Présentation de la commune de La Puye

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Le témoin le plus ancien de la présence humaine sur le territoire de La Puye date du Néolithique. Il s’agit d’un monument funéraire mégalithique surnommé "la Maison du Fadet", à côté duquel se trouvaient deux autres monuments du même type, aujourd'hui détruits.

L’archéologie n’a révélé à ce jour qu’un seul habitat antique permanent, une villa située au lieu-dit la Garenne à Cenan. Les autres structures de cette période, localisées dans le nord de la commune, sont des ferriers qui attestent de l’exploitation de la forêt et de la production de fer.

Les preuves d’occupation humaine se font plus évidentes à partir du Moyen Âge. Une église est attestée vers 1095 à Cenan, dont la paroisse couvre le territoire de ce qui deviendra plus tard la commune de La Puye. Une chapelle est également citée en 1097 à Saint-Bonifet. Son origine est mal connue mais elle pourrait être liée à la présence d’un établissement monastique (aujourd’hui détruit). En cette fin de 11e siècle, l’actuel bourg de La Puye n’existe pas encore. C’est l’activité générée par le prieuré fontevriste, fondé vers 1105 dans un lieu inhabité et très humide, qui va lui donner peu à peu naissance. L’ordre de Fontevraud est à l’origine un ordre double, et le prieuré de La Puye compte donc un couvent de femmes et un couvent d’hommes. Le drainage des sols, qui passe notamment par la création du Grand et du Petit étang, permet la mise en culture du site et la fixation de la population, si bien que l’agglomération est qualifiée de « bourg » à partir de 1256 au plus tard.

Le prieuré ne semble ne pas avoir subi de destruction majeure durant la guerre de Cent ans, malgré son occupation par les anglais en 1369. Il ne se relèvera en revanche pas entièrement des guerres de Religion. Le couvent des hommes, situé probablement à côté du Petit Étang, est pillé et brûlé par les protestants en 1563. Il n’est pas reconstruit et seul un prieur demeure par la suite dans le couvent des femmes.

Un autre conflit, pourtant lointain puisqu’il oppose les royaumes de France et d’Angleterre et se déroule en Amérique du nord, va également influer sur l’histoire de la commune. Suite aux affrontements qui ont abouti en 1763 à la perte des colonies françaises de Nouvelle-France au profit des anglais, plusieurs milliers d’Acadiens (habitants francophones de l’Acadie, au sud-est du Canada actuel) sont chassés de chez eux et déportés. Après avoir transité par les ports du nord-ouest de la France, une partie d’entre eux se rend à Châtellerault en 1773-74 pour peupler une colonie agricole installée sur les actuelles communes d’Archigny, Saint-Pierre-de-Maillé et La Puye. Cet établissement, destiné à favoriser la mise en culture de terres alors couvertes de landes, n’a pas le succès escompté car beaucoup d’Acadien repartent dès 1775-76 et seules 25 familles s’y installent durablement. Il a néanmoins marqué durablement le paysage, puisqu’il a nécessité la création de voies rectilignes et la construction de fermes standardisées dont la plupart ont été remaniées mais existent toujours.

Durant la Révolution, les fontevristes sont chassées du couvent, qui est saisi, scindé en plusieurs lots et vendus à des particuliers. La paroisse de La Puye (créée entre 1536 et 1738) était restée jusque-là dépendante de celle de Cenan, mais ce sont bien deux communes distinctes qui voient le jour en 1789. Elles sont réunies en 1819 et le siège de la municipalité est alors fixé au bourg de La Puye. L’année suivante est marquée par l’installation dans le couvent de la communauté des Filles de la Croix, qui a commencé à racheter l’édifice lot par lot deux ans auparavant.

Le centre de La Puye va prendre son aspect actuel, dans les grandes lignes, entre 1850 et 1910. C’est en effet durant cette période que sont créées les routes de Chauvigny et de Saint-Pierre-de-Maillé, le champ de foire (actuelle Place de la Mairie), que le couvent s’agrandit et se dote de son actuelle chapelle et que son construites l’église paroissiale, la mairie-école de garçons (actuelle mairie), et l’école de filles (actuelle école).

La commune de La Puye est située sur le Seuil du Poitou, à 30 km au nord-est de Poitiers, dans une zone de plateaux calcaires et marneux légèrement vallonnée (104,50 à 141,10 m d’altitude). Le réseau hydrographique présent sur le territoire fait partie du bassin versant de l’Ozon, qui rejoint la Vienne à Châtellerault. Il est constitué de petits cours d’eau alimentés par des sources situées principalement dans les deux tiers nord du territoire, entre le Chillou et le bourg de La Puye, ainsi qu’entre ce dernier et celui de Cenan. Les retenues d’eau sont nombreuses et parfois conséquentes comme le Grand et le Petit Étang.

Les sols plutôt hydromorphes de La Puye (terres fortes, terres de brandes et bornais) sont réputés pauvres et difficiles à travailler. À la fin de l’Ancien Régime, ils étaient pour l’essentiel recouverts de landes. Ces formations végétales, apparues à l’emplacement de forêts surexploitées durant les périodes précédentes ou sur des terrains agricoles abandonnés, ont ensuite progressivement laissé place au bocage actuel.

Ce dernier est propice à l’agriculture et à l’élevage, et de nos jours les paysages sont majoritairement composés de terres agricoles (81 % en 2020), ainsi que de milieux naturels ou semi-naturels (12,7 %) parmi lesquels la prairie domine.

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