dénigre les travaux de Mérimée qui a pourtant sauvé l'abbaye de la démolition. De son côté, Prosper Mérimée et l'architecte des monuments historiques lui reprochent des travaux sans autorisation de l'administration des monuments historiques, de déplacer sans autorisation des échafaudages. Les trois premières stations du chemin de croix monumental sont déposées et il n'a pas été possible de retrouver leur trace.

En 1873, l'architecte diocésain Jean-Camille Formigé succède à Charles Joly-Leterme. Il dirige la reconstruction du clocher de la croisée du transept avec une flèche entre 1878 et 1887 (Charles Lebon, entrepreneur de maçonnerie à Saint-Savin, Joseph Gendre, charpentier à Saint-Savin de 1878 à 1884 puis Antoine Montant entrepreneur de travaux publics à Poitiers pour un complément de travaux en 1885-1887). Les relations entre le curé et l'architecte restent tendus en raison de points de vue divergent entre l'usage du lieu de culte et une restauration plus fidèle à l'archéologie.

Le 19 mars 1882, Jacques-Edmé-Henri-Philadelphe Bellot des Minières, évêque de Poitiers, effectue une visite pastorale.

En 1887, pour l'abbé Lebrun, les travaux de restauration sont achevés et ont coûté 153223,60 francs depuis 1877. La flèche a été surhaussée de quelques mètres.

De nouvelles réparations du clocher de l'église sont réalisés en 1887-1889. La dépense de 1181,76 francs (devis de Pinot, agent-voyer) est non prévue au budget et la commune n'a plus aucun moyen de les financer en raison des emprunts liés aux gros travaux récents (construction de l'école de garçons et dans une moindre mesure de l'école de filles). C. Formigé n'a pas été consulté préalablement aux travaux, le ministère des beaux-arts accepte un secours exceptionnel de 921,76 francs en 1889 " à la condition expresse qu'elles [les réparations urgentes] seront limitées à la réfection de la couverture en ardoises sur le clocher central et au remplacement des tuiles brisées et gelées ", le conseil général accorde de son côté 200 francs.

L'architecte en chef Henri Deverin établit un devis de restauration de plus de 35000 francs en 1901.

En 1909, le conseil général de la Vienne fait installer par C. Joyeux, électricien à Poitiers, quatre postes dits " Niagara électrique ", composés de rubans conducteurs, pour lutter contre la grêle et la foudre. L'un d'entre eux est mis en place sur la face nord-est de la flèche de l'église et relié à la Gartempe.

La seconde grande campagne de restauration des peintures murales débute en 1969 par dépose de plusieurs peintures murales. Des travaux sont toujours en cours (2015).

Le bâtiment conventuel oriental est occupé par la gendarmerie de 1808 à 1971. Il est classé parmi les monuments historiques en 1974. Les bâtiments ont été restaurés entre 1977 et 1997 pour accueillir le Centre international d'art mural (CIAM). L'abbaye abrite aujourd'hui un centre d'interprétation des peintures murales.

Le logis sud a notamment été occupé au 19e siècle par Léon Édoux, qui inventa le premier monte-fardeau hydraulique et équipa la tour Eiffel d'ascenseurs.

Les peintures murales sont inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco en 1983.

L'ancienne sacristie, adossée au sud de l'église, dans l'ancien cloître, est démolie en 1994-1995 et déplacée dans un bâtiment adossé au nord de l'édifice.

Périodes

Principale : 9e siècle (incertitude)

Principale : 4e quart 11e siècle

Principale : 14e siècle

Principale : 4e quart 17e siècle

Auteurs Auteur : Leduc François, architecte
Personnalite : Mérimée Prosper, personnage célèbre (attribution par source)
Personnalite : Édoux Léon

Ingénieur formé à l'école Centrale, originaire de Saint-Savin (maison natale aujourd'hui 44 place de la Libération). Il a conçu un système d'ascenseur hydraulique (brevet déposé en 1864) ; un premier exemplaire a été présenté à l'Exposition universelle de 1867 et un modèle plus perfectionné est installé dans la tour Eiffel pour l'exposition universelle de 1889 (en service jusqu'en 1983, entre le 2e et le 3e étage). Il s'installe dans l'ancien logis de l'abbé où il installe un ascenseur. Il finance l'électrification du bourg de Saint-Savin. Léon Edoux a notamment dessiné un projet (non réalisé) de passerelle à Poitiers sur la vallée de la Boivre au niveau de la gare avec un ascenseur vers le plateau. Il conçoit également des systèmes de pompage sur des moulins, des rideaux de fer de théâtre à manœuvre hydro-électrique, des systèmes amovibles pour des piscines. Ses découvertes sont publiées principalement dans Le Génie civil : revue générale des industries françaises et étrangères et dans les Nouvelles annales de la construction (consultables sur Gallica). Officier de la Légion d'honneur (chevalier 20/10/1878 ; officier 03/01/1892). Décédé à Paris. Tombeau à Saint-Savin.

, habitant célèbre (attribution par source)
Auteur : Joly-Leterme Charles, architecte des Monuments historiques (attribution par source)
Auteur : Formigé Jean Camille

Architecte né au Bouscat (Gironde) en 1845, et mort à Montfermeil (Seine-Saint-Denis) en 1926. Études à l'École impériale des beaux-arts de Paris (atelier Laisné). Attaché (1871) puis membre (1887) de la Commission des monuments historiques.

, architecte diocésain (attribution par source)
Auteur : Déverin Joseph-Henri

Architecte en chef des monuments historiques (Paris, 1846 - ?,1921). Admis à l’École des beaux-arts en 1865, élève de Daumet ; attaché à la Commission supérieure des Monuments historiques (1877), architecte en chef des Monuments historiques (1897) chargé de la Vienne et des Deux-Sèvres (1897) ; 65, rue de Rennes / 32, boulevard Beaumarchais / 44, boulevard Voltaire / 65, rue Claude-Bernard, Paris (Delaire, 143 ; M.H., 46 ; DICT. PARIS II, 28).

, architecte des Monuments historiques (attribution par source)
Auteur : Couteault Pierre

M. Couteault est cité géomètre puis géomètre en chef au service du cadastre de la Vienne au début du 19e siècle. Il participe notamment à la levée du plan par grandes masses de cultures des communes de Montamisé (1804), Saint-Romain (aujourd'hui Dangé-Saint-Romain, 1804-1805), Gouex (1807) et Sillars (1807). Il apparaît comme géomètre en chef sur les plans cadastraux des communes de Sillars (1811), Saint-Germain (1825), Nalliers (1826).

Il s'agit très probablement de Pierre Couteault, " né à Châtellerault le 23 mars 1769, [décédé] à Poitiers le 9 août 1827, [enseignant] les arts et métiers, la physique et la chimie, les mathématiques, avant de devenir géomètre en chef du Département ", architecte. Père de l'architecte poitevin Pierre-Paul Couteault. Cf. Grégory Vouhé. Une charpente poitevine à la Delorme. L'actualité Nouvelle-Aquitaine, n° 136, été-automne 2023, p. 177.

[Acte de naissance paroisse Saint-Jean-Baptiste de Châtellerault https://archives-deux-sevres-vienne.fr/ark:/28387/vta51cea3cb40306374/daogrp/0/100 ; Acte de décès à Poitiers https://archives-deux-sevres-vienne.fr/ark:/28387/vtab9d35b8de256310e/daogrp/0/76 dernière consultation 12/05/2025]. Géomètre en chef sur son acte de décès. Sur l'acte de naissance de son fils, il est noté comme professeur à l'école centrale.

, architecte (attribution par source)

L'église abbatiale est construite au nord des bâtiments conventuels. Elle domine la Gartempe à l'est et ferme la place de la Libération au nord-ouest.

Pour plus de précisions, voir notamment :

Favreau, Robert ; Jeanneau, François ; Riou, Yves-Jean. Saint-Savin. L'abbaye et ses peintures murales. Poitiers : CPPPC, 1999.

Debiais, Frédéric. Ces messieurs de Saint-Savin, l'abbaye royale de Saint-Savin de 1769 à 1790. Chauvigny : Association des publications chauvinoises, 2007.

Bibliographie raisonnée en fin de dossier.

Les illustrations de ce dossier constituent une sélection. D'autres photographies, avant et après restauration, des vues de détails des peintures murales et de la sculpture, sont disponibles sur consultation au centre de documentation du patrimoine de la Région Nouvelle-Aquitaine, site de Poitiers.

Description sommaire

L'église est implantée en bord de Gartempe, avec un chœur légèrement décalé vers l'est-sud-est. Elle présente un plan en croix latine, avec une nef à neuf travées et collatéraux, un clocher sur la croisée du transept, un clocher en façade, un chœur à déambulatoire et chapelles rayonnantes et deux cryptes.

Extérieur

Le clocher-porche est surmonté d'une flèche. Il a été plaqué contre la première façade de l'église. Le rez-de-chaussée est surmonté d'un haut premier niveau composé de deux grandes arcatures en plein cintre percées de baies très étroites (deux en façade, une au nord), séparées par un contrefort plat. Les angles sont renforcés par des contreforts plats. Les deux étages supérieurs, en léger retrait, soulignés par des corniches à modillons sculptés de têtes animales et de personnages, présentent également des angles renforcés par des contreforts plats ; des colonnes engagées encadrent et séparent les deux baies couvertes en plein cintre, à colonnettes, percées sur chaque face. Le tout est surmonté de la flèche encadrée par une coursive protégée par un garde-corps en pierre flanqué de clochetons aux quatre angles et souligné par une corniche à modillons. La flèche, en pierre, avec une porte au centre de chaque face, culmine à 77 m. Il est accessible par une tourelle d'escalier carrée adossée au nord et éclairée par des jours étroits.

L'ancienne façade est toujours lisible avec au nord le contrefort d'angle et au sud, la partie sud non masquée par le clocher-porche.

La nef est soutenue par des contreforts plats au sud. La plupart des contreforts plats au nord de l'église ont été renforcés par un épais massif de maçonnerie, percé à la base pour permettre l'évacuation des eaux pluviales collectées dans le caniveau. Les fenêtres couvertes en plein cintre de chaque travée s'inscrivent dans une arcature en retrait mais ne sont pas toujours centrées (cf 3e travée). La fenêtre sud de la première travée a été murée au sud et de nombreuses baies ont été remaniées. Une porte murée couverte en arc segmentaire au nord de la cinquième travée devait être protégée par un auvent, ainsi qu'en témoignent les corbeaux insérés au sommet des contreforts de part et d'autre. Un départ d'arc est visible sur les deux faces du contrefort séparant la septième et la huitième travées. Le jour qui éclaire le comble au niveau de la neuvième travée était à l'origine une porte aujourd'hui partiellement murée ; il est surmonté d'une lucarne.

L'ancienne sacristie était adossée au sud de la nef, au contact du transept. La sacristie actuelle est adossée aux huitième et neuvième travées, au nord.

Le pignon du transept nord, sommé d'une croix en pierre, présente trois contreforts. Il est éclairé de deux fenêtres couvertes en plein cintre. Une troisième fenêtre, murée, éclairait le comble. Les murs est et ouest sont éclairés chacun par deux fenêtres séparées par un contrefort. Les contreforts plats situés au nord et à l'ouest ont été renforcés comme ceux de l'élévation nord de la nef. Une absidiole est adossée à l'est de chaque bras du transept et présente deux contreforts plats. Elles sont éclairées par une fenêtre à l'est, sans colonnettes mais surmontées d'un larmier à décor géométrique. Le pignon du transept sud est sommé d'une croix en pierre. Il est plus court de 1,5 m que le transept nord et est relié aux bâtiments conventuels. Les deux bras du transept sont couverts d'un toit à longs pans en tuile plate et les absidioles d'un toit conique. Un mur a été construit à la base de la jonction entre l'absidiole du bras nord du transept et l'absidiole nord du chevet.

Le clocher de la croisée du transept, couvert d'un toit en pavillon en tuile plate, est de plan carré, avec un niveau à la même hauteur que le comble de la nef, aéré par deux petites baies couvertes en plein cintre à l'est, de part et d'autre du contrefort plat central, et un niveau correspondant à la chambre des cloches avec deux baies à abat-son, couvertes en plein cintre, sur chaque face. Trois contreforts plats par face, un vers chaque angle et un au centre de l'élévation, montent jusqu'à la corniche soutenue par des modillons qui ne portent aucun décor. Il est couvert d'un toit à quatre pans, en tuile plate, surmonté d'une croix en ferronnerie supportant le coq.

Le chœur, entièrement construit en pierre de taille, est dominé par l'abside couverte d'un toit à longs pans et croupe polygonale. Elle est entourée par le déambulatoire à cinq chapelles rayonnantes. Le premier niveau, surmonté d'un bandeau, est formé par une série d'arcatures aveugles couvertes en plein cintre continues entre les chapelles et les travées droites, séparées par des piles sauf pour les deux arcatures du mur du déambulatoire de part et d'autre de l'absidiole axiale, au nord comme au sud, séparées par une colonne à chapiteau à feuillage. Les fenêtres des deux travées droite du chœur et des absidioles sont encadrées par des colonnettes à base annelée et surmontées de chapiteaux ornés de feuilles, à l'exception d'un chapiteau orné de deux visages (absidiole axiale, fenêtre sud). ces fenêtres sont couvertes en plein cintre surmonté d'un larmier à décor géométrique.

Intérieur

Du clocher-porche, quelques marches permettent d'accéder à la longue nef de l'église (42 m de long pour 17m de large), composée de trois vaisseaux à neuf travées. Le vaisseau central est couvert d'une voûte en berceau plein cintre, les collatéraux recevant des voûtes d'arêtes. Ces trois vaisseaux sont sensiblement de même hauteur ; la nef est éclairée par les fenêtres des collatéraux. Les trois premières travées sont séparées par des arcs doubleaux retombant sur des piles quadrilobées ou cruciformes à chapiteaux ornés de volutes dans les angles. Les six autres travées, sans arcs doubleaux, sont séparées par des colonnes à chapiteaux ornés de feuillages et de quadrupèdes.

Le transept et le chœur succèdent à la nef. Les bras du transept, dotés de chapelles orientées (absidiole du bras nord avec groupe sculpté représentant la remise du rosaire à saint Dominique (de Guzman), absidiole du bras sud avec autel dédié à saint Pierre), sont couverts de voûtes en berceau, et la croisée d'une voûte d'arêtes.

Le chœur est érigé sur une crypte à laquelle on accède par deux escaliers et où étaient déposées les reliques des saints Savin et Cyprien, particulièrement vénérées dans l'abbaye. Il comprend une abside couverte d'une voûte en cul de four, et un déambulatoire, couvert de voûtes d'arêtes, sur lequel sont greffées cinq chapelles. La travée droite du chœur et l'abside sont entourées de dix colonnes et sont surmontées d'un étage avec des arcatures aveugles encadrant une fenêtre au nord comme au sud de la travée droite et cinq fenêtres dans la partie absidiale. Le chœur est surélevé de cinq marches.

La partie basse de chaque absidiole est rythmée par des arcatures : cinq pour les absidioles nord et au sud, six pour les absidioles nord-est et sud-est et sept pour l'absidiole d'axe. Elles sont éclairées en partie haute par une fenêtre, sauf l'absidiole axiale qui en compte trois. Au nord, au nord-nord-est, au sud-sud-est et au sud, les murs extérieurs du déambulatoire comprennent deux arcatures en partie basse, dans la continuité des arcatures des absidioles, et une arcature en partie haute. Au nord-est et au sud-est, de part et d'autre de l'absidiole d'axe, le mur comprend une arcature en partie basse et une fenêtre au registre supérieur. L'absidiole axiale est rythmée en partie basse par les arcatures renfermant des peintures monumentales de saints personnages, et trois fenêtres en partie haute. Les chapiteaux à feuillage présentent une grande variété de motifs végétaux sur un, deux ou trois registres. A noter trois chapiteaux ornés de lions dans l'absidiole sud-est et des oiseaux à la coupe surmontant des lion(ne)s sur un chapiteau de l'absidiole nord. Quelques impostes du côté sud sont ornées de billettes surmontées de hachures. Un lavabo double avec dalle d'autel roman en remploi, surmonté d'une niche, occupe le mur sud du déambulatoire. Les autels des absidioles comprennent des autels romans et des sculptures du 2e quart du 19e siècle. Ils sont dédiés à l'Education de la Vierge (absidiole nord), à saint Joseph et l'Enfant Jésus (absidiole nord-est), saint Marin (pour la dédicace ancienne, absidiole axiale), saint Hilaire (absidiole sud-est), sainte Radegonde (absidiole sud).

Liens directs pour le décor peint, voir :

- les peintures de la voûte de la nef ;

- les peintures murales des murs de la nef, du transept et du chœur ;

- les peintures murales du clocher-porche ;

- les peintures murales de la tribune ;

- les peintures murales de la crypte.

Pour le décor sculpté et le mobilier, voir les liens dans la présentation des objets mobiliers.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile plate, pierre en couverture
Plans

plan en croix latine

Étages

3 vaisseaux, étage de comble, 1 étage carré

Couvrements
  1. voûte en berceau voûte d'arêtes cul-de-four
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : toit conique

  4. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

Décors/Technique
  1. peinture
  2. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : Genèse

  2. Representations : vie du Christ

  3. Representations : Passion

  4. Representations : saint

  5. Representations : Vierge

  6. Representations : armoiries

  7. Representations : ornement végétal


Précision sur la représentation :

Pour le détail, voir les dossiers spécifiques sur les chapiteaux et les peintures monumentales :

- les peintures de la voûte de la nef ;

- les peintures murales des murs de la nef, du transept et du chœur ;

- les peintures murales du clocher-porche ;

- les peintures murales de la tribune ;

- les peintures murales de la crypte.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin , place de la Libération

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1825 E2 253, 2015 AC 368

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